Procès de manifestants à Bobo : La majorité des prévenus relaxés
Sur quinze personnes à la barre vendredi, treize ont été relaxées et deux condamnées à six mois de prison avec sursis. C’était au cours d’un procès houleux, dans une salle d’audience pleine à craquer.
L’audience a débuté à 9h 47, et il a fallu attendre jusqu’à 15h 18 pour voir le verdict tomber : La relaxe pour treize manifestants de la RN1 et six mois de prison avec sursis pour deux autres, qui ont reconnu avoir lapidé les forces de l’ordre lors de la dispersion.
Les avocats, Me Ambroise FARAMA et Me Batibié BENAO auront brillé comme d’habitude, au cours du procès, suscitant de vives acclamations de la part de l’assistance. D’entrée de jeu, Me FARAMA a attaqué la procédure suivie. Ce à quoi le procureur a répondu, en précisant qu’il s’agissait d’une procédure de flagrant délit.
« Le Gouverneur, le Maire,…ont contribué à barricader la voie »
Au cours des débats sur le fond du sujet, les conseils de la défense ont fait prévaloir le fait qu’il s’agissait d’un mouvement spontané, et que par conséquent, il n’y avait pas de meneurs à poursuivre. En plus, ils ont indiqué que les quinze jeunes, poursuivis pour avoir barricadé la RN1, ne sauraient être les seuls responsables. « Le Gouverneur, le Maire et les Forces de l’ordre ont contribué d’une manière ou d’une autre à barricader la voie », ont déclaré les avocats.
Aussi, les deux hommes ont qualifié de « légitime » la revendication des jeunes, et salué le fait qu’il n’y ait pas eu de casse. Ils ont déclaré au tribunal qu’une condamnation ne rendrait service à personne.
Le parquet avait requis une peine de six mois de prison avec sursis pour quatre manifestants ayant reconnu avoir lapidé les forces de l’ordre. Finalement, le tribunal a retenu la deuxième option, à l’encontre de deux manifestants, et relaxé les autres.
L’entrée du palais de justice était fortement contrôlée, et les forces de l’ordre y étaient positionnées. En rappel, du mercredi 3 au jeudi 4 juillet 2013, un accident mortel sur la Route Nationale 1(Route de Ouaga) avait suscité la colère des riverains. Ces derniers avaient barricadé la voie pour exiger son électrification. Après des tentatives de négociation qui n’ont pas abouti, les autorités avaient donné l’ordre de disperser les manifestants.
Michel KONKOBO
Pour Burkina 24
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