Roch Kaboré : « Il ne m’appartient pas d’aller à Abidjan pour rencontrer Blaise Compaoré »
Lors de son face à face avec la presse le jeudi 29 décembre 2016 dans la cadre du bilan de l’an I de sa gestion du pouvoir, le Président du Faso, Roch Kaboré a abordé les « scandales » qui secouent l’Assemblée nationale burkinabè. Ses relations avec Salifou Diallo et l’opportunité d’une rencontre avec l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré ont également été abordées.
Considérant la séparation des pouvoirs, Roch Kaboré a estimé que sur la question des tablettes, il fallait les remettre. « Je suis content aujourd’hui que ces tablettes aient été restituées au ministère et comme je l’ai instruit, ces tablettes seront remises à Huawei pour solde de tout compte sur ce dossier », poursuit le président du Faso.
Sur le second dossier à savoir la somme de 1 million de F CFA donnée aux députés, selon Roch Kaboré, « ce n’est pas une question de légalité, mais une question de l’opportunité, au regard même du contexte que nous traversons dans notre pays ».
« Nous avons des différences de tempérament. Ça c’est évident »
Reconnaissant que le pays est « dans une situation où tout le monde reconnait que c’est difficile partout », Roch Kaboré note que même si le montant de 1 million alloué à chaque député était pour leur permettre de rendre compte de leur mission, « il aurait fallu réfléchir par deux fois pour se dire, il fallait ne pas distribuer cet argent-là ».
A propos de ses relations avec le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, répondant à la question de savoir si celles-ci sont au beau fixe, Roch Kaboré rassure : « Nous avons des différences de tempérament. Ça c’est évident. Il n’y a aucun couteau ni arabe ni tiré ».
« Nous travaillons ensemble depuis longtemps. Nous sommes de vieux compagnons de lutte. Nous avons de relations de camaraderies, même si nous n’avons pas le même tempérament », poursuit Roch Kaboré avant de qualifier cette relation de « bonne ».
« Si nous devons parler, c’est au Burkina Faso. C’est là notre pays ».
Peut-on imaginer Roch Kaboré prendre son avion, aller en Côte d’ivoire et discuter d’homme à homme avec Blaise Compaoré ? Voilà l’une des questions posées à l’actuel président du Faso. Dans sa réponse, Roch Kaboré n’est pas réfractaire à toute rencontre mais pose un préalable : « Si nous devons parler, c’est au Burkina Faso. C’est là notre pays ».
Et de continuer : « il ne m’appartient pas en tant que président du Faso, d’aller à Abidjan pour rencontrer Blaise Compaoré et discuter ». Pour Roch Kaboré, si Blaise Compaoré souhaite discuter de l’avenir du Burkina et participer à la réconciliation, « la voie est bien connue ».
L’occasion faisant le larron, une explication d’un des mots de l’année 2016, à savoir « mouta mouta » a été demandée au président Roch Kaboré qui l’avait ressuscité depuis Dakar. « Le mouta mouta, c’est le manque de transparence », développe le président. « Ce sont des négociations souterraines pour aboutir à des accords souterrains que personne ne sait », poursuit Roch Kaboré.
Synthèse de Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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