Ouagadougou : Hamadou Abba présente une thèse unique sur l’« Antibiorésistance des Escherichia coli et Salmonella spp. isolées du milieu hospitalier au Tchad »

Hamadou Abba a soutenu une thèse de doctorat unique en biochimie-microbiologie en vue de l’obtention du grade de Docteur (Dr) de l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), ce lundi 7 avril 2025, à Ouagadougou, devant un jury international composé de sept membres. Après délibération du jury, l’impétrant a été élevé au grade de Docteur (Dr) avec la mention très honorable.

Selon l’impétrant Hamadou Abba, la résistance des bactéries pathogènes aux antibiotiques constitue une préoccupation mondiale. Ainsi, à travers sa thèse de doctorat unique sur le thème « Antibiorésistance des Escherichia coli et Salmonella spp. isolées du milieu hospitalier au Tchad », il a voulu déterminer le niveau de l’antibiorésistance et le taux de portage des gènes de résistance chez Salmonella spp et Escherichia coli (E. coli) isolées dans le milieu hospitalier (Ndlr, CHU-RN, au Tchad).
Pour ce faire, l’impétrant dit avoir réalisé une enquête sur les connaissances de 37 prescripteurs en matière d’antibiothérapie. Il s’est agi, a-t-il expliqué, de réaliser le criblage des génotypes blaCTX-M, blaTEM, et blaSHV et qnr de 48 isolats d’E. coli MDR ainsi que le sérotype des souches isolées afin d’actualiser la connaissance sur la diversité des sérotypes circulant dans le milieu hospitalier. Au total, si l’on en croit son propos, 830 spécimens ont été collectés auprès de patients hospitalisés et externes dont 341 de selles, 257 d’urines et 232 de pus.

Les enquêtes, a-t-il fait savoir, ont montré que 81,1% soit 30/37 des enquêtés pensent que la cause principale de résistance bactérienne aux antibiotiques est l’utilisation massive, anarchique, répétée et/ou inadaptée des antibiotiques dans le traitement de toutes les maladies. 59,46% des enquêtés, a-t-il aussi fait observer, pensent qu’on peut prescrire une thérapie combinée d’aminoglycosides et de céphalosporines dans la prise en charge des pathologies du tractus urinaire.
Les enquêtes, foi de l’impétrant, ont également révélé qu’aucun praticien enquêté ne pense que les bonnes pratiques d’hygiènes des mains peuvent contrôler la transmission croisée des souches résistantes en milieu hospitalier. Et de faire noter qu’une prévalence de 29,03% d’entérobactéries a été obtenue et E. coli était présente à un taux de 80,5% dont 35% de MDR et 58,8% présentaient un phénotype BLSE.
« La distribution des isolats d’E. coli multirésistants la plus élevée a été observée dans les services d’urologie 26,47. L’étude a montré également que 72,1% d’Escherichia coli MDR arboraient le gène blaCTX-M, 54,4% le gène blaTEM et 16,2% le gène blaSHV », a dit en sus l’impétrant tout en indiquant que les gènes qnr ont été détectés dans 60% des souches étudiées, et dont 52,9% arboraient le gène qnrA, 52,9% le gène qnrB et 2,9% le qnrS.
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Hamadou Abba a en outre laissé entendre qu’une prévalence d’isolement de Salmonella enterica de 1,7% (6/314) a été observée dans cette étude. « Le sérotypage des souches de Salmonella a révélé 6 sérotypes de Salmonella spp.
Il ressort que 66,66 % de ces sérovars présentaient une résistance à au moins un antibiotique de l’étude », a-t-il déclaré. Par ailleurs, a fait remarquer l’impétrant Abba, une résistance de 100% à l’amoxicilline-acide clavulanique, Co-trimoxazole, Tétracyclines et à l’Aztreoname respectivement a été observée.

Au vu des résultats de l’étude, a suggéré l’impétrant, il est nécessaire de mettre en place un programme de contrôle des infections, de détection systématique des isolats BLSE dans les échantillons cliniques et une gestion des antimicrobiens dans les hôpitaux du Tchad. Après délibération du jury, l’impétrant a été élevé au grade de Docteur (Dr) avec la mention très honorable.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24