Terrorisme : A l’école pour une couverture médiatique plus responsable
L’Île de Gorée à Dakar au Sénégal a abrité du 23 au 25 novembre 2017 atelier sur « la responsabilité des médias et des professionnels de l’information dans la prévention des conflits en Afrique de l’Ouest ». Organisé par Gorée Institute, Centre pour la démocratie, le Développement et la culture en Afrique, la rencontre a regroupé 20 professionnels des médias du Sénégal, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger et du Togo.
Jailli depuis 1992 des entrailles de l’Île qui a été le témoin de la souffrance des esclaves africains, Gorée Institute, Centre pour la démocratie, le développement et la culture en Afrique se place au cœur des sujets et des défis qui se posent au continent africain.
Aujourd’hui, il s’intéresse au phénomène du terrorisme en Afrique et à ceux qui lui font de la publicité malgré eux : les médias. Depuis 2013, par le biais de formations, de partages d’expériences et de transfert de compétences, l’institut tente d’endiguer ce qu’il appelle « le journalisme pyromane ». Tuer les germes qui entraînent la non observation des règles de déontologie, d’éthique et la propension à goûter du sensationnel.
C’est dans ce cadre qu’il a mis sur pied le projet « Médias et Prévention des Conflits ». Il vise « globalement à contribuer au renforcement des capacités des acteurs des médias dans la production d’une information de qualité sur les conflits, sans alimenter le cercle vicieux de la violence. À travers ce projet, le Gorée Institute entend également promouvoir la responsabilité des médias et leur contribution à la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violents dans la sous-région ».
Une cinquantaine de journalistes avaient déjà été formés sur le rôle des médias dans la prévention des conflits. Du 23 au 25 novembre 2017 sur l’Île de Gorée, 20 autres professionnels ont gonflé ce nombre autour de « la responsabilité des medias et des professionnels de l’information dans la prévention des conflits en Afrique de l’Ouest ».
« Nous nous retrouvons pour réfléchir ensemble sur les conflits (qui) nous sont tombés sur la tête », a indiqué le Pr Moustapha Guye, facilitateur de l’atelier. Pour lui, il est temps que les journalistes appréhendent les conflits sous leur propre regard et non plus à travers celui des autres.
Partage d’expérience
Les trois jours ont permis de dresser un état des lieux critique de la situation sécuritaire à partir de cas pratiques en Afrique de l’Ouest, identifier les données d’un conflit, donner les aptitudes à produire une information de qualité en temps de conflit et à prendre conscience de l’impact du traitement de l’information sur la prévention, le déroulement et la résolution des conflits.
Les participants se sont également appropriés les règles de base pour la couverture médiatique du terrorisme. Il faut noter, entre autres, que des journalistes, qui ont fait des reportages en zone de conflit (Niger et Mali) ont partagé leurs expériences avec les participants.
A la clôture de l’atelier, le directeur exécutif de Gorée Institute, Doudou Dia, a insisté sur l’utilisation qui sera faite de ces nouvelles connaissances et expériences. Il a invité les participants à les partager avec les autres confrères afin d’aboutir à une couverture médiatique plus responsable des conflits, et singulièrement du terrorisme, en Afrique.
Abdou ZOURE
Burkina24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !