Journée de lutte contre les crimes de sang et pour les libertés démocratiques : La déclaration de l’AEBF et l’ODJ France

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Ceci est une déclaration conjointe de l’Association des Étudiants Burkinabè en France (AEBF) et de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso (ODJ France), à l’occasion de la journée de lutte contre les crimes de sang et pour les libertés démocratiques.

La journée de lutte contre les crimes de sang et pour les libertés démocratiques est organisée ce jour en hommage au journaliste d’investigation Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune assassinés en décembre 1998. Cette journée se tient dans un contexte international complexe marqué par la crise structurelle et multidimensionnelle qui frappe le système capitaliste-impérialiste mondial avec son lot de misère et de guerres, un système qui porte plus d’intérêt au capital qu’à l’humain.

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L’exacerbation des contradictions inter-impérialistes se manifestant par des affrontements de plus en plus ouverts et militaires pour le repartage du monde en zone d’influences menace la paix dans le monde. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre la guerre impérialiste et réactionnaire en cours en Ukraine qui oppose l’impérialisme américain soutenu par l’OTAN et l’impérialisme russe soutenu par la Chine.

Cette crise a des répercussions dans le monde avec des conséquences sociales et économiques désastreuses pour les peuples, la jeunesse et les travailleurs du monde. Des luttes populaires se développent partout pour refuser de payer le prix de la crise du système, et exiger un autre type de société débarrassée non seulement de la misère et des guerres mais aussi de l’exploitation et du pillage des ressources des peuples dominés.

En Afrique, les régimes demeurent incapables de répondre aux aspirations fondamentales des populations en ville comme en campagne. Cette incapacité a conduit de nombreux pays sur le continent dans une crise sécuritaire profonde comme c’est le cas dans la corne de l’Afrique et au Sahel.

Ainsi, l’on assiste à la propagation de l’hydre terroriste et l’incapacité des régimes néocoloniaux successifs à juguler le mal entraînant des exactions et des exécutions extrajudiciaires de plus en plus fréquentes. Cette crise est utilisée comme un moyen d’accession au pouvoir par les putschistes au Mali et au Burkina Faso. Mais ces putschistes se montrent également impuissants à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

En face, les peuples se mobilisent et s’organisent pour s’auto-défendre tout en dénonçant les agissements des puissances impérialistes (France, Russie, USA, Union Européenne, Chine, Turquie, etc.) dans la région. C’est dans ce sens que les putschistes du Mali et du Burkina Faso ont été contraints d’exiger le départ des bases militaires étrangères sur leurs territoires, une revendication populaire depuis plusieurs années.

Cependant, en surfant sur cette revendication, ces putschistes comptent remplacer l’impérialisme français par l’impérialisme russe. C’est pourquoi les peuples continuent également de dénoncer l’exploitation moyenâgeuse des ressources naturelles de l’Afrique par des multinationales des pays impérialistes. Ils dénoncent également les instruments de domination politique, économique et monétaire que sont l’Union Africaine, la CEDEAO, l’UEMOA et le Franc CFA. 

Dans notre pays, le Burkina Faso, aucun secteur n’est reluisant depuis des décennies; toutes les institutions néocoloniales (Gouvernement, armée, justice, parlement, etc.) sont dans une faillite totale. Les différents régimes électoralistes et putschistes qui se sont succédé à la tête de notre pays n’ont pas réussi à répondre aux aspirations profondes des populations, notamment en ce qui concerne la sécurité.

Le pays traverse de nos jours une guerre civile réactionnaire où des attaques terroristes meurtrières se multiplient dans pratiquement toutes les régions du pays. Depuis début janvier 2023, 14 incidents sécuritaires ayant occasionné 69 morts ont été recensés dans la seule région du Sahel, selon des organisations de défense des droits humains de la région du Sahel dont la section Seno du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP).

Plusieurs villes sont sous blocus depuis plusieurs mois avec des ravitaillements qui peinent  très souvent à arriver,  laissant des populations dans la faim. Les personnes déplacées internes atteignent à ce jour près de 2 millions, selon les chiffres du SP/ CONASUR, soit près d’un Burkinabè sur 10. Aussi, près de 25 % des structures éducatives du pays sont fermées avec une hausse de 130 structures en un mois. Plus d’un million d’élèves sont affectés par la fermeture de ces établissements pour cause d’insécurité à en croire les statistiques du Ministère de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales (MENAPLN).

Dans ce contexte où les groupes armés terroristes font des victimes, on constate également de nombreuses exactions commises par des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Il s’agit des exécutions sommaires et extrajudiciaires, des disparitions forcées, des détentions arbitraires et des enlèvements, dénoncés par des organisations de défense de droits humains, la presse et aussi les populations.

À titre illustratif, le 3 février 2023, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) dénonçait des exécutions sommaires de civils non armés à Sakoani, Piega et Kankangou dans la région de l’Est. L’incapacité des autorités à élucider ces dérives et à sanctionner les auteurs de ces atrocités remet en cause les droits fondamentaux des populations, notamment ceux à la vie et à la sécurité.

Dans le débat public, la propagation des discours haineux, l’incitation à la violence et même des appels aux meurtres, conduisent à des tensions et à des risques de discriminations basées sur l’origine ethnique, l’appartenance à une confession religieuse ou à telle organisation de la société civile.

C’est l’occasion pour l’AEBF et l’ODJ France de condamner l’intolérance à la liberté d’opinion et les discours de haine véhiculés par une certaine opinion tendant à qualifier d’apatrides ou d’ennemis du Burkina toutes les voix qui s’élèvent contre la dégradation de la situation sécuritaire ou même contre le putschisme dans notre pays. Il est déplorable que les autorités actuelles ferment l’œil sur cet état de fait.

Cela constitue des précédents suffisamment graves susceptibles de mettre à mal la cohésion et l’unité nationale. Poursuivant sur la même trajectoire de fascisation que le MPP et le MPSR1, le pouvoir du MPSR2 est en train de faire du respect des libertés fondamentales le cadet de ses soucis, remettant en cause plusieurs acquis obtenus après des décennies de lutte de notre peuple. La banalisation de la vie humaine à travers les exécutions sommaires et extrajudiciaires, les menaces de mort contre les journalistes et organisations de défense des droits humains ne sauraient être tolérées dans notre pays.

C’est pourquoi l’AEBF et l’ODJ France restent mobilisées aux côtés de notre peuple dans sa lutte contre la guerre civile réactionnaire que traverse notre pays, pour la sécurité, pour la vie, et pour la défense, la protection et la promotion des droits humains. Elles demeurent aussi engagées à exiger la vérité et la justice pour tous les cas de crimes de sang dans notre pays.  Des dossiers de crimes comme Norbert Zongo et ses compagnons, Flavien Nébié, le juge Salifou Nébié, les martyrs de l’insurrection populaire, Fahadou Cissé et Hama Balima (militants de l’ODJ) attendent toujours justice car l’impunité des crimes de sang a la peau dure dans notre pays.

Au regard de tout ce qui précède, l’AEBF et l’ODJ France :

  • condamnent la guerre civile réactionnaire que traverse notre pays ;
  • condamnent les attaquent des groupes armés terroristes contre les populations civiles, les FDS et VDP ;
  • condamnent les exactions des FDS et des VDP contre les populations civiles ;
  • dénoncent les agissements des puissances impérialistes en concurrence (France et Russie en particulier) qui veulent transformer notre pays en champ de bataille pour leurs intérêts ;
  • appellent les militants et militantes à se mobiliser aux côtés des autres couches sociales de notre pays afin de s’organiser courageusement contre cette guerre civile réactionnaire et ses auteurs dans notre pays, de dire non aux crimes de sang et de travailler à approfondir et consolider les acquis démocratiques et révolutionnaires dans nos villes et campagnes ;
  • invitent le pouvoir du MPSR2 à jouer son rôle de sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national.

Vive la jeunesse patriotique et révolutionnaire du Burkina Faso !

Vive l’AEBF !

Vive l’ODJ France !

Pain et liberté pour le peuple !

Fait à Paris, le 18 février 2023

Pour le Bureau de l’ODJ France

Sanou Siaka

Le Président     

                  

Pour le Comité Exécutif de l’AEBF

Meda Désiré

Le Président

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