Sahel : Pau, aujourd’hui ! Et demain ?
C’est un secret de polichinelle. L’invitation – convocation pour certains – de Pau (en France) est la conséquence de la réaction de plus en plus acerbe de certains acteurs de la société civile ou de politiques des pays membres du Sahel quant à la présence jugée « inefficace » des forces armées françaises dans la lutte contre le terrorisme.
Ces critiques sont parfois qualifiées de « sentiment anti-français ». Mais faut-il le rappeler, c’est la politique française dans ces zones qui n’est pas du goût de ces acteurs. Qu’à cela ne tienne, l’invitation de Pau a été renouvelée pour se tenir ce lundi 13 janvier 2020 après le premier report.
Sauf décision de dernière minute, les chefs d’Etat membre du G5 Sahel se rendront ainsi dans le Sud-Ouest de la France à quelques encablures de la frontière avec l’Espagne pour « clarifier » leur position sur la présence des forces françaises dans le Sahel et ce, sous fortes manifestations, notamment au Mali et au Niger, pour le départ de celles-ci.
En préparation à ce sommet, les Chefs d’Etat du G5 Sahel se sont rencontrés en décembre 2019 au Niger.
Du communiqué final, ils ont réitéré « leur volonté de tout mettre en œuvre pour améliorer la coordination entre la force conjointe, les forces de défense et de sécurité nationales et les forces internationales alliées », et ont appelé la communauté internationale à « continuer à appuyer les efforts du G5 Sahel tout en renforçant son soutien en vue de conjurer définitivement la menace terroriste ».
Pour ceux qui nourrissaient dans leur for intérieur l’envie de voir les forces françaises plier armes et bagages et quitter le Sahel, tout semble être dit !
La lutte contre l’obscurantisme qui se mène au Sahel se gagnerait mieux avec toute l’aide disponible. Mais le franc jeu entre partenaires doit être de mise. Avec les présences des forces militaires de pays puissants, la France ou les Etats-Unis en l’occurrence, les Sahéliens ne comprennent pas comment et pourquoi les groupes armés peuvent se déplacer aisément d’une frontière à une autre. C’est cela qu’il faut « clarifier ».
Quelles qu’en soient les conclusions qui sortiront de Pau, une chose est certaine. La lutte contre le terrorisme est d’abord du ressort de tout Etat. Tant qu’en interne, chaque pays touché ne s’arme pas ou ne se met pas au diapason face à cette guerre asymétrique, le combat sera toujours perdu.
L’on peut se féliciter du regain des Forces armées nationales qui arrivent tant bien que mal à infliger, parfois, de lourdes pertes côté terroriste. Mais la lutte reste longue au vu de l’acharnement de ces individus aux intentions lugubres sur les militaires et tout récemment sur les cibles civiles.
Réorganiser les armées, les adapter aux méthodes des assaillants, recentrer les priorités par une gestion rigoureuse des ressources, déceler les causes réelles de ces attaques (revendications politiques ? sentiment de non-appartenance à l’Etat central ?) telles sont, entre autres, les pistes pour chaque pays du G5 Sahel.
Sans quoi, demain est incertain !
La Rédaction
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