Déficit céréalier au Burkina : La SONAGESS en appelle à la « fibre patriotique » des commerçants
Excédentaire en fin de campagne agricole avec une production évaluée en baisse de 0,32 %, par rapport à la campagne agricole précédente, soit un déficit brut de 72 677 tonnes sur la production céréalière, le gouvernement en appelle à la « fibre patriotique » des commerçants exportateurs de céréales pour éviter de « mettre le pays dans une difficulté ».
En conférence de presse ce lundi 27 novembre 2017, le ministre de l’agriculture Jacob Ouédraogo a confirmé après le conseil de ministre de la semaine dernière qu’il y a « une situation alimentaire critique » au regard des déficits qui recommandent au gouvernement de réagir.
En guise de réponse, annonce-t-il, le ministère a commandé 25 000 tonnes qui sont en train d’être mises dans ces boutiques témoins pour les besoins de nutrition de 620 394 personnes seraient en insécurité alimentaire sur la période de soudure (juin-août 2018). La réponse gouvernementale va de la décision de « contrôler les exportations de produits céréaliers nationaux » à l’accompagnement de la production maraîchère pour résoudre «le manque de céréales ».
L’annonce du déficit brut de 72 677 tonnes a largement été partagée sur les réseaux sociaux. Foi du ministre de l’agriculture, « ce n’est pas la catastrophe comme beaucoup de gens voudraient le faire croire ». Pour éviter la catastrophe avec en face « des commerçants ou des exportateurs de céréales qui sont en train de faire sortir nos céréales pour d’autres pays », en collaboration avec les ministères comme la sécurité, de l’administration territoriale, du commerce, des finances (douanes), le ministère de l’agriculture entreprend de prendre « les dispositions qui s’imposent » pour qu’ « il n’y ait pas une hémorragie de nos céréales vers d’autres pays ».
De même, il est prévu dans ce cadre une rencontre ce jour-même avec les exportateurs de céréales. « Parce qu’ils sont des commerçants » et qu’ « ils vivent de cela, on ne peut pas aussi bloquer leur commerce » en raison des règles et des engagements, a relevé le ministre.
Et même si, ajoute Aimé Kaboret, directeur général de la Société nationale de gestion de stocks de sécurité (SONAGESS), « le commerçant raisonne par ses intérêts, il y a des commerçants qui peuvent comprendre du fait du grand flux massif des céréales, ils peuvent mettre le pays dans une difficulté ». Pour jouer plus sur cette compréhension, a poursuivi Aimé Kaboret, « le ministre recevra les exportateurs de céréales pour essayer de jouer sur leur fibre patriotique ».
Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) absorbée par Ecobank
La Banque agricole et commerciale a été absorbée par Ecobank. La signature de la cession de la BACB au groupe a eu lieu le 7 août 2008 entre le ministre burkinabè de l’économie et des finances d’alors Jean-Baptiste Compaoré et la directrice UEMOA d’Ecobank. « C’est une bonne chose, c’est l’évolution du monde de la banque », rapporte lefaso.net qui cite le directeur général de la BACB d’alors, Léonce Koné.
Jacob Ouédraogo a déclaré ne pas vouloir s’« éterniser sur cette question ». Néanmoins, a-t-il ajouté, « on a constaté qu’il faut quand-même une banque pour la promotion de notre agriculture ». C’est ce qui explique, les promesses électorales du président Kaboré de mettre en place cette banque quand il sera au pouvoir. Une promesse qui est en adéquation avec la volonté des producteurs en 2016 lors de la Journée nationale du paysan (JNP) de Tenkodogo de voir une banque qui s’occupera de la promotion de l’agriculture et de l’entreprenariat agricole.
« Le capital a été libéré ». Il est de 15 milliards de F CFA. « Il reste maintenant à ouvrir et en 2018, nous aurons cette banque », a annoncé le ministre de l’agriculture. En plus, a ajouté Jacob Ouédraogo, « il y a cette volonté de promouvoir l’agriculture par les financements que nous maîtrisons nous-mêmes, que nous cherchons nous-mêmes et que nous mettons à la disposition du monde rural ».
En plus de cette banque, il est prévu la mise à disposition d’un fonds de développement agricole qui « bientôt verra jour ». Toutes ces mesures répondent selon le chef du département à la prise de conscience selon laquelle « le développement de l’agriculture ne peut se faire que par des subventions des intrants » et qu’ « il faut aussi apporter un financement conséquent pour que nous puissions apporter aux producteurs une certaine capacité d’augmenter la production agricole ».
Recadrage des boutiques témoins de la SONAGESS
En attendant de pallier au déficit céréalier enregistré au cours de la campagne agricole écoulée dans les dix-sept (17) provinces déficitaires par la collecte d’environ quatre-vingt-quinze mille (95 000) tonnes, la SONAGESS entrevoit de convoquer une rencontre pour « recadrer les boutiques témoins » qui passeront de 138 à 250.
Le but visé : éviter l’accaparement des boutiques témoins par des personnes qui ne sont pas vulnérables. Le ministère espère ainsi parvenir à éviter qu’au bout de 48 heures que la quantité déposée (quelle qu’elle soit) ne soit épuisée parce que les quantités déposées sont calculées en fonction des personnes vulnérables et en fonction d’une durée donnée.
Oui Koueta
Burkina24
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