[Tribune] IUTS : Chaque Burkinabè doit contribuer par patriotisme à l’effort de guerre

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Ceci est une tribune de Yisso Bationo sur la situation nationale.

Le Burkina Faso est en guerre contre les terroristes qui rêvent de s’emparer du pays.  Plus de 600 000 compatriotes sont réduits à être des déplacés internes. Le coronavirus  sévit déjà dans plusieurs pays. Les attentes des Burkinabè sont immenses dans les différents  secteurs.  En dépit de ce tableau qui nécessite un sursaut national,  certains syndicalistes osent quand même exiger la « suppression pure et simple » de l’impôt unique sur les traitements et salaires (UITS) pour faire  perdre à l’Etat entre 3 et 11 milliards de FCFA par an ! C’est à ne rien comprendre !  Sur  quelle planète sommes-nous ? Le Burkina Faso ne peut  se construire par la stratégie de la mendicité internationale. Le pays doit pouvoir mobiliser des ressources locales pour financer son développement.  Les citoyens doivent donc se départir de la surenchère et du jusqu’au boutisme. On ne peut guère se développer  à coup de « frappes chirurgicales ».

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Le Burkina Faso n’est pas une vache à lait  que chacun doit traire à souhait.  Les générations actuelles  ne doivent pas se contenter de leurs intérêts personnels. Il faut agir dans la perspective  d’offrir de meilleures conditions de vie aux générations à venir. 

En ce sens, les travailleurs doivent savoir raison garder. Malgré les attaques terroristes et leur lot de corollaires à gérer, les travailleurs sont toujours et régulièrement payés. C’est parce que l’Etat existe et que les institutions fonctionnent que cela est possible. Les dépenses liées aux personnels de l’Etat sont même passées de 835 milliards en 2019 à 978 milliards en 2020. 

Dans la plupart des secteurs, les indemnités ont grimpé ces dernières années. De 2016 à aujourd’hui, au niveau de l’espace UEMOA, le Burkina Faso a le ratio le plus élevé. La demande sociale étant très forte, le gouvernement n’a d’autre choix que d’appliquer l’IUTS.

Chaque Burkinabè doit donc s’inscrire dans cet élan patriotique pour aider à stabiliser le pays et à renouer avec la croissance économique. L’IUTS doit être appliqué à l’ensemble des travailleurs du privé comme du public.

S’il n’est pas appliqué ailleurs, alors il faut aussi l’annuler là où il est en vigueur. Le Burkina Faso ne peut se payer ce luxe et espérer bénéficier encore de l’accompagnement des partenaires. L’appui que les PTF apportent au Burkina Faso est aussi le fruit des sacrifices des travailleurs de ces pays amis. En 2019, le Burkina a enregistré une croissance de 6,0% (contre 6,8% en 2018).

2019 a été une année difficile avec la crise sécuritaire et les différentes grèves qui ont paralysé l’administration. En dépit de tout,  la loi des finances rectificative a été adoptée. Elle consacre une augmentation des recettes. Le budget 2020 s’établit à 2233 milliards en recettes.

Il est financé à près de 85% par les recettes propres. Les ressources se raréfient au plan international. Les Etats doivent de plus en plus  s’autofinancer.  

La sécurité, les renseignements, les  diverses réalisations nécessitent des fonds.  Les travailleurs du public ne peuvent se soustraire à ces efforts pour le développement du pays. En même temps, les  dirigeants politiques doivent  mettre fin à  toutes les malversations  dont ils sont parfois accusés et qui font les choux gras des médias.

Sur la question de l’IUTS, il ne s’agit pas de démonstration de force ou de victoire d’un camp contre un autre. Il s’agit d’œuvrer pour l’intérêt supérieur du peuple burkinabè  en travaillant à  léguer aux générations à venir une nation prospère.

L’IUTS  est appliqué un peu partout en Afrique et dans le reste du monde. Le Burkina Faso ne saurait indéfiniment faire exception à la règle. S’acquitter de l’IUTS est  donc un acte patriotique fort. Il ne s’agit pas d’en faire une récupération politicienne ou électoraliste.

Jérémie Yisso BATIONO

Enseignant chercheur

Ouagadougou

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Un commentaire

  1. Tout à fait d’accord avec vous. Mais en même temps pas de complaisance avec les pilleurs de la République.

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