Burkina Faso : 12 experts produisent un baromètre des médias
Un groupe d’experts a rencontré des professionnels des médias, des étudiants et des membres de la société civile le jeudi 19 novembre 2020 à Ouagadougou, pour partager les résultats de leurs analyses et évaluations dans le cadre du Baromètre des Médias Africains, ayant traité pour une première fois du cas spécifique du Burkina Faso.
Béatrice Damiba, ancienne présidente du Conseil Supérieur de la Communication, s’est réjouie du fait que le Burkina Faso soit en 2019, le 32ème pays dont l’environnement médiatique a été « passé à la loupe » par le Baromètre des Médias Africains.
Elle a présenté le Baromètre des Médias Africains (BMA) comme étant « un instrument d’analyse et d’évaluation de la situation des médias d’un pays à un moment donné et également de lobbying et de plaidoyer ». Pour elle, l’utilité de l’exercice est d’analyser, de diagnostiquer, de faire un plaidoyer et de prescrire également des thérapies appropriées à l’amélioration de l’environnement médiatique des pays bénéficiaires.
A en croire Cyriaque Pareé ce sont 12 experts issus du monde des médias et de la société civile du Burkina Faso qui ont travaillé pendant une journée et demi entre le 12 et le 13 octobre 2019 dans la ville de Koudougou. L’exercice a consisté pour les experts à « passer au peigne fin la pratique journalistique au Burkina Faso, dont le professionnalisme, les acquis et les écueils et également la situation de la liberté de la presse », a expliqué Béatrice Damiba.
Un environnement assez propice à l’exercice de la liberté de presse
D’après les propos de Dr Cyriaque Paré, le Baromètre des Médias Africains est un instrument mis en place par la fondation Friedrich Ebert Stiftung pour les médias. Il a une méthodologie assez spécifique en ce sens qu’il réunit un panel d’experts de différents secteurs.
Dans l’ensemble, Dr Paré a noté qu’il y a un état des lieux assez bien parce qu’il y a des textes et des mesures d’encadrement qui permettent la liberté d’expression et la liberté de presse. Il a également fait savoir que les professionnels des médias burkinabè appliquent des normes professionnelles assez bonnes. Pour ce faire, le docteur a annoncé une moyenne générale qui tourne autour de 2,5 et 3 /5 pour la liberté de la presse. Une moyenne qui d’après lui dénote un environnement assez propice à l’exercice de la liberté de presse.
Cependant, il a noté des lacunes aussi bien du côté des textes parce que, selon lui, « on a vu l’évolution, la révision du code pénal qui est devenu un peu plus draconien en matière d’exercice de la liberté de la presse, qui limite la manœuvre des hommes de presse ». Il a ajouté qu’il y a les conditions économiques des professionnels qui se posent, avec le niveau des salaires et des efforts sont à fournir à ce niveau. Du côté de la pratique journalistique Cyriaque Paré a déclaré qu’il y a des améliorations à faire en matière de respect de l’éthique et de la déontologie.
Josué TIENDREBEOGO (Stagiaire)
Burkina 24
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