Vivre-ensemble au Burkina : Menaces et défis, selon l’Imam Alidou Ilboudo
Face aux violences terroristes, le dialogue interreligieux s’avère un fait établi et vécu au Burkina. Mais au-delà de la sensibilisation et de la communication, quelles autres actions peuvent être menées ? L’Imam Alidou Ilboudo, Secrétaire général du Centre culturel islamique du Burkina (CCIB) pour le dialogue et le vivre-ensemble, propose des pistes de solutions pour un dialogue plus efficient.
La religion au Burkina, selon l’Imam, est devenue un marqueur d’identité secondaire après l’ethnie. Cependant, « la communauté religieuse se comporte souvent comme un syndicat alors que son rôle est de servir et non d’asservir », dénonce-t-il.
Alidou Ilboudo a animé une conférence-débat avec des jeunes, ce 14 avril 2018 à Ouagadougou, sous le thème « Le vivre-ensemble au Burkina Faso : Atouts, menaces et défis ». Le dialogue, rassure-t-il, est une réalité au Burkina, même si certains estiment que c’est de l’hypocrisie.
« Parler du vivre-ensemble au Burkina nous a paru nécessaire au vu des constatations que nous avons faites ces dernières années. Nous avons connu un Burkina Faso où il faisait bon vivre, où les communautés religieuses, culturelles, ethniques, régionales vivaient ensemble dans la diversité et le respect mutuel », se remémore le religieux.
« Avec le terrorisme, on a appris à se méfier l’un de l’autre »…
Le Secrétaire général du CCIB dit par ailleurs constater, depuis un certain temps, des menaces contre la stabilité nationale et le vivre-ensemble. Il avance trois principales sources de menaces : « Le repli communautaire surtout au plan religieux, le discours parfois violent et à la limite extrémiste que nous voyons dans certains prêches religieux et le vécu social des populations (pauvreté, chômage, discrimination, manipulation de la jeunesse, etc.) ».
Pour terminer son exposé, l’Imam Alidou Ilboudo a fait des propositions. Les principaux défis à relever, explique-t-il, sont l’engagement véritable des leaders religieux pour la cohabitation pacifique, l’enseignement holistique de la religion, la référence à la diversité culturelle, l’éducation de la jeunesse, l’amélioration du vécu des Burkinabè, la consolidation de l’Etat de droit par la bonne gouvernance, la laïcité endogène, le renforcement de la résilience des populations aux discours diviseurs.
« Nous avons besoin de regagner la confiance des uns et des autres. Parce qu’avec le terrorisme, on a appris à se méfier l’un de l’autre. Et là, les terroristes pourraient atteindre leur désir, c’est-à-dire, nous affaiblir parce qu’ils nous auraient divisés. Donc, il est important pour nous de savoir que nous formons une seule population », foi du croyant.
Noufou KINDO
Burkina 24
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