Métiers du droit : Ce que Dieudonné Lankoandé a appris en France
Après plus 90 jours passés en France, Dieudonné Lankoandé, promoteur du journal spécialisé en droit, « Le Chemin du droit », est revenu sur son séjour. Juriste numérique de formation, il a bénéficié d’une bourse destinée aux jeunes porteurs de projets innovants. Après un stage dans le domaine du droit et du numérique dans le milieu des médias français, il s’est confié à Burkina 24.
Burkina 24 : Comment vous vous êtes retrouvés en France pour une immersion dans le milieu des médias ?
Dieudonné Lankoandé : C’est dans le cadre d’une coopération globale que je me suis retrouvé en France, pour un stage dans le domaine du droit et du numérique. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies, la médecine a beaucoup évolué. Mais quand on regarde le droit par rapport il y a un certain nombre d’années, ça n’a pas trop évolué. Donc je suis allé me former sur les nouveaux métiers du droit. Et ce sont entre autres, le juriste codeur, data, privacy et le juriste designer.
B24 : L’intégration s’est bien passée ?
D.L : La collaboration a été très franche. Et elle a été beaucoup enrichissante. Il y a eu beaucoup de choses à comprendre et à apprendre surtout pour les pays en voie de développement comme le Burkina Faso. Je pense qu’il y a vraiment des choses que nous devrons apprendre afin de contribuer au développement socioéconomique du Burkina.
B24 : Avez-vous compris le mode de fonctionnement des médias français ?
D.L : Je n’ai pas vraiment eu accès aux médias français typiquement. Je me suis spécialisé dans les questions de droit et de numérique. Mais nous avons fait un tour dans certains médias français pour voir comment ils fonctionnent. C’est innovant et ce n’est pas la même chose avec ce qu’on voit ici. Ils ont la compétence et la matière. C’est vrai que ce sont les mêmes formations et les mêmes écoles de journalisme mais la manière de traiter l’information diffère par rapport à nos médias.
B24 : Comment comptez-vous capitaliser toutes ces connaissances acquises ?
D.L : Après cette formation, je compte optimiser mes connaissances reçues en mettant en place Faso Legal pour faciliter l’accès à l’aide juridique. je compte également organiser des les événements tel Burkina Legal Tech Forum prévu les 5 et 6 décembre 2019 à Ouagadougou. Pour l’heure, nous offrons des conseils et un service d’accompagnement juridique à la création d’entreprise à travers notre plateforme www.fasolegal.com.
B24 : Quelles sont les grandes différences que vous avez pu constater ?
D.L : Dans le traitement de l’information, il y a beaucoup d’améliorations notamment dans le domaine de l’investigation. Il faut aussi dire que l’accès à l’information est très facile. Ils ont des autorités qui sont très ouvertes pour donner l’information et la bonne information en plus.
B24 : Qu’est-ce qui rapproche les médias français à ceux de chez nous ?
D.L : Il y a la dépénalisation des délits de presse. Les journalistes travaillent sans inquiétude.
B24 : Les libertés de presse sont à quel niveau en France ?
D.L : Il faut dire que la France fait partie des pays où les libertés d’expression sont trop sacrées. J’ai pu discuter avec quelques journalistes et ils sont très loin par rapport à nous. Quand on regarde, les journalistes n’ont pas mal de droits mais aussi de devoirs qu’ils ne négligent pas. Ils sont très bien traités.
B24 : Croyez-vous qu’un jour, nos médias pourront atteindre le niveau des médias français ?
D.L : Certainement oui. L’espoir est permis. Il y a cette frange de jeunes journalistes qui émergent avec des idées très innovantes. Ils ont surtout le courage. C’est en même temps un appel à contribution pour que les acteurs du domaine journalistique puissent avoir des idées assez innovantes et pour pouvoir contribuer au rayonnement du métier de journalisme.
B24 : Comment jugez-vous le niveau de professionnalisme de nos journalistes par rapport à ceux français ?
D.L : Comparativement aux médias français, il faut dire que les journalistes burkinabè sont aussi des spécialistes dans le domaine. Ce sont des experts. Il y a certains journalistes qu’il faut vraiment féliciter. Il faut également créer des espaces d’encouragements et de récompenses des journalistes.
Il faut dire également qu’au niveau des journalistes burkinabè, il y a beaucoup de travail à faire surtout avec cette révolution numérique qui est en cours. Il faut que les journalistes se professionnalisent. Il faut qu’ils travaillent également à contribuer au développement des droits humains dans nos sociétés.
B24 : Un commentaire sur le nouveau code pénal ?
D.L : Pour moi, le travail n’est pas accompli quand on voit qu’il y a certains acteurs qui n’ont pas été impliqués. Le nouveau code pénal a un caractère liberticide et c’est tout à fait dommage. Je crois qu’il y a beaucoup de choses à revoir. C’est bien mais ce n’est pas arrivé.
B24 : Avez-vous des recommandations pour améliorer cela ?
D.L : En termes de recommandations, je ne sais pas si aujourd’hui, elles seront prises en compte. Les dés sont déjà jetés et la procédure est déjà enclenchée. Mais je pense qu’il faut reprendre tout le code et enlever tous ces caractères liberticides surtout en ces temps d’extrémisme violent.
B24 : Quel est le regard des journalistes français sur la situation que vit le Burkina ?
D.L : Quand on regarde cette question de l’extrémisme violent, c’est relatif. Il y a certains qui voient comme une main derrière tout ça. Il y a en aussi qui croient que c’est un phénomène social avec l’évolution de notre monde.
Moi personnellement, je trouve que nous devons renforcer les compétences des institutions publiques et privées pour vraiment venir à bout de cette question de pauvreté. Je me dis qu’il y a cette question de pauvreté et de misère de la population et aussi contre le chômage des jeunes. Ce sont des solutions qui commencent de façon individuelle avant d’être collectives.
B24 : Votre mot de fin
D.L : Merci à Burkina 24 et particulièrement aux promoteurs. C’est un media qui bouscule et qui arrive au sommet. Tous mes encouragements à toute l’équipe de B24.
Propos recueillis par Basile SAMA
Hanifa KOUSSOUBE (stagiaire)
Burkina 24
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