Ghana : ‘’DumSor’’, le délestage électrique à la ghanéenne
La production électrique est au cœur des politiques de développement à travers le monde car soutenant toutes les activités économiques. L’Afrique est malheureusement, le continent le plus obscurcie de la planète avec seulement 30% d’accès à l’énergie selon une étude de l’Association Energies pour l’Afrique. Le Ghana fait partie des pays africains touchés par un délestage jugé aigu par certains observateurs. Burkina24 s’y est rendu pour toucher du doigt le ‘’DumSor’’, le délestage au pays de Kwamé Nkrumah. Reportage.
Au Ghana, la majorité des sources d’électricité provient de barrages hydro-électriques et des centrales thermiques, avec un grand nombre d’entre eux étant gérés par la Volta River Authority (VRA) et le Ghana Grid Company (GRIDCO) qui appartiennent tous deux au gouvernement et quelques-unes de ces centrales gérées par certains producteurs d’énergie indépendants (IPP) tels que le Groupe Shenzhen Energy.
VRA est responsable de la production d’électricité pendant que le GRIDCO est seul responsable de la transmission électrique.
L’électricité produite par ces structures publiques et privées est ensuite vendue par le North Electricity Distribution Company (NEDCO) et la Compagnie d’électricité du Ghana (ECG) aux Ghanéens.
Remarque: NEDCO et l’ECG ne sont que les vendeurs d’électricité, mais pas les fabricants ou les émetteurs de l’électricité.
‘’Dumsor’’, une marque déposée ghanéenne
Actuellement, le Ghana est l’objet d’une crise de l’électricité, populairement appelée «DUMSOR ».
Dumsor ou plus exactement Dum sɔr est un terme populaire ghanéen utilisé pour décrire le délestage électrique permanent dans ce pays.
Ce nom a été inventé à partir de deux mots séparés du dialect Twi, langue Akan et très pratiqué au Ghana.
Dum pour désactiver ou éteindre et sɔr pour activer ou pour allumer la lumière.
Il tient ses origines de 2007 pendant la présidence de John Agyekum Kuffour avec la baisse de la production du barrage d’Akosombo principal fournisseur d’électricité dans ce pays. La crise de l’énergie avait affecté négativement l’organisation de la CAN 2008. Après avoir été résolue, cette même année, le DumSor a refait surface sous le gouvernement de Mahama. Le délestage est alors depuis un bon moment, rentré dans le quotidien des Ghanéens et plonge le pays dans une crise électrique sans précédent.
Cette année, lors d’une visite d’Etat en Allemagne, John Mahama après avoir utilisé ce mot, a indiqué qu’il a été surnommé « M. Dumsor » en raison de la crise de l’énergie dans son pays.
Les causes de ce délestage résident dans le faible niveau des trois barrages hydro-électriques au Ghana : le barrage d’Akosombo, le barrage de Bui et le Kpong barrage.
Ce faible niveau de ces barrages provient du fait des faibles précipitations de l’année dernière et principalement la chute dans le flux de l’eau de l’amont suite à la construction de barrages au Burkina Faso, sur une importante source d’eau du lac Volta.
Le délestage au Ghana et ses conséquences
Ces conséquences ont pour noms : inflation, chômage, la dépréciation de la monnaie ghanéenne, le Cedi, l’augmentation des impôts et les tarifs douaniers, la pollution de l’air E car en raison du « DumSor », il y a une utilisation accrue des groupes électrogènes dans les entreprises, administrations et les ménages.
La fumée qui ressort des générateurs est nuisible pour l’environnement et la santé des personnes.
Cette crise affecte surtout les entreprises privées qui sont la plupart du temps les principaux moteurs de l’économie d’un pays.
De nombreuses entreprises croulent de ce fait. Selon l’Institut de statistique, de la recherche sociale et économique (ISSER), une récente étude a révélé que le Ghana a perdu environ 1 milliard de dollars en 2014 en raison du seul ‘’Dumsor’’.
L’opposition et la société civile multiplient les manifestations
Les célébrités de la musique, du cinéma et l’opposition ghanéenne depuis plusieurs mois donnent de la voix pour interpeller le gouvernement de leur pays.
L’artiste-chanteur Sarkodie et l’actrice Yvonne Nelson et le principal parti de l’opposition, New Democratic Congress, NDC, de Nana Akufo Addo ne laisse pas du lest à travers des marches et des sit-in à travers Accra et les autres principales villes du pays : Sekondy-Takorady et Kumassi.
Le samedi 09 mai dernier, ils ont investi les principales artères de la capitale ghanéenne pour réclamer la fin du « Dumsor ». Un appel qui ne manquera pas de tomber dans l’oreille de Mister Dumsor !
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Envoyé spécial de Burkina24 à Accra, au Ghana
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Il faut passer au solaire. On a plus vraiment le choix.
Je pensais que c’est le Burkina seul qui avait ce probl?me. Donc l’ afrique de l’ ouest a trop de probl?mes d?h. Installons une centrale nucl?aire et qu’ on en finisse. F?licitation au reporter
C’est honteux pourquoi s’inspirer des autres le Ghana a ?lectrifi? l’?tendu de son territoire nationale est ce que c’est le cas au Burkina, etre journaliste cest faire avanc? les choses pas dire du n’importe quoi
notre probl?me c’est le Burkina ,c’est parce-que mon voisin est pauvre que je doit m?appauvrir par solidarit? non,je dois m?enrichir plus afin de lui venir en aide.
Est ce une raison? Si n’a rien ? dire , tais toi.
Franchement bravo pour l’article Mr Kouame. J’ai pris un grand plaisir ? le lire.
Comme le dit l’adage, « comparaison n’est pas raison ».
Quand on veut avancer,
on s’inspire des h?ros.
Quand on veut reculer,
on imite les z?ros!
Est ce une fa?on de trouver une excuse pour notre SONABEL