Crash AH5017 : Emotion à l’ambassade du Burkina à Paris
A bord du vol AH5017, plusieurs passagers avaient pour destination finale Paris, ou devaient y transiter. Burkinabè, Français, Canadien, libanais, Allemand, algériens, Belge, égyptien, camerounais, luxembourgeois, Malien, Nigérian, suisses, espagnols… Pour toutes les 116 victimes, Eric Tiaré voulait un rassemblement unitaire de la communauté et des amis du Burkina Faso, en leur mémoire
Musulmans, catholiques, croyants ou non croyants, ils étaient nombreux à envahir les locaux du 159, Boulevard Haussmann, dans un élan spirituel très fort. Malgré cette période estivale propice aux vacances, la salle des fêtes ne pouvaient contenir tout le monde, tant la communauté burkinabè et les amis et parents n’ont pas voulu marchander leur présence. Eric Tiaré leur en saura gré, en leur adressant ses sincères remerciements.
Le premier acte, dans la séquence recueillement, sera l’adresse, de Dembélé, au nom des doyens d’âge, pour saluer l’initiative prise par les premiers responsables de la communauté, que sont l’ambassadeur et le Consul général.
A sa suite, au nom de la communauté musulmane, Oumar Diénépo et Ahmad Ouédraogo diront des prières et des bénédictions.
Pour le compte de l’église catholique, l’Abbé Paul Zangré, assisté de la chorale des burkinabè de Paris, dira une messe.
De mémoire de burkinabè de France, c’est la première fois, qu’en un seul lieu, un tel acte interconfessionnel est posé. Dans leurs prêches et homélie, les célébrants on exhorté à ne pas se poser des questions, car la seule réponse à toutes les interrogations, resterait la volonté divine.
Mme Koussikana née Ouédraogo Guénéba s’en remet à cette volonté divine. Elle est établie en Guyane, pour des raisons professionnelles, avec son époux, originaire du Congo. Dans le crash, elle a perdu 7 proches parents, dont son fils, Rivel, qui allait sur ses 21 ans. « Un ange », son fils, témoigne-t-elle à la cérémonie, « même de son vivant ». Aujourd’hui, il est parmi les anges célestes.
Rivel retournait au Burkina Faso, la terre de ses grands-parents, pour la troisième fois. Pour ses vacances, que ses parents n’avaient pas prévues, mais auxquelles il a tenu, il ne voulait pas aller seul. Ses oncle et tante, et cousins étaient du voyage. C’est la famille Ouédraogo, établie dans la région nantaise. Le plus gros contingent de victimes, après les Reynaud.
Le témoignage de Mme Koussikana a été le dernier acte du recueillement. Pendant qu’elle s’exprimait, dans la salle, même les mouches n’osaient voler. Emotion, et étreinte, discrètement, dans l’assistance, plusieurs personnes sortent les mouchoirs. Pas de sanglots, mais des applaudissements à la fin, pour cette maman, digne dans la douleur.
Le temps d’un après midi, l’ambassade du Burkina à Paris a donc été transformée en mosquée et en église. Un après-midi de communion. Et même, quand la cérémonie est terminée, beaucoup avaient du mal à se séparer, tant de fortes émotions ont été solidairement partagées.
Romain Auguste BAMBARA, Attaché de Presse, Ambassade du Burkina Faso à Paris
NDLR : Le titre est de la Rédaction
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