Burkina Faso : Voici la politique générale de Luc Adolphe Tiao
Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a présenté sa déclaration politique générale devant l’Assemblée nationale ce mercredi 30 janvier 2013. Voici l’intégralité du discours.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
A l’entame de ma Déclaration de Politique Générale, comment ne pas saluer la configuration actuelle de votre Auguste Assemblée avec cette forte diversité politique qui témoigne de la liberté et de la maturité politique du peuple burkinabè. Indubitablement, les changements opérés au niveau de la Représentation Nationale de notre pays, sont les résultats de l’organisation réussie des élections couplées : législatives et municipales du 02 décembre 2012.
Ces élections, au-delà des insuffisances constatées demeurent historiques pour deux raisons majeures :
D’abord, je retiens que dans l’histoire de notre pays, c’est la toute première fois que l’élection du représentant de la nation (député) s’opère au même moment et, au même lieu que celle du conseiller municipal. Ensuite, ces élections sont intervenues sur la base d’un fichier électoral des plus consensuels, obtenu grâce à la biométrie, garantissant sa sécurité et son intégrité.
C’est pourquoi, qu’il me soit permis ici de rendre un hommage mérité au peuple burkinabè pour la bonne tenue de ces premières élections couplées. Toute chose qui dénote de son attachement à la démocratie, à la consolidation de la paix sociale, de la liberté et du progrès. Je voudrais, par ailleurs, remercier la classe politique, la société civile, la CENI et tous nos partenaires pour leur engagement aux côtés du Gouvernement pour la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et de la gouvernance.
Dans le même esprit, j’adresse les vives et chaleureuses félicitations du Gouvernement à tous les élus de ces scrutins et m’autorise de les rappeler combien les attentes de notre peuple sont fortes aux plans du changement de leurs conditions de vie, de la sécurité et de la paix sociale, de la gouvernance, des libertés, de la justice et de la solidarité. C’est pourquoi, mon Gouvernement restera humblement à l’écoute des honorables députés que vous êtes, afin de fournir, à chaque fois que de besoin, toutes les informations dont vous souhaitez disposer pour accomplir votre mission. Le peuple vous a confié la lourde charge de légiférer à son nom et de contrôler l’action du Gouvernement tout au long de votre mandat. Nous resterons donc très attentifs à vos critiques et à vos suggestions parce que convaincus que le bonheur de notre peuple se fera avec tout le monde.
Monsieur le Président, c’est également le lieu pour moi, de vous adresser mes sincères félicitations pour votre brillante élection à la tête de cette Auguste Assemblée et de vous formuler mes vœux de plein succès pour cette noble et exaltante mission. J’associe à cet hommage, les membres du bureau de l’Assemblée Nationale qui vous assistent et vous accompagnent dans l’accomplissement de vos charges. Je ne doute pas que sous votre direction, les bonnes relations entre le Gouvernement et le Parlement seront consolidées, et que le partenariat fécond qui caractérise nos rapports se raffermira dans l’intérêt de la démocratie et de l’Etat de droit.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Au sortir des dernières élections législatives, ouvertes et transparentes, remportées par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE m’a renouvelé sa confiance en me reconduisant à la tête du Gouvernement de notre pays. Pour cette marque d’estime et de confiance à mon égard, je voudrais, du haut de cette tribune, réitérer à Son Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du Conseil des Ministres, l’expression de mes sentiments de profonde et sincère reconnaissance.
Tout en mesurant la délicatesse de la mission qui m’est confiée et, l’immensité des attentes, je n’en tire pas moins une grande fierté et un honneur tout particulier de conduire l’action du Gouvernement sous le leadership d’un grand homme d’Etat comme Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE. Qu’il en soit grandement remercié. Je voudrais ici réaffirmer la disponibilité et l’engagement sans réserve de toute l’équipe gouvernementale, à œuvrer sans relâche et avec esprit de suite, à l’atteinte des objectifs du programme quinquennal 2011–2015 ainsi que ceux de la lettre de mission qu’il a bien voulu m’adresser.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
La présente Déclaration de Politique Générale (DPG) intervient à la suite du dernier amendement de notre loi fondamentale qui consacre dorénavant, l’investiture du Premier Ministre par l’Assemblée Nationale dans notre pays. Au total, c’est à la fois avec une profonde humilité et une légitime fierté que je me présente devant votre Auguste Assemblée afin de soumettre ma Déclaration de Politique Générale à votre sanction, comme l’exige la Constitution.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Ma Déclaration intervient dans un contexte mondial marqué par les flux et reflux de l’économie sans que des perspectives claires ne soient perceptibles à brève échéance. La zone Euro à laquelle notre économie est fortement liée, reste secouée par la crise de la dette.
Notre sous-région est chargée de graves évènements en raison de la guerre au Mali, notre pays frère. Je salue l’offensive militaire déclenchée depuis le 11 janvier dernier et soutenue tant par la CEDEAO que par l’ONU, et visant la libération du Nord Mali sous l’emprise de terroristes et autres trafiquants et, pour rétablir l’intégrité territoriale du pays.
Votre Assemblée a été saisie d’une demande d’autorisation du Gouvernement pour l’envoi d’un contingent de 500 hommes dénommé « BADENYA » dans le cadre de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA).
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le médiateur de la crise malienne, Son Excellence Monsieur le Président Blaise Compaoré, par ses efforts soutenus, a toujours voulu que la force de l’argument prime sur l’argument de la force en invitant les protagonistes à renoncer à la violence et aux exactions contre la population civile. La médiation burkinabè, voulue et soutenue par la CEDEAO, reste disponible pour offrir un cadre de dialogue. A cet effet, l’usage légitime de la force en ce moment n’exclut pas la recherche d’une solution politique négociée à cette grave crise. C’est conscient et convaincu de cette dimension que le Président du Faso, lors des vœux à lui présentés par le corps diplomatique, a souligné avec pertinence (je cite) : « La nature et les origines des crises qui secouent les pays de la sous-région, nous commandent d’aider les parties en conflit à rechercher des solutions négociées qui privilégient la justice, l’équité et la bonne gouvernance ». (Fin de citation).
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
La paix est une quête permanente et requiert une vigilance face aux facteurs et aux risques qui peuvent la compromettre à tout moment. C’est dans ce sens, que je ne saurai passer sous silence les récents évènements malheureux de Zabré, que je condamne fermement. Nous devrons tous œuvrer à préserver notre pays de telles dérives. A ce propos, le pacifiste Jean JAURES homme politique françaus disait (je cite) : « l’affirmation de la paix est le plus grand des combats ». (Fin de citation). Aux familles éplorées, je présente les condoléances du Gouvernement et réaffirme ici, que justice sera rendue.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
C’est autant de facteurs qu’il nous faut prendre en compte dans notre volonté de parachever la mise en œuvre prompte et réussie du projet de société de son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE « Bâtir, ensemble, un Burkina émergent ». La vision du Président du Faso est que l’émergence de notre pays doit s’appuyer sur le développement et la consolidation de l’investissement humain et la protection sociale, le développement institutionnel et le renforcement de la gouvernance, le développement des piliers de la croissance et des dynamiques nouvelles et transversales. La Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), notre référentiel de politique de développement économique et social, s’inscrit parfaitement dans cette vision du Président du Faso.
La mise en œuvre de ce programme quinquennal, entamé depuis 2011 se poursuit normalement malgré les difficultés inhérentes à la mise en œuvre de tout programme de développement. Fort des acquis et des insuffisances constatées, mon Gouvernement s’engage ardemment à traduire par des actes encore plus concrets le Programme présidentiel, bâti autour des axes déclinés plus haut, à savoir :
AXE 1 : LA CONSOLIDATION DE L’INVESTISSEMENT HUMAIN ET LA PROMOTION DE LA PROTECTION SOCIALE.
AXE 2 : LE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL ET LE RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE.
AXE 3 : LE DEVELOPPEMENT DES PILIERS DE LA CROISSANCE ACCELEREE ET DE L’EMERGENCE.
AXE 4 : LES DYNAMIQUES NOUVELLES POUR L’ECONOMIE ET LES PRIORITES TRANSVERSALES.
AXE 1 : LA CONSOLIDATION DE L’INVESTISSEMENT HUMAIN ET LA PROMOTION DE LA PROTECTION SOCIALE
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Dans un pays où tout est prioritaire, le développement du capital humain demeure le facteur essentiel de la croissance économique et du progrès social. Notre politique sanitaire adoptée récemment par le Gouvernement devrait corriger les insuffisances de notre système de santé, en vue de lui conférer une plus grande accessibilité, une meilleure efficacité et une plus grande capacité de veille et d’anticipation. Il s’agit principalement :
de la mise à niveau des infrastructures et des équipements de tous nos hôpitaux, de nos centres médicaux avec antenne chirurgicale et de nos centres de soins primaires et sociaux ;
de la poursuite de la construction des CSPS pour rapprocher encore davantage les populations de leur formation sanitaire de base ;
du renforcement en ressources humaines de notre système de santé. A cet effet, le Gouvernement a déjà initié un ambitieux programme de formation de spécialistes. De même tous les CSPS des communes seront dotés d’au moins d’un médecin généraliste.
de l’acquisition d’un nombre important d’ambulances dont le manque se fait gravement sentir dans la plupart des formations sanitaires du pays. La priorité sera accordée aux zones les plus reculées et les plus enclavées.
de l’accès au médicament qui sera renforcé par la poursuite du maillage du territoire par la CAMEG et la mise à la disposition des patients des médicaments génériques à moindre coût ;
du renforcement de la prévention et de la gestion des épidémies récurrentes ;
de l’intensification de la lutte contre les grandes pandémies dont le VIH/SIDA et de la poursuite de la mise à la disposition gratuite des ARV aux populations les plus démunies.
Le Gouvernement tout en poursuivant la réforme du système de santé veillera au renforcement des capacités de pilotage pour le rendre performant. Evidemment, l’amélioration de la santé des populations nécessite, avant tout, de la prévention, du temps, davantage de moyens, des infrastructures adaptées, d’engagement et d’adhésion des acteurs, mais aussi la bonne utilisation du système de santé par les bénéficiaires. Pour plus d’équité, le Gouvernement s’engage à concrétiser d’ici l’horizon 2015, l’assurance maladie et la généralisation des mutuelles de santé. Le secteur privé de santé a connu une évolution positive ces dernières années. Je salue toutes les initiatives privées en la matière et réaffirme la disponibilité du Gouvernement à travailler à développer ce secteur afin d’accroitre l’offre de soins de qualité à nos vaillantes populations. De même, nous encouragerons la mutualisation entre les structures étatiques et privées de santé.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Les populations vulnérables restent, comme vous le savez, très exposées aux multiples chocs et catastrophes. En réponse à cette problématique, notre action consistera à assurer la protection et la promotion des groupes sociaux spécifiques et marginalisés et à créer les conditions favorables à la consolidation de la solidarité au sein des communautés. Les textes d’opérationnalisation du dispositif institutionnel de notre politique de protection ont été récemment adoptés par le Gouvernement. Je m’engage à entreprendre les réformes nécessaires à la mise en œuvre de cette politique. Le renforcement des capacités des populations rurales, leur accès aux services de base, à savoir l’alimentation, la santé, l’éducation, l’énergie, la micro-finance, l’emploi et la valorisation du travail décent retiennent notre attention parce qu’ils constituent les leviers essentiels du recul de la pauvreté dans notre pays.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Dans le secteur de l’action sociale et de la solidarité nationale, l’action du Gouvernement vise la protection et la promotion sociale inclusive à l’ensemble de la population, en particulier aux couches sociales les plus défavorisées. Dans cette perspective, l’accent sera mis sur le renforcement de la cellule familiale, la protection de l’enfant et de l’adolescent ainsi que le développement intégré de la petite enfance, la protection et la promotion des enfants et des jeunes en difficultés à travers la lutte contre les violences faites aux enfants, la lutte contre le travail des enfants, notamment dans les mines et carrières artisanales.
Par ailleurs, la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) sera intensifiée en vue de la tolérance zéro à l’horizon 2015. De même, l’Etat sera intraitable sur les mariages précoces et les mariages forcés. En matière de gestion des catastrophes et des crises humanitaires, notre dispositif institutionnel et nos outils d’intervention seront renforcés pour une meilleure application des principes d’intervention, de prévention et de précaution.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’efficience du système éducatif détermine impérativement la valorisation du capital humain. C’est pourquoi, l’éducation nationale, dans toutes ses composantes, reste une des priorités du Gouvernement. De nombreux efforts financiers ont permis à ce secteur de se développer de manière qualitative et quantitative. Cependant, les besoins et les attentes se font toujours pressants et demeurent des préoccupations légitimes des populations de nos villes et de nos campagnes.
Aussi, nous emploierons nous à relever ces défis majeurs en accentuant nos efforts sur les volets suivants à travers la mise en œuvre de notre politique sectorielle qui vise, entre autres :
– la qualité de l’enseignement par une meilleure formation des enseignants. L’accroissement du nombre des enseignants recrutés par an sera accompagné d’un meilleur redéploiement sur l’ensemble du territoire. Toutes choses qui mettront fin à la situation des écoles sans enseignants ;
– l’accélération de la mise à niveau, la réfection, la réhabilitation et la construction des infrastructures éducatives permettant d’accroitre l’accès des enfants en âge de scolarisation à l’éducation. Notre ambition étant d’atteindre dans les toutes prochaines années un taux brut de scolarisation de 100% ;
– l’atténuation des goulots d’étranglement lors des passages d’un ordre d’enseignement à un autre. L’accélération de la mise en œuvre des politiques sous-sectorielles d’éducation et de leurs outils d’opérationnalisation ;
– le développement de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les programmes d’enseignement ;
– la promotion de l’équité et de l’égalité dans l’accès et le maintien à l’école et dans les structures des différents ordres d’enseignement. De manière spécifique, chaque ordre d’enseignement sera donc promu et suivi dans sa croissance pour en atténuer considérablement les dysfonctionnements :
– l’enseignement de base poursuivra sa marche vers la plénitude du continium éducatif à travers la mise en œuvre du Programme de Développement Stratégique de l’Enseignement de Base (PDSEB) ;
– l’alphabétisation contribuera à la promotion de nos langues nationales comme vecteur de stimulation du développement national ; aussi des méthodes innovantes et probantes en matière d’alphabétisation vont être adoptées et vulgarisées ;
– l’enseignement secondaire connaîtra une croissance accélérée pour ne pas interrompre l’obligation scolaire avant l’âge de seize ans ; l’Etat s’y investira à travers la construction et l’érection des Collèges d’Enseignement Général (CEG) en lycées dans les chefs lieux de communes et leur dotation en équipements et en ressources humaines appropriées. Cette ambition aura pour effet le développement du post primaire général pour le porter au taux de transition à au moins 95% en 2015 ;
– l’enseignement technique et professionnel retient une attention particulière du Gouvernement qui a déjà élaboré une programmation conséquente, mettant la priorité sur les collèges ou lycées d’enseignement et de formation techniques et professionnels. Dans chaque province sera réalisée au moins une de ces structures ;
– notre enseignement supérieur subit des soubresauts et des difficultés qui nous interpellent tous ; des actions vigoureuses de redressement seront engagées sur la base des recommandations des travaux du Comité ad hoc de réflexion sur l’Université burkinabè, et des résultats attendus des états généraux de l’enseignement supérieur prévus en mai prochain ; la déconcentration de l’enseignement supérieur se poursuivra par l’érection de pôles et villes universitaires tout en maintenant le développement des filières de professionnalisation et les innovations pédagogiques. L’Université de Ouagadougou connaît particulièrement, depuis l’année académique 2010-2011, des problèmes récurrents qui retiennent notre attention. Il est impératif que des solutions les meilleures soient appliquées pour remédier à cette situation persistante. Afin de rétablir la normalité des années universitaires, j’engagerai, d’urgence, un processus de concertation avec tous les acteurs au terme duquel, des mesures fortes et susceptibles de résoudre définitivement la question universitaire, seront annoncées à la nation. D’ores et déjà je dispose de pistes de solutions que je soumettrai aux acteurs concernés.
Le Gouvernement prendra des mesures pour accompagner les promoteurs privés du secteur de l’enseignement supérieur. De même les œuvres sociales et universitaires seront développées et diversifiées par les efforts conjoints du Gouvernement et des opérateurs privés. Dans le domaine spécifique de la formation professionnelle, le Gouvernement s’investira à construire dans chaque région un établissement de formation professionnelle de référence, à installer dans chaque province un centre de formation professionnelle adapté pour les élèves qui n’auraient pas choisi de poursuivre dans le système académique décrit plus haut. Le renforcement des centres de formation existants sera poursuivi par la mise en œuvre du Programme d’Appui à la Politique Sectorielle de l’Enseignement et de la Formation Techniques et Professionnels (PAPS-EFTP).
La finalité de toutes ces mesures de promotion de la formation professionnelle est de l’organiser, de la débarrasser du complexe dévalorisant qui l’a longtemps caractérisée pour atteindre à terme sa généralisation. En érigeant la recherche scientifique et l’innovation en département ministériel autonome, nous voulons marquer l’ambition que nous nourrissons pour ce secteur d’être désormais un levier de l’émergence à laquelle notre pays aspire. C’est pourquoi, en plus des efforts financiers de l’Etat, les acteurs seront stimulés dans le sens de la recherche de financements innovants. Au-delà de la recherche fondamentale, l’accent sera mis sur la recherche/développement et sur la recherche/action. A travers ces volets plus concrets, nos chercheurs seront encouragés à toujours travailler à adapter les spéculations et variétés agricoles et notre élevage, à nos conditions climatiques, afin d’accroître substantiellement la productivité et la production dans ces domaines.
Mon Gouvernement accordera également une attention toute particulière aux recherches intéressant le domaine des énergies renouvelables, car c’est par là que nous atteindrons l’indépendance énergétique et réduirons les coûts des facteurs de production, en minimisant en même temps les nuisances qu’entraîne une trop grande utilisation de l’énergie fossile.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
La déclaration universelle des droits de l’Homme dispose que « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail et à la protection contre le chômage ».
Dans notre pays, je reconnais que le problème de l’emploi, et principalement celui des jeunes, est une préoccupation cruciale de la société. Dans ce sens, le Programme Spécial de Création d’Emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF) mis en œuvre en 2012, sera réajusté et intensifié tout en opérant un meilleur ciblage des niches d’emplois décents et durables. En plus des actions en cours, chaque département ministériel devrait développer des initiatives annuelles quantifiables en matière de création directe ou indirecte d’emplois dans leur secteur afin de contribuer à la résorption du chômage.
L’auto-emploi et l’emploi dans le secteur informel seront organisés de sorte à générer plus de revenus et à mieux servir l’économie nationale à travers les pôles de croissance et la mise en œuvre des plans locaux de développement. Le Gouvernement travaillera à ce que les gisements d’emplois encore insuffisamment exploités au niveau des régions le soit plus efficacement par la valorisation des potentialités locales, créatrices d’emplois de proximité. D’ores et déjà, le Programme Augmentation des Revenus et Promotion de l’Emploi Décent (PROPERD) sera progressivement étendu. La problématique de la résorption du chômage ne peut être résolue durablement sans la pleine implication du secteur privé, pourvoyeur d’emplois. Aussi, mon Gouvernement entreprendra-t-il au cours de cette année une concertation avec les structures faitières du secteur privé afin de dégager les meilleures pistes pouvant accélérer la création d’emplois pour les jeunes. L’accent sera mis sur les secteurs innovants et à haute intensité de main d’œuvre.
L’action en faveur de la jeunesse est sous-tendue par notre conviction que toute génération doit préparer sa relève pour assurer la pérennité de la société et une qualité de vie meilleure pour les générations futures. A cet effet, le Gouvernement exécutera avec esprit de responsabilité et de suite les mesures et dispositions pertinentes contenues dans la Politique Nationale de Jeunesse (PNJ) et dans son plan d’action opérationnel dont la finalité est d’assurer aux jeunes d’aujourd’hui leur épanouissement. Par ailleurs, les créneaux de dialogue qui existent, dont le Forum National des Jeunes (FNJ), demeurent des cadres d’écoute, d’échanges et de débats pour bonifier notre action.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’actualité du football africain est une aubaine pour rappeler encore l’importance des sports et des loisirs particulièrement pour l’épanouissement de la jeunesse.
Je voudrais avec votre permission, Monsieur le Président, honorables Députés, saluer en passant, nos Etalons pour leur participation constante et honorable aux compétitions internationales. Je fais une mention particulière à nos valeureux footballeurs pour leur brillante participation à la 29ème Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Afrique du Sud. Ces performances motivent le Gouvernement à continuer de consentir les efforts nécessaires en vue de faire du sport de haut niveau un porte-flambeau du rayonnement international de notre pays.
Notre ambition est de créer pour les sports un environnement et des cadres de pratique qui impulsent la performance de nos sportifs. La généralisation de la pratique du sport reste pour nous une priorité. Avec l’implication des acteurs, nous travaillerons à asseoir une tradition de mécénat et de sponsoring pour répondre aux énormes besoins de financement du sport auxquels l’Etat seul ne peut faire face. Enfin, le Gouvernement assurera la promotion des sports traditionnels qui rythment les saisons de nos communautés dont ils représentent des temps forts de vie sociale et d’expression culturelle. Dans le domaine des loisirs, en relation avec les collectivités territoriales, le secteur privé et les établissements recevant du public, le Gouvernement contribuera à l’aménagement d’espaces de loisirs sains pour la détente et l’amélioration de la qualité de vie des populations des villes et des campagnes. Tout en amorçant le transfert des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales, le Gouvernement prendra des textes réglementaires pour une meilleure organisation de ce secteur dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale des loisirs.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’un des défis majeurs de notre époque est l’accès de nos concitoyens à l’eau potable et à l’assainissement de leur cadre de vie. Les progrès réalisés par notre pays en matière d’accès à l’eau potable et reconnus par la communauté internationale constituent pour le Gouvernement une raison supplémentaire d’accentuer ses efforts dans ce domaine. Les solutions existent car elles sont contenues dans la politique nationale de l’eau actualisée en 2009 et dans le document de politique et stratégie nationales d’assainissement adopté en 2007 de même qu’un document d’opérationnalisation de la stratégie d’assainissement des eaux usées et excrétas en milieu rural.
Aussi, allons-nous intensifier le déroulement de la politique sectorielle pour atteindre à l’horizon 2015 les OMD en matière d’accès à l’eau potable et nous rapprocher des normes acceptables en matière d’assainissement public.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’énergie est un bien vital et un facteur essentiel de développement pour notre pays. L’accès à l’électricité et à tous les services énergétiques modernes sous toutes ses formes, à un coût raisonnable, constitue, de ce fait, les principaux défis que le Gouvernement cherchera à relever. Le Gouvernement mettra tout son honneur à réaliser l’électrification de tous les chefs lieux de communes conformément à l’engagement de Son Excellence Monsieur le Président du Faso. En 2015, le gouvernement aura assuré l’électrification de plus de 500 localités à travers tout le pays. L’interconnexion avec les pays de la sous-région se poursuivra dans le but de renforcer les potentialités énergétiques du pays.
Le défi majeur auquel nous faisons face, demeure le coût élevé de l’énergie qui grève le budget des ménages et constitue un véritable frein au développement industriel. C’est pourquoi notre objectif est la diversification des sources de l’énergie. Une attention particulière sera portée à la poursuite de la mise en œuvre du programme spécial de promotion d’énergie solaire de Son Excellence Monsieur le Président du Faso. De même des avantages fiscaux seront accordés à tous ceux qui s’engagent à développer les énergies renouvelables.
En ce qui concerne particulièrement le cas des hydrocarbures, le Gouvernement continuera à sensibiliser tous les acteurs sur les enjeux d’une maîtrise des prix dans ce secteur vital de notre économie et prendra des initiatives pour mieux amortir les chocs dus à la flambée continue des cours du baril de pétrole sur le marché international. Pour ce faire, tout en renforçant les capacités de la SONABHY, le Gouvernement encouragera la compétitivité dans la distribution du secteur des hydrocarbures par une plus grande implication des investisseurs privés. La SONABHY dans le cadre de sa réforme, veillera à la sécurisation du stock d’approvisionnement, à la qualité des produits et à la régulation des prix.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le logement est au centre des préoccupations du peuple burkinabè et le Gouvernement en est conscient. Nul ne conteste que la satisfaction des besoins en logements décents dans un cadre assaini constitue un des facteurs de bien-être de la population. De ce fait, le Gouvernement veillera à la promotion d’une politique ambitieuse de logement et d’assainissement du cadre de vie. Dans cette perspective, notre action concernera la planification, l’aménagement des villes et la promotion du logement décent pour tous. Les actions phares reposeront sur :
– le recadrage de notre politique de lotissement pour mettre fin aux spéculations constatées ces dernières années. Des textes réglementaires seront adoptés pour renforcer le mécanisme d’attribution des parcelles dans une plus grande transparence. Ces orientations feront l’objet très prochainement de la tenue des états généraux sur les lotissements ;
– le cadrage des prix des loyers par des textes juridiques pour freiner l’inflation dans le domaine immobilier au Burkina Faso ;
– la poursuite de notre politique de logement social pour favoriser l’accès des citoyens à un abri décent au moindre coût. Un accent particulier sera mis sur la promotion de la gouvernance urbaine sans laquelle, aucune amélioration du cadre de vie n’est possible.
AXE 2 : DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL ET RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Les sociétés ont besoin d’institutions publiques et privées fortes, efficaces afin de répondre aux besoins sociaux, économiques et civiques de leurs populations.
Au titre de la gouvernance politique, nos actions s’orienteront vers le raffermissement des liens institutionnels entre l’Exécutif et le Législatif par le renforcement des capacités des administrations en matière de procédures législatives. Il s’agira également de consolider le dialogue démocratique au moyen de nouveaux cadres d’expression. En rapport avec votre Auguste Assemblée, des mesures diligentes seront prises pour la poursuite de la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles.
Dans ce cadre, le Gouvernement soumettra à l’Assemblée Nationale, les projets de textes relatifs à la mise en place de la deuxième Chambre du Parlement. Les dernières élections couplées ont mis en lumière des insuffisances qu’il faut corriger. Aussi, le Gouvernement envisage-t-il de soumettre à votre appréciation des réformes dans le sens de la bonification de notre gouvernance démocratique. Il s’agit essentiellement de :
– la relecture du code électoral afin de prendre en compte les préoccupations des partis politiques et des électeurs ;
– la mise en place d’une administration électorale permanente dotée d’un personnel compétent pour conduire le processus ;
– la clarification du rôle des institutions judiciaires dans la gestion des contentieux ;
-le renforcement des capacités des institutions judiciaires en particulier la spécialisation des magistrats en matière de contentieux électoral ;
– la sensibilisation et la formation des électeurs pour qu’ils aient une meilleure maitrise du vote ;
– la création de nouveaux espaces de dialogue et le renforcement des cadres institutionnels de soutien à la démocratie. Monsieur le Président, Honorables Députés, Une démocratie forte doit nécessairement s’appuyer sur une Justice moderne et indépendante, seule en mesure de dire le droit dans l’équité et en toute impartialité.
Aussi, le Gouvernement entend-t-il promouvoir la qualité du service public de la Justice, par une amélioration des conditions de travail du personnel judiciaire et un programme de construction, de réhabilitation et de modernisation des juridictions. La spécialisation de nos magistrats devient une priorité au regard du développement de la complexité des dossiers. Notre lutte contre la corruption et la délinquance financière restera vaine sans personnel judiciaire spécialisé en matière économique et financière. La nouvelle carte judiciaire permettra de rapprocher la justice du justiciable, avec le désengorgement des juridictions de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso et le rééquilibrage de l’activité judiciaire au profit des régions.
Une Justice performante doit également assurer la sécurité juridique et judiciaire des investissements. Les conflits qui relèvent de la vie des entreprises et des activités des commerçants seront confiés à des juridictions spécialisées avec le parachèvement de la construction du tribunal de commerce de Ouagadougou et de celui de Bobo-Dioulasso. Soucieux du respect des droits humains, l’Etat entend améliorer les conditions de séjour dans les prisons. L’univers carcéral doit être humanisé et devenir un espace préparant à une future réinsertion sociale du détenu. Ma visite à la Maison d’arrêt et de correction de Kaya le 27 janvier dernier renforce ma conviction dans ce sens.
Aussi, l’action du Gouvernement dans ce domaine visera-t-il à mettre en œuvre un programme pluriannuel de construction et de réhabilitation des établissements pénitentiaires.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
S’agissant des droits humains et de la promotion civique, le Gouvernement s’attellera à la consolidation des acquis et à la prise en compte des nouveaux défis majeurs, notamment, la promotion civique. A cet effet, la politique nationale des droits humains et de la promotion civique, ainsi que le projet de plan d’actions de mise en œuvre 2013-2015, seront adoptés par le Conseil des Ministres très prochainement. Nous disposerons alors d’instruments qui nous permettront de renforcer les droits fondamentaux des citoyens, de garantir leur sécurité, de préserver leur dignité et de concourir à la promotion des valeurs d’une culture du civisme et de la citoyenneté.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Dans le domaine de la gouvernance administrative, les actions du Gouvernement, viseront à assurer la valorisation et le renforcement des capacités des ressources humaines de l’administration en améliorant les conditions de travail dans les différents services administratifs. L’accessibilité et la transparence dans l’administration publique constituant une priorité du Gouvernement. Dans ce cadre, les innovations majeures porteront sur l’extension des guichets d’accueil et de renseignement pour faciliter l’accès et la communication avec les usagers. Pour l’approfondissement de notre processus de décentralisation, le Gouvernement renforcera les capacités des gouvernorats par la mise à disposition de cadres spécialisés dans tous les domaines transférés. Par ailleurs le Gouvernement accélèrera la déconcentration des structures spécialisées dans tous les domaines transférés aux collectivités territoriales.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
En m’accordant l’insigne honneur de diriger le Gouvernement, Son Excellence Monsieur le Président du Faso m’a assigné entre autres missions :
– de consolider l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national ;
– de construire une administration suffisamment efficace pour assurer la sécurité, la protection des citoyens, des biens publics et privés.
En conséquence, en matière d’administration du territoire, les actions prioritaires s’articuleront autour :
– du règlement des différends frontaliers et de la mise en œuvre de la politique nationale d’administration du territoire intégrant la gestion des frontières ;
– de l’amélioration de la tutelle auprès des acteurs concernés ;
– de l’opérationnalisation de la stratégie nationale de l’état civil. En matière de protection civile, le Gouvernement mettra en œuvre progressivement des plans d’organisation des secours (ORSEC) et des plans d’urgence dans toutes les communes, les provinces et les régions du Burkina Faso. De même il veillera à la création et la mise en fonctionnement de l’Institut Supérieur de Protection Civile (ISEPC). Notre sous région est caractérisée par la montée préoccupante de menaces multiformes, la question de la sécurité des institutions, des personnes et des biens. Dans ce contexte, le Gouvernement attachera une attention toute particulière à l’adaptation et à la mise en œuvre rigoureuse de la stratégie nationale de sécurité intérieure dans ses principaux axes stratégiques. Notre ambition demeure de garantir la quiétude des citoyens et la sécurisation des investissements.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Nous pouvons tous être fiers de l’image que notre pays renvoie au monde, celle d’un pays stable avec des institutions fortes. Cette image, notre diplomatie et nos forces de défense et de sécurité y contribuent tous les jours. En matière de coopération internationale et régionale, notre action, sous l’éclairage bienveillant du Chef de l’Etat, consistera à la consolidation des acquis engrangés ces dernières années, en vue du renforcement du rayonnement international du Burkina Faso.
C’est pourquoi, tout en rationalisant la création de nos missions diplomatiques, nous renforcerons leurs moyens pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle, notamment en matière économique. Une bonne diplomatie économique permet de promouvoir nos exportations et d’attirer dans notre pays des investisseurs. Les réformes récemment entreprises par le Ministère en charge des Affaires étrangères permettent de renforcer les capacités du personnel diplomatique et d’offrir de meilleures perspectives dans le déroulement de la carrière des agents.
S’agissant particulièrement de la promotion de la paix et de la sécurité internationales, sous l’impulsion de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso, notre pays mettra un point d’honneur à créer des conditions pour être toujours aux côtés des pays en crise afin de leur permettre de se réconcilier avec eux-mêmes et avec leurs populations. Aux fins de capitaliser ses nombreux acquis à la suite des différentes médiations conduites par le Président du Faso à la demande des partenaires ou sous l’égide d’organisations régionales ou internationales, le Gouvernement s’attellera à rendre visible et opérationnel le Centre d’Excellence de l’Institut des Hautes Etudes Internationales.
S’agissant de nos forces de défense, je voudrais rendre un hommage appuyé à leur vaillance, saluer leur sens élevé du devoir, magnifier les sacrifices qu’ils consentent chaque jour, dans l’exercice de leurs missions souvent difficiles, et parfois périlleuses.
Je salue ici, avec déférence, la mémoire de tous ceux d’entre eux tombés au champ d’honneur, à l’appel du devoir. Nous gardons également une pensée affectueuse à l’endroit de nos forces déployées sur tous les théâtres d’opérations à travers le monde.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Notre pays contribue avec un Bataillon de 500 militaires à la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) sous l’égide de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Ces opérations de soutien à la paix contribuent non seulement au renforcement de la capacité opérationnelle de nos Forces Armées, mais constitue également un apport significatif des Forces Armées Nationales au rayonnement international du Burkina Faso.
Nous nous félicitons d’avoir une armée professionnelle, dont l’Etat va accélérer la modernisation, en renforçant son potentiel humain et ses capacités opérationnelles. Cette modernisation est rendue indispensable en raison de la montée des nouvelles menaces liées aux réseaux terroristes, aux réseaux mafieux de blanchiement d’argent, de trafic de drogue et au grand banditisme. Par ailleurs, le Gouvernement s’attellera à rendre notre armée plus professionnelle, républicaine et nantie d’un esprit de civisme et de citoyenneté.
Cet effort sera accompagné de la révision du mode de recrutement et de l’amélioration de la formation continue des personnels des Forces Armées et de la Gendarmerie Nationales.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Dans le domaine du travail et de la sécurité sociale, l’amélioration continue des conditions générales de travail et la recherche d’une plus grande flexibilité du marché du travail constituent des volets importants de la politique du Gouvernement en matière de sécurité et santé au travail. Dans la perspective d’un développement inclusif, le Gouvernement fera de la promotion du travail décent, et de la sécurité et santé au travail une priorité. Il s’emploiera à l’opérationnalisation de la politique nationale de travail adoptée en 2012, à la mise en œuvre du protocole d’accord avec l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour l’exécution du programme-pays de promotion du travail décent 2012-2015.
Par ailleurs, pour assurer le renforcement des acquis sociaux et un meilleur climat de travail, le Gouvernement développera et renforcera les mécanismes de dialogue social avec les partenaires sociaux.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le succès de l’ensemble des actions que nous engageons à travers cette Déclaration de Politique Générale est tributaire de la qualité de la gouvernance économique.
Conscient de cette exigence, le Gouvernement entend renforcer l’efficacité et la transparence dans la gestion des finances publiques, consolider la gestion macroéconomique et le pilotage du développement, mieux contrôler la gestion publique, lutter plus efficacement contre la corruption, la fraude et le faux. Aussi, le Gouvernement adoptera-t-il bientôt le document de politique nationale de lutte contre la corruption ainsi que son plan d’actions. Les conclusions du forum national sur la corruption feront l’objet d’une attention particulière. Le cadre de concertation entre le Gouvernement et les institutions de contrôle sera formalisé afin d’évaluer périodiquement la mise en œuvre des recommandations consécutives aux différents audits.
L’amélioration de la mobilisation des ressources budgétaires sera poursuivie par la mise en œuvre de la stratégie globale de réforme de la politique fiscale ainsi que la simplification et la modernisation du dispositif douanier. De même, les performances de nos régies de recettes sont les résultats des réformes entreprises en la matière. Les orientations seront maintenues pour renforcer d’une part, le recouvrement des recettes et assurer d’autre part, une maitrise de la gestion de la trésorerie de l’Etat.
En matière de promotion de la gestion efficace et transparente de la dépense publique, le Gouvernement poursuivra les réformes en vue de renforcer le lien de la programmation et de l’exécution budgétaires avec les choix stratégiques de développement et d’accélérer le basculement effectif du budget objet au budget programme de l’Etat. A cet effet, il procédera à la relecture de la législation et de la réglementation en matière de gestion des finances et de la commande publiques.
Dans notre pays, la réalisation des projets d’investissement public est confrontée à la modicité des ressources propres et au recul de l’aide publique au développement constaté ces dernières années du faite de la crise financière internationale. Prenant en compte les performances de plus en plus enregistrées dans les Partenariats Public Privé (PPP), comme instruments propices au développement des infrastructures et de la décentralisation, le Gouvernement créera le cadre législatif et réglementaire pour la mise en œuvre efficace des Partenariats Public Privé dans notre pays. En matière de gestion du domaine foncier national, le Gouvernement s’attachera à l’opérationnalisation de la nouvelle loi portant Réorganisation Agraires et Foncières (RAF).
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Le Programme quinquennal du Chef de l’Etat dans son volet intitulé « les dynamiques nouvelles pour l’Economie » prévoit de développer les pôles de croissance et de compétitivité. Fort de cette vision, le Gouvernement est entrain de concrétiser le développement du pôle de croissance de Bagré. L’expérience en cours du pôle de croissance de Bagré, servira de modèle, pour l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion des pôles de croissance et la création de nouveaux pôles dans les zones minières et hydro-agricoles.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Instruit par l’expérience de la communalisation intégrale, nous restons convaincus que le développement endogène à la base ne peut s’opérer sans la mise en cohérence de la politique d’aménagement du territoire et la décentralisation. Le Gouvernement s’emploiera à l’amélioration des capacités d’action des communes et des régions par le transfert des compétences nouvelles et des ressources supplémentaires pour leur permettre de réaliser leurs plans de développement. La stratégie nationale d’aménagement du territoire donnera une impulsion plus forte et davantage de responsabilisation aux collectivités dans la mise en œuvre de leur stratégie de développement à la base.
AXE 3 : DEVELOPPEMENT DES PILIERS DE LA CROISSANCE ACCELEREE ET DE L’EMERGENCE
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Le développement d’un pays passe par la capacité de ses dirigeants à déterminer des priorités liées au moment. C’est pourquoi pour une croissance accélérée, nos actions s’appuieront sur des secteurs stratégiques, que nous avons déclinés en piliers de croissance accélérée qui ont un fort potentiel de valeur ajoutée, de création d’emplois et ayant une capacité d’entrainement de développement des autres secteurs de l’économie.
La sécurité alimentaire qui repose essentiellement sur notre agriculture constitue l’une de ces priorités. On ne le dira jamais assez, l’agriculture demeure le principal pilier de notre économie. Les instruments et les stratégies existent. Nous les traduirons encore plus en actions à travers l’opérationnalisation de la politique nationale de sécurité rurale. Pour ce faire, la politique sectorielle visera :
– le renforcement des capacités des producteurs, la mise à leur disposition d’équipements modernes, d’intrants et de semences de qualité ;
– l’appui au développement de l’agrobusiness ;
– l’augmentation substantielle des cultures vivrières dont le riz pour réduire notre dépendance extérieure ;
– le développement des variétés à haut rendement économique et les cultures de rentes qui peuvent contribuer à relever le niveau de vie en campagne par les gains monétaires substantiels qu’elles procurent ;
– la construction, la réhabilitation de barrages, l’adduction d’eau, seront les piliers du développement de notre agriculture par l’intensification de l’aménagement des périmètres irrigués et des bas-fonds ;
– la construction d’infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation, le renforcement du stock de sécurité alimentaire et d’intervention, le renforcement des cadres de dialogue avec le monde paysan. Dans le domaine de l’élevage, la Politique Nationale de Développement Durable de l’Elevage (PNDEL) adoptée en septembre 2010 demeure le référentiel de travail. Son objectif est de renforcer la contribution de l’élevage à la croissance de l’économie nationale et partant, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et à l’amélioration des conditions de vie des populations. La vision du Gouvernement pour ce sous-secteur est d’en faire un élevage compétitif et respectueux de l’environnement autour duquel s’organisent de véritables chaînes de valeurs portées par des filières professionnelles, tournées vers le marché et qui contribuent davantage aussi bien à la sécurité alimentaire qu’à l’amélioration du niveau de bien être des Burkinabè. Pour booster la production, le Gouvernement mettra l’accent sur l’amélioration des races et de la santé animale.
L’aviculture a été ciblée comme une activité hautement lucrative. C’est pourquoi, nous intensifierons le programme de promotion de l’aviculture traditionnelle améliorée. Notre pays dispose d’un fort potentiel en ressources halieutiques. Aussi, le Gouvernement s’engage-t-il à organiser la filière et à intensifier ses activités.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Les mines constituent aujourd’hui un véritable pilier de notre développement. Avec plus de 754 milliards de francs CFA d’exportation en 2012, l’or conforte sa place de premier produit d’exportation du Burkina Faso. Il a contribué pour environ 5% au produit intérieur brut de notre pays. Au 31 décembre 2012, les réalisations au titre de l’ensemble des régies de recettes s’élèvent à 188,69 milliards de francs CFA, soit 18,64% des recettes propres de l’année. A la fin de 2011, ces recettes se situaient à hauteur de 123,63 milliards de francs CFA, faisant ressortir un taux de progression de 86,90% en glissement annuel à la même période.
Au-delà de ces chiffres, mon Gouvernement entend optimiser la contribution des mines pour en faire de véritables moteurs du développement local. C’est pourquoi, il s’engage à trouver une solution à la problématique de l’exploitation artisanale sauvage, incontrôlée des sites d’orpaillage qui dégrade l’environnement et utilise des produits chimiques très nocifs pour les hommes et les animaux. Les nombreux conflits nés des discordances entre les attentes des communautés riveraines et les engagements sociaux des sociétés minières devront trouver des solutions au sein des cadres de concertation régionaux du secteur des mines.
Le Gouvernement travaillera particulièrement à l’encadrement des projets avancés, à la diversification des ressources exploitées, à la mise en œuvre d’une politique d’exploitation des substances de carrières. Il s’attellera à poursuivre la cartographie géologique, et veillera au renforcement des capacités des administrations de suivi du secteur minier. Au plan législatif et réglementaire, la Déclaration de la Politique Minière, le Guide de l’Investisseur Minier et le Code minier seront relus pour prendre davantage en compte à la fois les intérêts socio-économiques du Burkina et les contraintes qui freinent l’épanouissement harmonieux du secteur minier.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
La culture fait partie des identifiants d’un individu et d’une communauté pour qui elle constitue un référent des relations sociales. Les secteurs de la culture et du tourisme disposent d’un fort potentiel de croissance et leurs acteurs font preuve d’un dynamisme constant. C’est ce qui a motivé le Gouvernement à les inscrire comme secteurs prioritaires de la SCADD, à adopter le statut de l’artiste et à renforcer son soutien aux manifestations culturelles et touristiques. La mise en synergie de la culture et du tourisme a été un choix judicieux qu’il convient de renforcer afin de tirer profit de leur potentiel pour améliorer l’attractivité de notre pays et accroitre durablement les impacts de ces secteurs sur notre développement. A cet effet le Gouvernement travaillera à la valorisation des sites touristiques de notre pays, au renforcement des capacités, et à la professionnalisation des acteurs du tourisme.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Au cours de ces dernières années, le Burkina Faso a entrepris des réformes économiques et structurelles visant à promouvoir un environnement propice aux affaires et à l’entreprenariat en vue de permettre au secteur privé, moteur de la croissance économique, de jouer pleinement son rôle. Aussi, le Gouvernement entend–t-il poursuivre ses efforts en vue de réunir toutes les conditions favorables au développement du secteur privé et de l’entreprise. Dans ce sens, le programme de rationalisation des licences d’affaires se poursuivra et les capacités des structures d’appui au secteur privé seront renforcées à travers la mise en œuvre du Projet de Renforcement des Capacités des Organismes d’Appui au Secteur Privé.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le développement du tissu industriel du Burkina Faso repose sur celui des Petites et Moyennes Entreprises et Industries. Le Gouvernement consacrera des efforts à la mise en œuvre d’un projet d’appui à la création et au développement de ces PME/PMI. Un accent particulier sera mis sur la transformation des produits locaux à travers le démarrage d’une usine de transformation de fruits et légumes à Loumbila et l’implantation d’une filature classique à Bobo-Dioulasso.
Parallèlement, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre du Programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises en difficultés, en vue de renforcer la compétitivité de nos unités industrielles. A cet effet, le Fonds de Restructuration des Entreprises en Difficulté sera renforcé, pour permettre la poursuite de l’accompagnement de l’Etat aux entreprises en difficulté. Enfin, l’Agence de Promotion des Investissements (API) et l’Agence Burkinabè de la Normalisation, de la Métrologie et de la Qualité (ABNORM) seront opérationnelles au cours de cette année. Ces deux structures auront pour objectifs, respectivement, d’accroître le volume d’investissements lourds en direction de notre pays et de mettre à la disposition du consommateur des produits de bonne qualité, respectant toutes les normes de mise en consommation.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
En vue de promouvoir une concurrence saine et loyale, le Gouvernement poursuivra sa politique de surveillance des prix des produits de grande consommation. Il intensifiera également le contrôle du respect de la règlementation commerciale et la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles. Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Promotion des Exportations, le Gouvernement entend conduire, au cours des années à venir, des actions structurantes relatives à l’organisation d’un forum national sur l’exportation et à la réalisation de l’étude de faisabilité pour la mise en place d’un Fonds d’Appui à la Promotion des Exportations (FAPEX). En ce qui concerne la filière coton libéralisée, le Gouvernement reste préoccupé par l’amélioration de la compétitivité de cette filière et la relance durable de la production cotonnière. Toutefois nous saluons les progrès réalisés lors de la présente campagne. La production cotonnière est estimée à 630 00 tonnes contre environ 400 000 tonnes pour l’année passée. Avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers, le Gouvernement a déjà pris des mesures relatives à la restructuration de la SOFITEX et à la mise en place d’un Fonds Intrant, destiné à l’approvisionnement en intrants coton à moindre coût. Les perspectives de développement de la filière coton consisteront, à cet effet, au suivi de l’exécution du protocole d’accord portant cahier des charges applicables aux opérateurs de la filière et à la poursuite de la défense du dossier coton à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Dans le domaine de l’intégration régionale et du commerce extérieur, le Gouvernement renforcera son implication dans l’animation des organisations sous régionales et inter africaines de même qu’au renforcement de la confiance de la communauté économique et financière internationale et du secteur privé.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le secteur des postes et de l’économie numérique se positionne de nos jours comme un secteur clé dans le processus de création de richesses. Ce secteur a, en effet, permis d’enregistrer des progrès substantiels sur le plan économique et social, quoique des défis restent à relever. Ainsi, le Gouvernement entend, pour les prochaines années, conforter les acquis tout en développant des programmes innovants pour une édification de la société de l’information, à travers :
– le développement de l’économie numérique et de l’accès des citoyens au service universel des communications électroniques par la réalisation dans les meilleurs délais des infrastructures de base ;
– la création d’un technopôle pour favoriser le développement des services favorables aux Télécommunications/TIC ;
– la généralisation de l’utilisation des TIC dans toutes les administrations tant dans les centres urbains que dans les villes secondaires et les villages ;
– la promotion d’une culture des TIC au sein de la jeunesse ;
– le renforcement de la coopération internationale dans le domaine des télécommunications ;
– l’extension du Réseau Inter Administratif (RESINA) ;
– la promotion de l’accès à des services postaux modernes sur l’ensemble du territoire. Monsieur le Président, Honorables Députés, Dans le domaine de la communication, des avancées significatives ont été enregistrées durant ces dernières années. Cependant, des défis demeurent et portent sur les points suivants :
– la mise en place d’infrastructures et d’équipements technologiques adéquates ;
– le renforcement des capacités humaines et institutionnelles ;
– la réalisation de la transition de l’analogique vers le numérique ;
-enfin, la couverture du territoire national par les médias audiovisuels, la presse écrite et en ligne. En vue d’accompagner l’enracinement de la démocratie et de la bonne gouvernance, le Gouvernement a adopté en mars 2012, la Politique Nationale de Communication (PN/COM) pour la période 2011-2020. La finalité de cette politique est de faire de la communication, l’essence du dialogue et de la cohésion sociale, mais également un levier pertinent du développement d’une Nation de démocratie participative où les citoyens expriment librement leurs opinions, partagent leurs expériences à travers des canaux de communication de proximité.
Le Gouvernement poursuivra la consolidation de la liberté de presse et d’expression ainsi que l’accès à l’information par la mise en œuvre de la politique nationale de communication.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le secteur des transports est un important facteur de développement pour un pays enclavé comme le Burkina Faso. C’est pourquoi, le Gouvernement travaille déjà dans l’optique de permettre à ce secteur de jouer efficacement son rôle. Pour ce faire, notre stratégie en matière d’infrastructures et de désenclavement demeurera la sauvegarde du patrimoine routier et le développement de l’ensemble du réseau routier. La sauvegarde du patrimoine routier se matérialisera par les opérations d’entretien courant et d’entretien périodique des routes et des ouvrages. Quant au développement du réseau, le Gouvernement poursuivra son programme de construction des pistes rurales et le bitumage des principaux axes routiers sur l’ensemble du territoire national.
L’un des défis majeurs demeure la construction de l’aéroport international de Ouagadougou-Donsin dont les travaux débuteront officiellement avant la fin de l’année 2013. La première tranche de la nouvelle plateforme aéroportuaire prévue sera entièrement réalisée à l’horizon 2017. Le Gouvernement mettra en outre l’accent sur la sécurité routière qui devient de plus en plus une question préoccupante.
AXE 4 : DYNAMIQUES NOUVELLES POUR L’ECONOMIE ET PRIORITES TRANSVERSALES
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Pour réussir dans toutes nos actions, il importe d’avoir aussi une attention particulière sur l’impact des questions transversales tels que, le genre, la démographie, l’environnement, l’aménagement du territoire, le renforcement des capacités des administrations publiques, la modernisation de l’administration et l’intelligence économique sur les politiques et programmes de développement.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Suite à la constitutionnalisation du genre, et conscient qu’il est une dimension fondamentale du développement, le Gouvernement travaillera à l’autonomisation économique des femmes et à la prise en compte de la dimension genre dans l’élaboration des politiques, plans et programmes de développement.
Le Gouvernement œuvrera à l’institutionnalisation du genre et renforcera la capacité des acteurs internes et externes. Notre société ne peut envisager sa mutation positive sans l’évolution du statut de la femme, son autonomisation et son accès aux postes électifs et de responsabilité. La maîtrise de la démographie est nécessaire pour une croissance soutenue. Aussi, le Gouvernement mettra-t-il l’accent sur l’opérationnalisation de la Politique Nationale de Population (PNP) et le renforcement des capacités des acteurs pour la prise en compte de la donnée démographique dans les politiques, plans et programmes de développement, de recherche et de suivi évaluation.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Les questions environnementales demeurent une préoccupation majeure de mon Gouvernement. Aussi, il inscrira dans ses priorités les actions suivantes :
– l’adoption de la politique nationale de développement durable et de son plan d’action ;
– la promotion d’un environnement sain et la création d’emplois verts par l’amélioration de la qualité du cadre de vie ;
– la gestion durable des ressources forestières et fauniques par l’aménagement des forêts et le respect des textes règlementaires en matière de chasse ;
– la production et la plantation, avec la conduite de l’opération « 1 000 plants par ministère et par institution », à travers le concept de « plantation responsable ». Enfin, le Gouvernement, conscient de l’impact des changements climatiques sur le développement, prendra des mesures pour promouvoir des modes de consommation et de production durables.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Notre vision de la modernisation de l’administration publique a été traduite dans le Plan Stratégique Décennal de Modernisation de l’Administration (PSDMA) 2011-2020. Il vise la promotion d’une administration publique capable de produire des services de qualité et d’assurer une plus grande accessibilité des citoyens aux informations relatives aux dossiers. Dans cette dynamique, le Gouvernement œuvrera au développement des pôles d’intelligence économique autour de l’administration publique et du secteur privé à travers le renforcement de la veille économique et l’opérationnalisation du Partenariat Public Privé au Burkina Faso.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
En guise de conclusion, et m’appuyant sur notre expériences et sur nos acquis présents, je regarde vers l’avenir avec confiance et optimisme. Cet optimisme est le fruit de la conviction que nous avons de l’effort que chaque Burkinabè, d’ici ou d’ailleurs est prêt à consentir pour le développement de son pays. Et à cet effet permettez-moi de citer Léon Daudet, un écrivain, journaliste, donc un confrère et homme politique français (1867-1942) qui disait à propos de l’optimisme, (je cite) :
« Autant l’optimisme béat, c’est-à-dire inactif, est une sottise, autant l’optimisme, compagnon de l’effort, est légitime ». (Fin de citation). En toute humilité, je souhaite que nos évidentes faiblesses nous servent de leçons et de repères pour l’action. Nos réalisations sont importantes mais elles demeurent, j’en suis conscient, en deçà des multiples et légitimes attentes des populations.
Des entraves d’ordre naturel, socioculturel, administratif, politique et économique ralentissent notre élan vers le progrès. L’émergence a pour support et pour véhicule l’Homme. La qualité de l’Homme détermine donc le niveau de développement possible. Faire preuve de responsabilité, d’amour pour la Patrie, d’engagement pour le travail bien fait, de détermination en faveur de la solidarité et d’envie de progresser sont les vecteurs du changement.
Cela passe par une culture de la responsabilité, de l’imputabilité, de la discipline, de la rigueur et de la transparence. Cette culture doit être portée par tous : le Gouvernement, les collectivités territoriales, le secteur privé, la société civile, les partis politiques. A ceux-ci, il faut rappeler le rôle important que doivent jouer les médias dans la promotion d’une culture de la citoyenneté, du civisme et du leadership responsable.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Pour gagner le pari sur l’avenir, nos efforts doivent aller dans deux directions :
Le premier axe est la consolidation de la culture du dialogue et de l’esprit d’écoute qui ont permis de résoudre la crise de 2011. Un dialogue de proximité avec toutes les composantes de la société, tels que les fora avec les personnes âgées, les femmes, les jeunes, les corps constitués, les paysans ouvrent de belles perspectives de réconciliation et de dynamique d’actions collectives. A tous ces espaces de concertation, il faut ajouter l’institution du cadre de dialogue Administration-usagers (CADAU) que j’avais annoncé lors de la DPG précédente. Le CADAU se veut « un espace permanent d’échange entre chaque ministère sectoriel et les opérateurs économiques et les usagers concernés, dans une logique de relation client-fournisseur dans l’objectif d’aplanir les points de friction réciproque. Dans ce sens, il sera institué une enquête annuelle de satisfaction sur les prestations des administrations publiques et parapubliques et qui pourraient concerner également les prestataires de services privés. Il sera généralisé des guichets d’information et de renseignement pour chaque bâtiment administratif.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Pour demeurer imputable au peuple burkinabè, les discours sur la situation de la Nation constitueront des temps forts pour évaluer la mise en œuvre de la présente Déclaration de Politique Générale afin de bénéficier des critiques et des recommandations de la Représentation Nationale pour une action gouvernementale efficace et efficiente. C’est pourquoi, le second axe concerne l’institution d’un mécanisme de suivi-évaluation de la Déclaration de Politique Générale dont les résultats seront régulièrement portés à la connaissance de votre Auguste Assemblée et des populations.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Avant de quitter cette auguste tribune, je rends, de manière forte, un hommage à tous les Burkinabè qui œuvrent chaque jour et parfois au péril de leur vie au développement de pays. Je m’associe et partage la douleur de tous ceux qui souffrent dans leur peau et dans leur âme, qui sont parfois dans le désespoir. J’invite chaque Burkinabè à être davantage solidaire de ces personnes.
Je remercie au nom du Gouvernement tous nos partenaires au développement qui nous appuient sans relâche dans notre quête pour le progrès et la justice.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Je tiens à vous remercier pour votre attention soutenue et je suis à votre disposition pour vos commentaires et vos questions. Je sollicite humblement votre vote de confiance pour accomplir la mission que le Président du Faso m’a confiée pour poursuivre la mise en œuvre de son programme quinquennal.
Que Dieu bénisse toujours le Burkina Faso.
Je vous remercie.
Source : Fasozine
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !