Procès putsch : « On fait une injure à l’intelligence de notre client » (Avocat de Diendéré)

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Me Jean Dégli, l’un des avocats du Général Gilbert Diendéré, continue de tenir en haleine l’assistance au Tribunal militaire de Ouagadougou. Ce mardi 6 août 2019, le Togolais en robe noire a encore défendu bec et ongles le présumé cerveau du putsch de septembre 2015.

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Pour Me Jean Dégli, le Général Gilbert Diendéré ne saurait être tenu pour responsable d’attentat à la sûreté de l’Etat. Et pour étayer sa thèse, l’auxiliaire de justice s’estime muni d’arguments béton. D’ailleurs, dit-il, il faudrait poursuivre tous les ministres, travailleurs et fonctionnaires. Car, de son entendement, l’attentat à la sûreté de l’Etat est une infraction continue.

« Il faut poursuivre tous ceux qui ont obéi aux ordres et instructions de ceux qui sont soupçonnés d’avoir commis l’infraction », déclare-t-il.  Après le départ de Blaise Compaoré, poursuit Me Jean Dégli, c’est le Président de l’Assemblée nationale qui devrait assurer la vacance du pouvoir. C’est ce dernier qui devrait, selon lui, organiser des élections dans les 30 à 60 jours qui suivaient.

« Diendéré ne peut comploter avec Diendéré lui-même »

« Au lieu de cela, ils ont mis en place une charte en violant la Constitution. Alors qu’on a reproché à Blaise Compaoré de violer la Constitution en voulant modifier l’Article 37 », affirme le Conseil de Diendéré. Selon lui, leur client n’a jamais eu l’intention de fomenter un coup d’Etat.

« Si le Général Diendéré avait voulu faire un putsch, il aurait informé au moins sa garde rapprochée et ses chauffeurs. Pour qu’il y ait attentat à la sûreté de l’Etat, selon les textes au Burkina Faso, il faut un complot entre au moins deux personnes. Le Parquet n’a pas pu démontrer cela. Diendéré ne peut comploter avec Diendéré lui-même », tente d’expliquer l’avocat togolais.

Maître ajoute qu’un coup d’Etat est une opération commando. « Ça ne se fait pas comme ça. Il faut des hommes, du matériel, un mode opératoire. Que du vent dans ce dossier. Il n’y a aucun élément qui prouve que le Général a donné l’ordre de faire un coup d’Etat. Chacun se contente du ‘’Djaaaa, grand-là est au courant !’’ », foi de Me Dégli.

Le chapeau d’initiateur du putsch flotte dans l’air…

« Djaaaa, grand-là est au courant ! » L’avocat s’est approprié cette déclaration interjective prononcée à la barre par l’Adjudant Jean Florent Nion. Il l’a répétée une vingtaine de fois ce mardi 6 août avant de déduire : « On fait une injure à l’intelligence de notre client ». Le Tribunal, à l’entendre, ne doit pas se laisser berner par des « on dit » du genre « Badiel a dit que Nion a dit que Koussoubé a dit que le Général a dit de faire un coup d’Etat ».

Il s’est demandé pourquoi, dans cette affaire, le Ministère public ne poursuit que 10 personnes pour attentat. Dans ses plaidoiries, l’homme qui tient le micro depuis quelques jours se veut on ne peut plus clair : « La loi burkinabè n’a pas dit que comme un document a été retrouvé dans l’ordinateur du Général, donc ce dernier est l’initiateur du putsch. On se sert d’une courte échelle pour aboutir à des choses ».

Et de caricaturer : « Le chapeau d’initiateur du coup de force qu’on veut faire porter par le Général Diendéré est trop large pour sa tête. Il lui a été demandé d’assumer la vacance du pouvoir ».

L’audience suspendue vers 17h se poursuit demain mercredi 7 août 2019 à partir de 9h.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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