Aminata Rachow : « Tout engagement a un prix »

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Le Burkina Faso, c’est son « tout ». Alors, lorsque le pays va mal, elle l’est aussi. De l’Allemagne où elle vit et travaille depuis une décennie, elle ne passe pas une journée sans réagir sur la situation qui prévaut dans son Faso. La politique telle que menée au « Pays des hommes intègres », Aminata Rachow ne sait si elle doit « en rire ou en pleurer ». Avec d’un côté des « politiciens qui pensent que la politique est un métier et devrait nourrir son homme » et, de l’autre,  « le citoyen lambda qui paye toujours les pots cassés ».

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Elle est connue sur Facebook sous le pseudonyme Aminata Rachow (née Ouédraogo). En Allemagne où elle vit et travaille dans le secteur de la santé depuis une décennie, elle y a fondé une famille. « Toutefois » précise-t-elle tout de suite, elle demeure « très attachée à [la] mère patrie le Burkina Faso ».

C’est ce qui explique, dit-elle, ses « incessants » va et vient entre le Faso (patrie) et l’Allemagne. Que comprendre ou conclure ? « Le Burkina Faso, c’est mon tout. Lorsque le Burkina Faso va mal, je vais mal. Lorsque le Burkina se porte à merveille, moi aussi », répond Aminata Rachow. Et elle se sert du réseau social Facebook pour l’exprimer.

 

« La qualité de gouvernance dépend du niveau de la veille citoyenne »

La cause de la femme n’est pas absente de sa ’’ligne éditoriale’’. Pour autant, elle ne se définit pas systématiquement comme féministe. Et si les sujets touchant l’autre moitié du ciel occupent  « une place primordiale » dans ses publications, cela est dû au fait qu’« elles demeurent très brimées ». A cela s’ajoutent les sévices corporels dont les femmes sont victimes. « Le taux de violence faite aux femmes restent très élevé dans nos contrées », relève Aminata Rachow.

Si elle juge nécessaire de se prononcer sur les questions d’ordre politique, c’est parce que la politique par définition est la gestion de la cité, la gestion de la chose publique. Une gestion à laquelle, note-t-elle, tout citoyen devrait s’intéresser.

« La qualité de gouvernance d’un pays, affirme-t-elle dépend considérablement du niveau de la veille citoyenne de l’action publique et politique ». De ce fait, elle juge « important »  de parler de politique. C’est sa manière à elle de contribuer à « maintenir la pression sur les tenants du pouvoir afin qu’ils soient mieux à l’écoute des populations et répondent à leurs attentes ».

Alors, est-elle affiliée à une formation politique ? « Non », répond-elle. Elle n’a « pas d’affiliation politique », n’est membre d’aucun parti politique aussi bien en Allemagne qu’au Burkina. Sa justification ? Elle « ne trouve pas cela nécessaire pour le moment ». Avec son activisme, Aminata Rachow estime participer « déjà mieux » à l’animation de la vie politique. Cependant, elle invite les femmes à s’engager plus dans la politique, pour le développement économique et la question genre.

« Sereine » malgré l’ « intimidation » 

Ces appels ont suffi pour que des internautes lui attribuent une affiliation politique. Une étiquette qu’elle décolle en leur faisant « vite comprendre qu’ils se trompent » et qu’elle ne fait que « relayer l’actualité sans parti pris ». Tout ceci parce qu’elle est « très allergique » à l’injustice et à l’hypocrisie qui la poussent souvent à participer à certains débats pour attirer l’attention des uns et des autres.

En plus de l’étiquette de militante de parti politique, Aminata Rachow confie être victime d’attaques verbales, d’insultes, de stigmatisations « à tort » par certains et d’un « faux » procès. A ceci s’ajoute l’« intimidation ». Et parce que « tout engagement a un prix », elle « reste sereine » et continue dans la même lancée.

Aminata Rachow

Sereine malgré les intimidations

Des jeunes « faiseurs de roi »

Certes, « les jeunes sont la sève nourricière de la nation, la relève, l’avenir du pays ». Et considérés comme tel, ils se doivent selon Aminata Rachow d’être présents au niveau des domaines décisionnels des affaires du pays. Mais avant, précise-t-elle, il y a des préalables qui sont l’éducation et la formation politique, l’autonomisation et la responsabilisation. Sans ces préalables « leur engagement réel en politique sera vain ». Conséquence, « au lieu de devenir acteurs, ils seront réduits au simple rôle de spectateur, de faiseurs de roi ou de suiviste, etc. ».

Au finish, Aminata Rachow se demande si elle doit « rire ou pleurer » de la manière dont se fait la politique au Burkina. Pour elle, il y a comme une falsification, une incompréhension de ce qu’est la politique.

« En politique, clame-t-elle, il faut avoir de  la conviction, la passion à servir son pays et son peuple. Mais hélas, je remarque chez nous, que c’est plutôt la recherche effrénée  des intérêts personnels, le ’’comment se servir’’. Ils sont nombreux ces politiciens qui pensent que la politique est un métier et devrait nourrir son homme. Ainsi, c’est le citoyen lambda qui paye toujours les pots cassés ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

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