Nord Mali : Négociations alambiquées, intervention militaire compliquée

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Ph : afribone.com

La médiation de Blaise Compaoré dans la crise au Nord Mali commence à être mal comprise.  L’ONU est écartelée entre la séduisante mais incertaine et lente solution pacifique et l’utilisation de la force, dont on n’est pas certain de pouvoir maîtriser les éventuelles complications.

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Des voix s’élèvent de plus en plus pour critiquer les méthodes de la médiation de Blaise Compaoré. Elles lui reprochent notamment de vouloir négocier avec les mauvais acteurs. Ansar Dine et le MNLA ne sont jusqu’à présent pas vus comme des acteurs recommandables ou  valables à prendre en compte dans la résolution de la crise au Mali. Ansar Dine a du mal à se défaire de son image de terroriste, n’en déplaise au fait qu’ils disent ne pas être de mèche avec AQMI, et surtout à cause de la remise en cause de la laïcité de l’Etat malien par leur farouche volonté d’appliquer la Charia.

Le MNLA jouit de la triste renommée d’envahisseurs, d’intrus qui n’ont pas leur place sur le sol malien. Logique dès lors de trouver incommode et mal venu que le médiateur veuille les considérer comme des acteurs avec qui négocier. Et il ne tient plus qu’à un fil qu’on commence à suspecter le médiateur d,avoir des rapports troubles avec ces derniers.

Quoi négocier et contre quoi ?

On n’en est certes pas encore là, mais, que peut bien vouloir négocier Blaise Compaoré ? Le retour de la paix au Mali, oui, mais avec quoi en retour ? Ansar  Dine semble ne pas vouloir lâcher la loi islamique. Il est alors difficile de leur faire accepter la nécessaire laïcité d’un Etat malien réunifié, puisqu’ils ambitionnent d’appliquer la « loi  de Dieu » à tous les Maliens. C’est une logique cyclique. Si Ansar Dine acceptait d’en sortir, c’est sa raison d’exister qui sera  remise en cause.  Le MNLA, pour sa part, démordra-t-il de sa tenace volonté de diviser le Mali ? Si c’est le cas, à quoi aurait alors servi qu’il attaque le Nord Mali ?

Solution pacifique à problèmes, intervention militaire aussi

La technique de Blaise Compaoré a certes ses avantages : solution pacifique pour un Mali réuni dans une sous-région qui pourra pousser un ouf de soulagement. Cependant, elle semble prévenir qu’elle dévorera du temps, cette technique. Et c’est justement de temps qu’ont besoin les groupes armés pour s’enraciner dans le Nord Mali. Que pourrait-on faire si au bout de cinq ou douze mois de négociations, les groupes armés mettaient les pieds dans les plats du médiateur ? Cette solution a donc des malformations.

Une opération coup de poing ne promet pas non plus de mettre K/O Ansar Dine, le MNLA et les autres envahisseurs du Nord Mali. Connait-on assez les forces en présence ? De quel arsenal disposent-ils, surtout qu’on sait qu’AQMI a la puissance de feu de deux pays réunis ? Les forces de la CEDEAO pourront-elles raser toute résistance en moins de deux mois ? Quelle garantie a-t-on que le champ du Nord-Mali ne se transformera pas en Sud Soudan ou en Bagdad ? Et est-on certain que les Maliens vivant au Nord ne pâtiront pas de cette intervention ?  Un boum dans la zone ne risquerait-elle pas de déferler sur le reste de la sous-région ? Trop de questions qui justifient sans doute la réticence de l’ONU à bénir un recours à  la force.

Que le médiateur réussisse et/ou que la force triomphe

Dans tout ceci, les autorités maliennes se complaisent dans un silence complet. Le Premier ministre Cheick Modibo Diarra se promène, Diocounda Traoré salue sa convalescence, le capitaine Sanogo se terre à Kati et ATT a disparu de la circulation. C’est comme s’ils avaient remis le sort de leur pays entre les mains de la communauté internationale.

Dans tous les cas, le temps presse. Les populations au Nord Mali souffrent et la sécurité de toute la sous-région n’a jamais autant été menacée.  Vite que le médiateur réussisse et/ou que la force triomphe !

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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