Victime d’abus sexuels : Où aller et à qui se confier ?
Pas question de vous inquiéter ! Votre dignité, votre intégrité et votre intimité seront protégées. Il existe plusieurs dispositions légales au Burkina Faso qui peuvent rendre justice aux victimes d’abus sexuels. A défaut de porter plainte, vous pouvez vous confier à des structures reconnues qui vous aideront à obtenir gain de cause. Ces structures disposent généralement d’une porte d’entrée principale et une autre à l’arrière. Il est donc plus discret de s’y rendre.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, depuis le 15 février 2018, met en scène le viol d’une lycéenne par des jeunes. Trois présumés agresseurs et deux autres prétendus complices ont été interpellés. Le Parquet du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou s’est saisi de l’affaire. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer un « viol collectif ».
Avec à sa tête sa Présidente, Mme Clarisse Nadembèga, une délégation de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF) a rendu visite, ce 19 février 2018, à la famille de la jeune fille. La délégation vient en appui, en collaboration avec les autorités gouvernementales, afin que la victime bénéficie d’un soutien psychologique et un suivi médical.
Un rendez-vous a été pris, dès ce 19 février avec des spécialistes, pour accompagner la jeune élève sur les plans psychologique et médical. La mère de la victime, « toujours sous le choc », a également besoin d’une assistance psychologique.
« Ça fait honte pour une victime de dire j’ai été violée » …
Cécile Thiombiano/Yougbaré est Secrétaire générale de l’Association des femmes juristes du Burkina Faso. Elle était de la délégation. « En cas d’abus sexuel ou de viol, dit-elle, la victime ou ses parents peuvent porter plainte à la Police ou à la Gendarmerie. La famille peut même saisir le Procureur du Faso ou le Juge d’instruction avec constitution de partie civile », ajoute-t-elle.
Mais beaucoup de victimes ou leurs familles hésitent à se présenter devant les juridictions compétentes. C’est l’une des raisons d’être des structures sociales offrant divers services parallèles pour les accompagner afin d’approcher les autorités. C’est le cas du centre d’écoute pour jeunes de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) ou de l’Association des femmes juristes (AFJ/BF), en plus des autres services du ministère de l’action sociale.
« Nous recevons souvent des cas de viol directement. Mais, derrière la question du viol, il y a toute une grande stigmatisation liée aux pesanteurs socio-culturelles. Ça fait honte pour une fille, une femme ou une famille d’aller à la Gendarmerie ou à la Police dire que j’ai été violée ou on a violé telle personne. Rares sont les personnes qui rentrent en contact avec les autorités pour une affaire de viol », déplore Cécile Thiombiano, SG de l’AFJ/BF.
Elle a tenu à lancer cet appel à toute victime d’abus sexuels : « Il faut que les gens dénoncent. Il faut porter plainte, se préserver d’éventuelles conséquences et laisser la justice faire son travail ». La structure composée principalement de juristes existe depuis 1993 au Burkina.
Elle fait notamment la promotion des droits sexuels et reproductifs de la fille et du garçon. Elle traite également entre autres des cas de viol, de divorce, de garde d’enfants, des questions de successions, d’héritages, des problèmes fonciers. La structure donne aussi des conseils et fait de la sensibilisation et du plaidoyer.
Ces structures qui s’érigent en intermédiaires…
Concernant les cas de viol en 2017, l’association a géré cinq situations à Ouaga et un cas à Bobo-Dioulasso. En 2018, le cas récent de la lycéenne, dont l’AFJ/BF assure le suivi, constitue le 3e cas enregistré en deux mois. « Un des cas que nous avons accompagnés en justice a eu gain de cause le jeudi dernier », informe la SG de l’association.
Au niveau de l’association des femmes juristes, une clinique juridique est installée pour accueillir les personnes de sexe féminin mais aussi masculin. Toute personne peut s’y rendre afin d’éviter des conséquences d’ordre divers. Ces désagréments peuvent aller de l’atteinte à l’équilibre psychologique de la victime à d’autres problèmes en rapport avec les droits sexuels et reproductifs (grossesse non désirée, avortement à risques, maladies sexuellement transmissibles, etc.).
Egalement, de son côté, muni d’une clinique, le centre d’écoute pour jeunes de l’ABBEF accueille par jour entre 20 et 50 clients de tout sexe. Les besoins récurrents sont des demandes de services en conseils, des cas de viols, des offres de services en planification familiale, des soins maternels et infantiles, des consultations gynécologiques, la prise en charge des cas d’avortement faits clandestinement par les clients, la prise en charge des IST, VIH/SIDA, etc.
Noufou KINDO
Burkina 24
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