FIRAF 2023 : Les radios dans la tourmente des coups d’Etat

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Le Commissariat général du Festival international des radios d’Afrique francophone (FIRAF) et ses partenaires ont annoncé la 4ème édition le lundi 6 février 2023 à Bobo-Dioulasso. Cette édition qui se déroule dans un contexte difficile pour le monde de la presse permettra de débattre sur le rôle de la Radio en période de transition suivant les coups d’Etat.  

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« Radio et Transition » est le thème retenu pour la 4ème édition du Festival international des radios d’Afrique francophone (FIRAF) prévue du 10 au 12 février 2023 à Bobo-Dioulasso. Pour les organisateurs de cet événement annuel qui réunit les journalistes et les passionnés de la radio autour des sujets d’actualité, l’exercice du journalisme s’avère plus difficile dans ce contexte de coups d’Etat.

« Pendant la crise sanitaire du Covid-19, les médias ont bénéficié de mesures d’accompagnement. Mais depuis les changements institutionnels, en lieu et place de soutien, ce sont des menaces qui sont servies aux journalistes et c’est l’occasion de nous interroger sur les missions réelles des médias », explique le commissaire général du FIRAF, Abdoulaye Ouattara. 

La responsabilité des journalistes

Cette édition du FIRAF se déroule dans un contexte difficile pour le monde de la presse

Même si le Président de l’Union des journalistes et correspondants de presse (UJCP) Mountamou Kani ne souhaite pas « faire le FIRAF avant le FIRAF », il trouve néanmoins que c’est le moment propice pour les journalistes de prendre leurs responsabilités.

En lançant cette invite, Mountamou Kani fait allusion à la demande de « recadrage des médias » que le Premier Ministre Maître Apollinaire Kyelem De Tambela a récemment formulée au Conseil Supérieur de la Communication (CSC).

« Le PM s’est référé à la radio Mille collines qui a incité au génocide au Rwanda. Nous n’avons heureusement pas de médias partisans au Burkina. Nous ne devons pas perdre de vue notre responsabilité sociale dans cette période sensible. Parce que si nous renversons la calebasse, elle sera renversée pour tout le monde », insiste-il.

Rareté des ressources

Cette année, en plus des traditionnels panels et conférences qui réunissent les acteurs de la presse sur les enjeux de la radio, le commissariat du FIRAF veut apporter une ambiance plus festive au menu de cet évènement annuel. Cela, pour prendre en compte les recommandations des participants de l’édition précédente.

Comme souvent, les organisateurs sont confrontés à la difficulté de mobilisation de ressources. « Nous avons sollicité l’accompagnement de partenaires potentiels. Mais certains ne se sont pas encore manifestés », confie Abdoulaye Ouattara. Jusqu’à l’heure de la conférence de presse, les organisateurs attendaient toujours le retour de l’Ambassadeur du Maroc.

‘Reporters solidaires’ offre les prix du festival

Mais tout n’est pas noir. Le festival peut encore compter sur l’aide de ses partenaires habituels comme le Réseau d’initiatives des journalistes (RIJ) qui en marge du FIRAF organise des master class sur les nouveaux formats journalistiques pour des professionnels et des étudiants en communication et de Reporters solidaires qui a même redoublé d’efforts en assurant la prise en charge des prix destinés aux lauréats du concours FIRAF ».

Reporters Solidaires est une association mixte composée de journalistes français et africains qui œuvre au renforcement de la démocratie à travers l’aide à la formation des journalistes.

La solidarité journalistique

Pour la présidente de ladite association Christine Cognat, son accompagnement du FIRAF se manifeste aussi par la rédaction pour la 2e fois de FIRAF INFO par les étudiants de Master 2 en Techniques des métiers de l’information (TMI). Cette filière académique est le fruit d’un partenariat entre l’université Lumière de Lyon et l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso et la suite des programmes de formation menés par Reporters solidaires en faveur des journalistes au Burkina, au Mali et en Guinée.

Christine Cognat profite de l’occasion pour préciser l’objectif de Reporters solidaires : « Nous ne représentons pas la France, nous représentons Reporters solidaires. Nous ne sommes pas là pour défendre les intérêts de la France. Nous défendons les intérêts des journalistes où qu’ils soient ».

Aminata SANOU

Correspondante de Burkina 24 à Bobo-Dioulasso 

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