Excision au Burkina Faso : Cap verrouillé sur « zéro MGF » d’ici 2030
Si la 18ème Journée mondiale tolérance zéro aux Mutilations génitales féminines (MGF) se tient chaque 6 février, cette année, le Burkina Faso l’a célébrée en différé ce 25 mars 2021, à Ouagadougou. La commémoration s’est placée sous le thème « Aucune excuse pour l’inaction mondiale : unissons-nous, finançons et agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». C’était une occasion pour les acteurs nationaux concernés de faire un plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers, en vue d’atteindre la tolérance zéro aux MGF en 2030.
L’excision au Burkina Faso connait l’avènement de nouvelles formes de pratiques, liées notamment à la clandestinité, à l’abaissement de l’âge et à la pratique transfrontalière des mutilations génitales féminines (MGF). En plus de cela, 9 Burkinabè sur 10 pensent que l’excision doit être abandonnée et ce chiffre se traduit par la présence de poches de résistance dans certaines localités du pays.
Ce n’est pas tout. Marshall Ilboudo, ministre de la Femme, a fait comprendre que les crises sanitaires et sécuritaires ont détourné l’attention du gouvernement et ses partenaires vers des priorités autres que les MGF, réduisant ainsi les financements pour la lutte. « Ce qui ne favorise pas la prise en compte adéquate de la question des violences basées sur le genre et plus singulièrement la pratique des MGF », a déploré la ministre.
C’est pourquoi la 18ème journée Internationale Tolérance Zéro aux Mutilations Génitales Féminines (MGF) s’est tenue en différé au Burkina, sous le signe du plaidoyer. Cet angle a été choisi pour inviter les acteurs nationaux et les partenaires du « Pays des Hommes intègres », à mobiliser des ressources financières pour l’élimination des MGF.
Zéro MGF à l’horizon 2030
L’objectif visé est l’atteinte de la tolérance zéro MGF à l’horizon 2030. Roch Kaboré, président du Faso et par ailleurs champion de l’Union Africaine pour l’élimination des MGF, a indiqué par la voix de son chef de gouvernement Christophe Dabiré, qu’il est nécessaire d’accélérer la mobilisation des ressources financières pour l’atteinte de cet objectif.
« 200 millions de femmes et de jeunes filles ont malheureusement déjà subi des mutilations génitales et plus de 50 millions de filles de moins de 15 ans risquent d’être soumises à cette pratique préjudiciable et irréversible d’ici 2030, si nous n’agissons pas fortement aujourd’hui », a transmis le président.
Les partenaires techniques et financiers ont été favorables
Les partenaires techniques et financiers ont été favorables à ces différents arguments. En effet, Sandra Lattouf, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Burkina Faso et représentante de ces partenaires à cette rencontre, a indiqué qu’ils s’engagent à redoubler d’effort pour accompagner le Burkina Faso dans l’atteinte de l’objectif de 2030.
Cette faveur s’explique par l’admiration que ces partenaires ont portée sur les efforts antérieurs fournis par l’autorité et les communautés. Notamment sur le fait que le taux de prévalence de l’excision des moins de 15 ans est passé de 23% en 2003 à 11% en 2015 dans ce pays.
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