CEDEAO – Mali : une intervention militaire est-elle la solution ?

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Les Etats membres de la CEDEAO. Image afrik.com

Le coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré a été condamné de toute part car ne se justifiant aucunement. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dont le Mali est membre a menacé de recourir à la force si nécessaire pour rétablir l’ordre constitutionnel et ATT dans son fauteuil.

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Un sommet extraordinaire d’urgence s’est tenu le mardi 27 mars 2012 pour tenter de trouver une issue rapide à cette crise qui intervient dans une autre crise, celle de la rébellion touareg dans le nord du pays et qui est d’ailleurs à l’origine de ce coup de force contre le pouvoir d’ATT.

A l’issue de ce sommet, il a été demandé aux putschistes de restituer le pouvoir au président déchu et les a menacé de recourir à la force comme moyen d’y parvenir si ceux-ci refusaient. Pendant ce temps les manifestations en soutien et contre le putsch sont organisées à Bamako.

La mission commando de Chefs d’Etat envoyée dans le cadre d’un dialogue avec les mutins n’a pu avoir lieu, compte tenu d’une manifestation hostile à l’aéroport international de Bamako. Autant dire que les mutins n’entendent point accéder aussi facilement à la requête de la CEDEAO qui menace d’une intervention armée pour les déloger.

Le coup d’Etat est consommé ; le président ATT qui avait d’ailleurs annoncé son départ du pouvoir à la fin de son mandat ne manifeste aucune envie d’être rétabli. Alors une intervention militaire de force d’intervention armée de la CEDEAO (Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group – ECOMOG) est-elle la solution ? Est-elle même opportune ? Surtout que la rébellion est en train de gagner du terrain.

Risque de renforcement de la rébellion

Le coup d’Etat aurait été une occasion pour cette rébellion ; seulement son objectif n’est pas de prendre la capitale, néanmoins elle renforce et réconforte ses visées séparatistes  en s’accaparant d’une portion non négligeable du territoire.

La situation va donc de mal en pis, et intervenir militairement pour mater les mutins risque de renforcer la rébellion qui déjà a enregistré quelques soldats de l’armée régulière dans ses rangs. Il n’est pas exclu que dans le cas d’une intervention de l’ECOMOG, les soldats mutinés, dans un désespoir  et dans la perspective d’échapper  se rallient à la rébellion contre le pouvoir qui sera rétabli.

Du reste, une intervention, si elle a lieu, risque de causer davantage de problèmes qu’elle n’en résoudra. Jusqu’alors, il n’y a pas eu ou peu d’effusion de sang due au coup d’Etat. Ce qui ne pourrait être évité dans le cadre de l’intervention qui va mettre en situation d’affrontement les manifestants partisans et contre le putsch d’abord, ensuite les forces de la CEDEAO et les mutins, puis enfin, le pouvoir s’il est rétabli et les rebelles.

A l’horizon actuellement, l’option la moins lourde de conséquences fâcheuses serait la négociation entre les différentes parties, y compris la rébellion touareg. Après le rendez-vous avorté de Bamako des Chefs d’Etat, jeudi 29 mars, la réunion d’urgence d’Abidjan gagnerait à inspecter d’autres possibilités.

Tout compte fait, l’intervention de l’ECOMOG, au delà des conséquences qu’elle va enregistrer, servira néanmoins, si elle a lieu, de jurisprudence dissuasive pour les pays  à l’avenir, afin qu’on évite les coups d’Etat ou du moins inutiles. La crainte d’une fracture sociale demeure imminente.

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Un commentaire

  1. Vraiment la situation malienne est tr?s regrettable. Et au vue de l’ensemble des faits et geste l’ordre constitutionnel et la restauration de la d?mocatrie tarderont ? voir le lever du jour. Pour ma part l’option militaire ne resolvera rien. D’une part la part la population paiera le prix fort de ces violences, ensuite cela destabilisera encore plus le Mali enfin cela permettra aux rebelles de gagner encore du terrain. Il serait donc mieux je dirais imp?ratif de priviligi? la voie du dialogue afin d’?viter un bain de sang au pays de Soundjata. L’eau vers?e ? terre ne peut plus se ramasser. Tirons donc les lecons de la Cote D’IVOIRE.

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