Servitude monétaire : « À qui profite le franc CFA ? »

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L’ouvrage collectif « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. À qui profite le franc CFA ? » réalisé par des économistes africains et français est enfin sorti de l’imprimerie. Le Point Afrique a publié des passages dont nous vous proposons la synthèse.

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L’économiste sénégalais, Ndongo Samba Sylla, co-auteur du livre, décrit le FCFA comme étant « une monnaie pour le pire ». Il  justifie cela par le fait que « la majorité des pays qui l’ont en partage a eu durant ces cinquante dernières années des performances économiques faibles et en dessous de la moyenne africaine ». Et pas seulement.

La finalité principale de la monnaie coloniale, explique-t-il, a toujours été de faciliter l’extraction de surplus économique de l’Afrique vers l’étranger.

En plus, note Ndongo Samba Sylla, le FCFA est une monnaie dysfonctionnelle dont la combinaison avec les autres outils de politique économique donne la recette d’un « cocktail économique mortifère ». Et « dans ce contexte (colonial), quand il est dit que telle colonie exporte tel et tel produit vers la France, c’est en réalité la France qui les exporte vers la France ».

Le F CFA et la stabilité financière des deux zones CFA

 « Trop souvent, la notion de « stabilité monétaire » sert à entraver le débat », constate Samba Sylla. La résultante est que nul n’est « assez idiot » pour se faire l’avocat de l’instabilité et du chaos monétaire. Et « pourtant, affirme-t-il, la notion de « stabilité monétaire » ne va pas de soi, elle n’a de sens qu’en relation avec une dynamique macroéconomique d’ensemble ».

À qui profite donc le CFA ?

Les seuls à se frotter les mains face à ce dilemme, indique Samba Sylla, ce sont ces chefs d’Etat désireux de conserver leurs privilèges de même que ceux de la métropole. En agissant ainsi, ils évitent de se voir éjecter de leur trône parce que « indociles » au profit de successeurs « plus favorables » aux intérêts néocoloniaux.

« Pour maintenir l’ordre économique du système FCFA, les « présidents uniques » ont été l’outil privilégié, surtout dans les pays riches en ressources naturelles. Ce modèle de contrôle néocolonial repose sur la longévité au pouvoir de la tête de l’exécutif. Il a comporté jusque-là deux modalités : la présidence à vie et la dynastie », argumente le corédacteur de l’ouvrage.

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Remise en cause de la fixité de la parité du CFA avec l’euro, par Bruno Tinel

Les banques centrales des zones CFA, explique-t-il, n’assument pas elles-mêmes la fixité de leur monnaie avec l’euro. C’est le Trésor français, c’est-à-dire le budget de l’État (et non pas la Banque de France), qui en a la charge.

La contrepartie, c’est que les États des deux zones UEMOA et CEMAC centralisent leurs réserves de change auprès de leurs banques centrales, lesquelles sont tenues d’en déposer 50 % auprès du Trésor français. « Cette question est inextricablement à la fois économique et politique car elle implique également celle de la souveraineté et, donc, de la rupture plus que symbolique vis-à-vis de l’ancienne métropole », dit-il.

Le franc CFA et la croissance économique des économies de la zone, par Kako Nubukpo

Selon lui, les économies de l’UEMOA souffrent d’un problème de compétitivité-prix à l’export, du fait de l’arrimage du franc CFA à l’euro, monnaie forte s’il en est. « Or, dit-il, une monnaie forte agit comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations, rendant difficile l’obtention de l’équilibre de la balance commerciale ».

Perspectives de sortie du F CFA et propositions d’alternatives

Les auteurs de « Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ?», préconisent le renforcement de lire la suite…

 

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Oui Koueta

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