Burkina : L’ONIDS et AWDF restituent les résultats d’une étude sur les violences faites aux femmes dans le Centre-Est
L’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS), en collaboration avec African Women’s Development Fund (AWDF), met en œuvre un projet de réduction des violences faites aux femmes et aux filles dans la région du Centre-Est (Boulgou et Kouritenga). Une étude a été commanditée sur le statut des droits des filles et des femmes ainsi que des politiques et programmes de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) dans ladite région. Le rapport de l’étude a été validé par l’équipe de l’ONIDS. Dans le but de divulguer les résultats de l’étude, un atelier de restitution a été organisé le 4 novembre 2020 à Koupèla.
Le Projet de réduction des violences faites aux femmes et aux filles dans la région du Centre-Est (Boulgou et Kouritenga) vise à réduire les violences faites aux femmes et filles et à assurer le respect de l’intégrité et l’autonomie physique des femmes et filles. Il est mis en œuvre par l’Organisation pour de nouvelles initiatives en développement et santé (ONIDS), en collaboration avec African Women’s Development Fund (AWDF).
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, une analyse préalable de la situation des droits des filles et des femmes, des politiques et programmes, ainsi qu’une une maitrise des acteurs, se sont avérées nécessaires pour une synergie d’actions.
C’est ainsi que les partenaires de mise en œuvre du projet ont commandité une étude sur le statut des droits des filles et des femmes et des politiques et programmes de lutte contre les VBG dans la région du Centre-Est. Le rapport de cette étude a été validé par l’équipe de l’ONIDS. À la suite de cette validation et dans une perspective de divulguer les résultats, un atelier de restitution a eu lieu le 4 novembre 2020 à Koupèla.
« 71% des femmes et 59% des filles enquêtées ignorent l’existence de textes et lois »
Le représentant du Maire de Koupèla, Alain Balima ; le Directeur régional de la femme, Roland Kyelem ; des responsables de l’ONIDS et de la Direction régionale des droits humains, ainsi qu’une vingtaine de participants étaient présents.
« La région du Centre-Est fait l’objet de plusieurs types de violations et d’atteinte aux droits humains. Ils se manifestent surtout par des fléaux nuisibles aux droits des femmes, avec en premier lieu, une forte prévalence des viols de filles et des femmes par les transporteurs routiers mais aussi des habitants et commerçants de la zone », ont révélé les résultats de l’étude.
La Secrétaire générale de l’ONIDS, Flore Coulibaly, a soutenu que la peur des femmes de ces détenteurs d’enjeux économiques dans la zone fait qu’il n’y a pas de dénonciation des viols et des abus divers. « 71% des femmes et 59% des filles enquêtées ignorent l’existence de textes et lois qui les protègent. Il a été également constaté dans les villages environnants le fléau d’échanges de filles et de dons de filles par leurs familles aux hommes riches et commerçants pour sortir de la pauvreté. Plusieurs de ces filles sont amenées hors des frontières et constituent des esclaves sexuels », a-t-elle regretté.
Des conséquences multiples s’en suivent…
A l’en croire, les filles qui tentent de refuser ces situations fuguent ou se voient exclues du cercle familial. Se basant sur les résultats de l’étude, elle a ajouté qu’au sein des couples, le recours aux méthodes contraceptives et à la planification familiale dépend principalement de la décision des conjoints hommes ; ce qui limite l’accès libre et le pouvoir de choisir en matière de planification familiale des filles et des femmes.
Les conséquences multiples s’en suivent comme les grossesses précoces et non désirées, les avortements non médicalisés et les décès liés aux avortements clandestins, dans un contexte aussi marqué par le phénomène des mutilations génitales féminines, le mariage d’enfants et les accusations de femmes de sorcellerie.
En rappel, née en 2013, l’ONIDS est présente au Centre, au Centre-Est et à l’Est et entretient des collaborations au niveau national, régional et international avec des structures tant publiques, privées que communautaires. Elle est membre de plusieurs plateformes et réseaux dont la plateforme « VIH et Handicap » de Humanité & Inclusion, le groupe de plaidoyer Santé Sexuelle et Reproductive/Stop Grossesses Non Désirées de Médecins du Monde France. L’ONIDS est membre du Secrétariat Permanent des ONG (SPONG). Et depuis juin 2019, elle est dotée du statut consultatif spécial du Conseil Economique et Social de l’ONU.
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