« Qu’est-ce que la France peut nous donner et que nous ne pouvons pas obtenir en Russie ? » (Me Apollinaire Kyelem de Tambela)

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Ce lundi 2 octobre 2023, marquant le premier lundi du mois, la tradition a été encore une fois de plus remémorée au Premier ministère où Me Apollinaire Kyelem de Tambela a présidé la cérémonie de montée des couleurs. Le Premier ministre burkinabè a aussi réagi sur certains sujets d’actualité internationale notamment les relations entre Paris et Niamey. 

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Selon Me Apollinaire Kyelem de Tambela, le drapeau est l’expression de la dignité et de la combativité d’un peuple. « Je ne vais pas m’étendre sur les anciens pays occidentaux dont l’histoire remonte très loin. Mais si nous nous référons uniquement aux pays du tiers-monde qui ont acquis leur indépendance récemment. 

Quand vous voyez par exemple le drapeau d’un pays comme le Vietnam, Cuba, l’Algérie, l’Angola et le Mozambique, ça vous fait frémir d’émotion et de fierté. Parce qu’il exprime l’histoire d’un peuple qui a combattu, qui a acquis sa liberté », a-t-il laissé entendre en notant qu’à l’inverse, il y a des drapeaux devant lesquels « on reste indifférent pour ne même pas dire méprisant. Parce que ces drapeaux ne signifient pas grand-chose pour les peuples eux-mêmes et pour ceux de l’extérieur ».

Des gendarmes en exercice au premier ministère en train de monter le drapeau
Des gendarmes en exercice au premier ministère en train de monter le drapeau

Et de poursuivre qu’il y a des drapeaux récemment qui ont acquis de la valeur. « C’est le cas du drapeau du Burkina Faso, vous remarquerez dans toutes les manifestations rarement dans notre pays, on a brandi autant le drapeau du Burkina Faso (…), il exprime maintenant la fierté du peuple. C’est la même chose au Niger récemment. Quand le président Bazoum était au pouvoir peu de gens connaissaient les couleurs du drapeau nigérien (…) mais maintenant le monde connait le drapeau du Niger », a-t-il relevé.

Réagissant sur les propos du président français qui, selon ses dires, a dit que le président Bazoum a été renversé parce qu’il est issu d’une ethnie minoritaire du Niger, Me Kyelem de Tambela évoque des contradictions dans les mots d’Emmanuel Macron.

« Qui l’a élu alors ? Est-ce qu’une minorité peut élire majoritairement un président de la République ? Réfléchissons un peu. Il dit qu’il a été renversé parce qu’il est d’une ethnie minoritaire, or il a été élu par la majorité des Nigériens. Est-ce qu’une minorité peut élire un président de façon majoritaire au pouvoir ? ça veut dire quelque part, il y a quelqu’un qui est déréglé », a-t-il lancé.

« Nous ne disons pas que la France ne peut pas vivre sans le Sahel. Ce n’est pas vrai. Sans le Sahel, la France peut bien vivre mais sans la France, le Sahel peut aussi vivre. Donc il faut qu’on soit clair, sans la France, le Sahel peut bien vivre. Alors nous voulons maintenant qu’on ne s’ingère pas dans nos affaires internes. Que chacun s’occupe de ses affaires et les choses iront mieux. Donc que la France s’occupe de ses affaires, que nous aussi on s’occupe de nos affaires », a-t-il soutenu.

Selon le chef du gouvernement, la France n’a rien à donner au Burkina Faso et qu’il ne peut pas obtenir ailleurs. « Qu’est-ce que la France peut nous donner et que nous ne pouvons pas obtenir en Russie ? en Chine ? au Brésil ? en Inde ? au Cuba ? au Venezuela ? Et parfois de meilleurs marchés. Donc qu’on soit clair, nous sommes d’accord pour la coopération internationale, pour la coopération avec tous les régimes et avec tous les peuples. 

Mais il faut qu’on nous respecte. C’est tout. Nous n’imposons pas notre coopération à un pays mais si un pays veut coopérer avec nous, qu’il nous respecte. C’est ce que nous demandons. Et si le gouvernement français n’est pas prêt à cela, il peut se préparer à quitter définitivement nos territoires », a-t-il martelé.

Pour conclure, Me Kyelem de Tambela s’est adressé aux Burkinabè en ces mots : « ce n’est pas la peine d’arpenter les couloirs des ministères pour demander une faveur au profit d’un recrutement, d’une mutation ou d’un marché public. Nous ne sommes pas là pour ça. Nous sommes là pour gouverner dans l’intérêt de tous et donner les chances à tout le monde ».

Il a, enfin souhaité une bonne rentrée aux élèves du Burkina Faso et à tous les acteurs du secteur éducatif.

Willy SAGBE 

Burkina 24  

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