Mine artisanale et à petite échelle au Burkina : Un cadre de concertation multi acteurs voit le jour
L’Alliance pour une mine responsable (ARM) et l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) avec l’appui financier de l’Ambassade de France ont initié ce jeudi 02 juin 2022 à Ouagadougou, un cadre de concertation multi acteurs de la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) au Burkina. Cette initiative tant sollicitée dans le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle-MAPE- au Burkina a compté la participation d’une trentaine d’organisations (partenaires techniques et financiers, services étatiques, ONG nationales et internationales, Organisations de la société civile…) autour d’un objectif commun, la création de synergies d’actions entre les intervenants du sous-secteur de la MAPE au Burkina.
Le présidium ; de la gauche vers la droite : Désiré Nikiema coordinateur national de l’ARM, M. Franck Lallane représentant de l’ambassade de France, M. Gaspard TIENDREBEOGO, représentant du directeur de l’ANEEMAS
LA MINE ARTISANALE AU CŒUR DES INITIATIVES NATIONALES
L’artisanat minier et à petite échelle est devenu une importante activité pourvoyeuse de revenus et d’emplois au Burkina Faso, principalement pour les populations des zones rurales. Au-delà des impacts sociaux et environnementaux qui lui sont propres, la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) s’est imposée comme une alternative aux mauvaises saisons agricoles dues en grande partie à l’irrégularité des pluies attribuée aux aléas du changement climatique.
Le Burkina Faso compte aujourd’hui environ huit cent (800) sites miniers artisanaux repartis dans douze (12) des régions du pays.
Les emplois générés directement et indirectement par le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle concernent plus d’un million de personnes.
En outre, le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle est cœur de la question sécuritaire dans un contexte sous régional en proie à l’hydre terroriste qui sévit dans la bande sahélo-sahélienne. Le Burkina Faso depuis 2016 fait face à une situation sécuritaire difficile, imposée par des groupes armés terroristes. Malheureusement, dans l’expansion des activités terroristes, les sites miniers artisanaux représenteraient des niches intéressantes pour la collecte d’informations, de recrutement voire une source de financement. Ce nouveau défi sécuritaire s’ajoute aux arguments susmentionnés, faisant de la formalisation de la mine artisanale et à petite échelle une nécessité.
Ainsi, l’État burkinabé dans une dynamique de faire de la mine artisanale une activité participant au développement du pays tout en travaillant à l’atténuation de ses impacts sociaux et environnementaux et sécuritaire, a créé un cadre institutionnel et juridique pour son encadrement à travers la création de l’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS) et l’ensemble des textes qui régissent le secteur.
La vision de l’État est partagée par des partenaires techniques et financiers (PTF) ainsi que des organisations non gouvernementales (ONG), qui, engagées à leur échelle respective, travaillent pour faire de la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) un levier de développement durable aussi bien au niveau local que national.
Convaincus qu’une synergie entre les différents acteurs intervenants – bailleurs, institutions publiques, organisations non gouvernementales, société civile et corporation d’artisans miniers – dans la mine artisanale et à petite échelle entrainera plus d’efficacité et une optimisation dans la MAPE, l’Aneemas et l’Alliance pour une Mine Responsable ont décidé de travailler à la mise en place d’un cadre de concertation multi-acteurs de la mine artisanale et à petite échelle au Burkina Faso.
UNE NOUVELLE PLATEFORME D’ÉCHANGES POUR LES ACTEURS DE LA MAPE
S’il est évident que plusieurs acteurs interviennent dans le secteur de la mine artisanale et à petite échelle au Burkina, il n’est pourtant pas évident que les actions et les ambitions soient toujours mutualisées. Tel est donc tout le sens de la mise en place de ce cadre de concertation multiacteurs.
De manière spécifique, il vise à :
- Créer un espace de dialogue entre les différents acteurs de la MAPE ; des bailleurs de fonds aux bénéficiaires en passant par les acteurs de mise en œuvre.
- Renforcer la visibilité des initiatives des acteurs intervenant dans le secteur MAPE.
- Connecter les acteurs du sous-secteur de la MAPE afin de faciliter le développement de partenariats pour le financement et/ou la mise en œuvre de projets.
Les principales articulations de cette première rencontre ont porté sur des communications sur les enjeux transversaux de l’application des conventions internationales (Convention de Minamata, Guide de l’OCDE sur le devoir de diligence et Positionnement au Burkina Faso), une cartographie des enjeux et opportunités de collaboration ainsi que des travaux de groupes sur l’identification des problématiques du secteur.
A cette occasion, le Coordinateur national d’ARM, M. Désiré NIKEMA a affirmé que « Il est important d’avoir un cadre d’échanges pour aborder la question de la MAPE afin de développer des synergies d’actions pour plus d’efficacité au vu de la transversalité de ce sous-secteur ; je souhaite que ce cadre soit pérenne et qu’il y ait un suivi de la part de tous les acteurs pour qu’à terme ce secteur puisse véritablement jouer sa partition pour le développement».
Au nom de l’ambassade de France, M Franck LALANNE a quant à lui laissé entendre que « la mine artisanale est une chance et une richesse pour le Burkina et nous devons la transformer en un levier de développement. L’objectif de ce cadre d’échanges est surtout de créer un cadre d’interaction entre les acteurs. On espère que cette initiative va se répéter et sera continue. »
Pour le représentant de Directeur de l’ANEEMAS M. Gaspard TIENDREBEOGO, « La MAPE a besoin d’encadrement et ce serait intéressant d’y aller en synergies d’actions. Ce cadre de concertation multi acteurs de la MAPE est la bienvenue pour mutualiser davantage nos actions. »
La création de cette initiative marque sans doute un nouveau tournant dans la mise en œuvre des initiatives en faveur de la MAPE, mais il reste désormais à la pérenniser. ARM appelle donc à l’engagement et à la motivation constante de toutes les parties prenantes, afin qu’ensemble, elle puisse davantage contribuer au développement du Burkina.
ARM en bref
L’Alliance pour une Mine Responsable (ARM selon son acronyme anglais), est une initiative mondiale qui est née en 2004 en Colombie, avec pour objectif de transformer l’activité minière artisanale et à petite échelle en une activité responsable sur le plan social et environnemental qui améliore la qualité de vie des artisans miniers (hommes et femmes) et de leurs communautés.
Aujourd’hui, ARM dispose d’une représentation Afrique à Ouagadougou au Burkina Faso (depuis 2019) et d’un bureau Europe en France.
Contacts presse
Brice Kevin DA
Chargé de communications
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