An IV de l’insurrection populaire : L’appel de l’UGEB

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Ceci est une déclaration de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) à l’occasion de l’An IV de l’insurrection populaire.

Camarades étudiantes et étudiants,

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Les 30, 31 octobre, 1er et 2 novembre 2018 notre peuple dans son ensemble commémore le 4e anniversaire de l’insurrection populaire de  2014. Cette insurrection de portée historique a permis de mettre fin à 27 ans de pouvoir chaotique de Blaise Compaoré et de son clan mafieux, et suscité de nombreux espoirs pour la jeunesse, particulièrement estudiantine.

Cependant, force est de constater que 4 années après, les préoccupations des étudiants burkinabè restent posées et leurs conditions de vie et d’études ne font que s’empirer. Cette année, l’UGEB commémore cette date historique en collaboration avec d’autres organisations combatives de la société civile tels que le MBDHP, la CGTB, l’ODJ, le REN-LAC, la CADDL, l’AESO, les associations des blessés et des familles des victimes du putsch réactionnaire et de l’insurrection.

Camarades étudiantes et étudiants,

La commémoration de ce 4e anniversaire se tient dans un contexte national marqué par :

  • la persistance de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques ;
  • l’insécurité grandissante avec les attaques terroristes à répétition qui endeuillent de nombreuses familles ;
  • la tenue du procès du putsch de septembre 2015 sous la pression populaire ;
  • la dégradation continue des conditions de vie des populations notamment celles de la jeunesse ;
  • la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch ;
  • la criminalisation de l’insurrection populaire ;

Dans les universités, c’est la désolation totale pour les étudiants burkinabè. En effet, en s’insurgeant les 30 et 31 octobre 2014, les étudiants burkinabè aspiraient à des lendemains meilleurs pour ce qui est de leurs conditions de vies, d’études, et d’accès à l’emploi. Mais le changement tant attendu par les burkinabè en général et les étudiants en particulier n’a pas été au rendez-vous. Les mêmes maux qui minaient l’enseignement supérieur sous le régime de Blaise COMPAORE continuent d’avoir libre cours avec le MPP de Roch March Christian KABORE, en dépit des discours populistes du Ministre en charge de l’enseignement supérieur Alkassoum MAIGA.

Avec la poursuite de l’application du système Licence Master Doctorat (LMD), on assiste à des retards et des chevauchements de semestres et d’années académiques jamais égalés. Le déficit infrastructurel et de personnel enseignant est patent. L’insuffisance des allocations sociales (FONER, bourses) ainsi que les difficultés de logement et de restauration font que l’étudiant vit la limite du supportable. Le principe du système de transport pour les étudiants acquis de hautes luttes et qui devait être à coût social est en train d’être remis en cause sous le régime du MPP qui propose des tarifs hors de portée des étudiants.

Aussi dans les universités publiques assiste-t-on à une remise en cause des libertés démocratiques et syndicales à travers la violation répétée des franchises et libertés universitaires.

 Camarades étudiantes et étudiants,

Face à toutes ces difficultés et pour marquer d’une pierre blanche cette journée, l’UGEB appelle l’ensemble des étudiants burkinabè à se mobiliser massivement autour de ses sections pour prendre part aux activités entrant dans le cadre de cette commémoration. Il s’agit :

  • à Ouagadougou, de la marche-meeting prévue ce mercredi 31 octobre 2018 à partir de 8h à la bourse du travail ;
  • à Bobo, d’une Assemblée Générale de la CGT-B sur le bilan des quatre années post-insurrectionnelles le 31 octobre à 9h à la Bourse du Travail ;
  • à Koudougou, d’un meeting organisé le 31 octobre 2018 par la CCVC/Boulkiemdé au Théâtre Populaire ;
  • à Ouahigouya, d’un vidéo débat et d’un panel organisés par la CCVC /Yatenga sur le thème « problématique de l’accès à une justice équitable au Burkina Faso : état des lieux et perspectives » respectivement le 31 octobre et le 1er novembre 2018 ;
  • à Fada, d’une projection de film à la place des martyrs et d’un panel au siège du MBDHP/Gourma respectivement les 30 et 31 octobre 2018.
  • à Dédougou, d’une conférence publique le 31 octobre à la salle de fête de la mairie sur le thème « analyse de la situation nationale depuis l’insurrection jusqu’à nos jours »

Non à l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques !

Vérité et justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et du putsch !!

Non à la criminalisation de l’insurrection populaire !

Pain et liberté pour le peuple !

Ouagadougou, le 27 octobre 2018

Le Comité Exécutif

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