Burkina Faso : Le déficit du solde global de la balance des paiements a diminué de moitié en 2023

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La Direction Nationale de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le Burkina Faso a organisé le vendredi 4 avril 2025 une session de formation à l’intention des professionnels des médias burkinabè. Quatorze organes de presse, dont Burkina 24, ont participé à cette initiative visant à vulgariser les concepts clés des comptes extérieurs et à présenter leurs évolutions au titre de l’année 2023.  

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C’est une démarche inédite de la BCEAO. Elle s’inscrit dans une volonté d’adapter sa stratégie de communication face à l’essor des réseaux sociaux et au constat d’un impact limité des ateliers traditionnels sur le grand public.

L’objectif principal de cette formation était de doter les journalistes des outils nécessaires pour décrypter des données parfois techniques et les traduire en informations claires et accessibles à l’ensemble de la population.

Qu’est-ce que la balance des Paiements et pourquoi est-elle importante ?  

Pour mieux comprendre les enjeux, il est essentiel de définir ce qu’est la balance des paiements. Selon les explications fournies lors de la formation, la balance des paiements est un état statistique qui retrace l’ensemble des flux économiques et financiers entre les résidents d’un pays et le reste du monde pour une période donnée, généralement une année.

Lire aussi → Le Directeur national de la BCEAO au Burkina Faso fait le bilan de 2023 au président de l’ALT et recueille ses suggestions

La production de la balance des paiements requiert la disponibilité d’informations les plus exhaustives possibles sur les transactions économiques et financières avec le reste du monde.

Sa production est généralement du ressort des banques centrales qui disposent souvent de moyens légaux, institutionnels et techniques pour mesurer et analyser les statistiques sur les flux financiers internationaux, supports essentiels de l’élaboration de la balance des paiements.

Le Directeur national de la BCEAO et son collaborateur

Le solde des transactions courantes est probablement l’indicateur des déséquilibres extérieurs le plus utilisé. Il correspond à l’écart entre les crédits et les débits pour toutes les transactions du compte courant, à savoir les biens, les services et les revenus.

Un solde courant déficitaire indique un besoin de financement extérieur qui dénote de l’insuffisance de l’épargne domestique par rapport aux dépenses d’investissement. Ce qui signifie que le pays a emprunté à l’étranger, a reçu des investissements directs ou a puisé dans ses réserves internationales. En revanche, un excédent de la balance courante traduit une capacité de financement du pays, c’est-à-dire un excédent de l’épargne intérieure sur l’investissement.

Les principaux enseignements de la balance des paiements 2023 pour le Burkina Faso

L’information majeure qui ressort du rapport annuel 2023 de la BCEAO est une diminution significative du déficit du solde global de la balance des paiements. Après avoir atteint un niveau élevé en 2022, le déficit a été divisé par deux en 2023, s’établissant à 347,7 milliards de FCFA.

Cet allégement notable du déficit du solde global s’explique principalement par une réduction sensible du déficit des transactions courantes. Plusieurs facteurs ont contribué à cette atténuation au Burkina Faso :

  • Une nette augmentation des transferts courants en faveur de l’Administration publique, sous forme d’assistance et de secours d’urgence ;
  • Un accroissement des envois de fonds effectués par les Burkinabè résidant à l’étranger, témoignant de la solidarité de la diaspora ;
  • Une baisse des transferts de dividendes vers l’extérieur par les sociétés minières aux actionnaires non-résidents.

Cependant, le tableau n’est pas entièrement rose. Les échanges de marchandises (exportations et importations) ont généré des sorties nettes de ressources de 56,7 milliards de FCFA en 2023. Cela signifie que les recettes tirées des ventes à l’étranger de ciments, de produits agricoles, agroalimentaires et miniers n’ont pas suffi à couvrir le montant les importations de biens.

Des journalistes suivant réligieusement la formation

Le besoin de financement des transactions courantes a été partiellement couvert par les flux nets des opérations enregistrés au titre du compte financier composé des investissements directs et de portefeuille, des autres investissements, notamment les dépôts et crédits bancaires, des instruments financiers dérivés et des avoirs de réserves.

Ces flux sont à l’origine d’entrées nettes de capitaux équivalant à 11,1 milliards, marquant une inversion de tendance par rapport à la sortie nette de 47,5 milliards un an plus tôt.

La Position Extérieure Globale : un tableau qui recense l’ensemble des avoirs et engagements nationaux vis-à-vis du monde.

La position extérieure globale nette (PEG) offre une vision du patrimoine du Burkina Faso par rapport au reste du monde. Elle compare ce que le pays possède à l’étranger (ses avoirs) avec ce qu’il doit aux non-résidents (ses engagements).

Comment sont élaborés ces comptes extérieurs ? Un travail minutieux de collecte et d’analyse

La BCEAO, en tant que secrétariat du Comité national de la balance des paiements, s’appuie sur une multitude de sources de données pour élaborer ces statistiques cruciales. Parmi ces sources figurent :

  • Les résultats d’enquêtes réalisées directement auprès des entreprises.
  • Les statistiques du commerce extérieur fournies par la Direction Générale des Douanes et l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD).
  • Les informations sur les financements des ambassades et des Organisations Internationales issues du rapport sur la Coopération au Développement de la DGCOOP.
  • Les données du Tableau des Opérations Financières de l’État et les statistiques de la dette publique communiquées par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP).
  • Les statistiques issues des rapports annuels des Organisations Non Gouvernementales (ONG) de la DGCOOP.
  • Les résultats des travaux de conciliation des statistiques des échanges au sein de l’UEMOA.
  • Les déclarations des emprunts contractés auprès des non-résidents.
  • Les états financiers des sociétés de la Centrale des bilans.
  • Les données « miroir » fournies par des institutions internationales telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque des Règlements Internationaux (BRI).

Cette formation, initiée par la BCEAO, témoigne d’une volonté de transparence et d’une reconnaissance du rôle essentiel des médias dans la diffusion d’informations économiques complexes. En fournissant aux journalistes les clés de compréhension des comptes extérieurs, la Banque Centrale espère favoriser un débat public éclairé sur les enjeux économiques du Burkina Faso et les implications de ses relations financières avec le reste du monde.

Hamadou OUEDRAOGO

Burkina 24

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