Refondation du Burkina : « Il faut un nouveau type de Burkinabè », selon Hyacinthe Ouédraogo
Le Groupe d’initiative pour la refondation de la patrie (GIRP) a, à la faveur d’une conférence de presse le jeudi 12 mai 2022 à Ouagadougou, présenté son « manifeste » pour la refondation politique du Burkina Faso.
« Le manifeste » présenté par le Groupe d’initiative pour la refondation de la patrie (GIRP) est un document de 14 pages avec au recto, les couleurs du drapeau national sur un fond blanc et au verso, le drapeau national. Il est subdivisé en cinq grandes parties.
La première partie s’attarde à contextualiser et justifier « le manifeste ». La seconde partie traite des causes profondes à divers niveau (politique, économique, etc.). La troisième partie pose la question de la refondation. La quatrième partie donne la vision du GIRP et la dernière, énonce les piliers de la refondation. C’est en quelque sorte sur la base de ce sommaire qu’a été présenté « le manifeste ».
« Contexte d’élaboration du manifeste »
Pour Romuald Yaro, membre du GIRP, qui a présenté le document, « le Burkina Faso a marqué l’histoire de l’actualité internationale par une grande instabilité politique, un marasme économique chronique, des fractures sociales persistantes et l’apparition de groupes armés terroristes qui ébranlent le socle fragile d’une nation qui peine à se construire et à s’émanciper ».
Il a alors indiqué quelques « faits majeurs » ayant impacté sur la vie sociopolitique du Burkina Faso. « Il s’agit de l’impossibilité des différents régimes, qui se sont successivement mis en place, d’échapper aux instabilités politiques et aux dérives de la mal gouvernance ; de l’invitation récurrente de l’armée dans la gestion de l’appareil d’Etat à travers ses interventions dans la vie politique de la nation. Et enfin, du besoin sans cesse d’interroger le passé pour comprendre davantage les dynamiques du présent afin de décliner une vision collective qui fixe un nouveau pacte… », a-t-il cité.
« De la nécessité de refonder »
Pour montrer cette nécessité de procéder à une refondation, il a aussi cité d’autres faits non moins négligeables ou gravissimes. « A ces faits majeurs, s’ajoute une propension des élites politiques, militaires, des partis politiques à avilir le jeu politique dans lequel le militantisme politique est devenu une entreprise lucrative sacralisant le dieu argent et le père fondateur détenteur des caisses », a-t-il dit.
A ceux-ci, il a indexé une « administration publique de type colonial », « une économie de service colonial qui le maintient sous un endettement chronique » et « l’érosion des valeurs traditionnelles d’intégrité ».
« De la vision du GIRP »
Au regard d’un tel constat, Romuald Yaro a soutenu que « la vision du groupe est de construire un nouvel Etat démocratique, oculaire et social, responsable qui constituera pour les masses un espace de liberté, de sécurité où chaque citoyen apportera sa contribution ».
Cette vision, a-t-il poursuivi, « est fondée sur nos valeurs endogènes, inspirée de la sociologie, de la philosophie et de l’anthropologie des peuples burkinabè en vue d’une nouvelle base dont la rupture impose le développement à travers l’adhésion massive à un nouvel ordre social ». Et d’ajouter : « pour y parvenir, le GIRP a fait du principe de la co-construction son leitmotiv ».
Le cadre de réflexion a par ailleurs lancé un appel pour une mobilisation autour de l’œuvre. « La refondation, c’est aujourd’hui, c’est maintenant pour la passer aux générations futures. A défaut, c’est compromettre demain, c’est compromettre l’avenir », a déclaré Romuald Yaro.
Après l’élaboration du « manifeste » ?
Quant à la suite à donner à ce manifeste, M. Yaro a rappelé le cadre d’inscription du GIRP. « Nous avons dit que ça rentrait dans le cadre d’un projet politique qui va être porté par l’ensemble des masses par un principe de co-construction pour véritablement s’approprier de l’ensemble de tout ce qui va être fait.
Donc, ne soyez pas étonnés que la plateforme qui sera utilisée pour implémenter la vision de ce groupe puisse être un parti politique à l’avenir. Nous sommes toujours dans la réflexion », a-t-il laissé entendre.
Adama Siguiré, également membre, a en outre rappelé que leur cadre de concertation, dont le lancement officiel des activités est intervenu le 16 décembre 2021, « s’inscrit dans le structurel, dans le temps et non dans le conjoncturel en réfléchissant afin de proposer des solutions ».
Selon Hyacinthe Ouédraogo, un autre membre du groupe, pour refonder, « il faut d’abord déconstruire ce que tout le monde considère comme étant un modèle ». C’est après cela, estime-t-il, qu’« il faut construire un nouveau type de société, un nouveau type de Burkinabè ». La refondation, dit-il en somme, « va exiger que nous impliquions nos valeurs sociétales, ancestrales, notre identité culturelle ».
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24
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