Les Fintech défient la Banque Centrale : La thèse de KI Kévin Sidoine sonne l’alarme sur la politique monétaire de l’UEMOA

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KI Kévin Konwoma Sidoine a soutenu avec succès sa thèse de doctorat en sciences économiques à l’Université Thomas Sankara, le mercredi 30 juillet 2025. Intitulé « Rôle des Innovations Technologiques Financières sur la Transmission de la Politique Monétaire dans l’Espace UEMOA », son travail a été salué par le jury et lui a valu le grade de docteur avec la mention très honorable.

Le paysage financier de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) est en pleine mutation, et les autorités monétaires doivent en prendre conscience. Tel est le message porté par les conclusions de la thèse de doctorat de  KI Kévin Konwoma Sidoine, soutenue le 30 juillet 2025 à l’Université Thomas Sankara.

Intitulé « Rôle des Innovations Technologiques Financières sur la Transmission de la Politique Monétaire dans l’Espace UEMOA », ce travail a été salué par le jury et l’auteur a été élevé au grade de docteur avec la mention « très honorable ».

KI Kévin Konwoma Sidoine, élevé au grade de docteur avec une mention très honorable

La thèse révèle comment l’essor des technologies financières, telles que le mobile money, les crédits en ligne et les guichets automatiques, perturbe les canaux traditionnels par lesquels la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) régule l’économie.

« On s’est rendu compte que plus les agents économiques utilisent ces technologies financières, et plus ça rend difficile à la Banque centrale de contrôler ou du moins de réguler la masse monétaire », a expliqué Konwoma Sidoine KI.

Le Professeur Maxime Menuet, président du jury, salue la « cohérence générale » et la démarche de l’impétrant

Ses recherches, qui s’appuient sur des données de 2000 à 2023 pour plusieurs pays de l’UEMOA, démontrent en effet que si les hausses de taux directeurs ont bien un effet négatif sur la croissance et l’inflation, cet impact est affaibli par l’adoption des Fintech.

En d’autres termes, les instruments de la BCEAO perdent en efficacité face à la numérisation des transactions. Le canal du crédit bancaire, pilier de la politique monétaire, est lui aussi directement impacté, le développement des plateformes de prêt en ligne contournant de plus en plus les banques traditionnelles.

Le jury, composé de professeurs émérites, assiste à la soutenance de la thèse de KI Kévin Konwoma Sidoine à l’Université Thomas Sankara

Malgré tout, l’étude apporte une note positive. L’intégration de ces technologies n’a pas perturbé l’équilibre de la demande de monnaie. Néanmoins, pour Konwoma Sidoine KI, il est urgent d’agir. « Il faut interpeller les autorités monétaires, c’est de prendre en compte l’innovation financière, de prendre en compte le volet fintech », a-t-il déclaré. Il recommande de renforcer la supervision et la régulation du secteur, afin que celui-ci ne se développe pas de manière informelle.

Le directeur de thèse, le Professeur Youmanli Ouoba, a salué la pertinence du sujet. « C’est une  très belle thématique. C’est vraiment de la nouveauté » a-t-il qualifié. D’ailleurs, le professeur a  souligné que cette recherche apporte des éléments nouveaux  et éclairera les décideurs pour davantage orienter leurs décisions en matière de politique monétaire.

Le Professeur Youmanli Ouoba, directeur de thèse au côté des proches de son désormais Docteur KI Kévin Konwoma Sidoine, partageant un moment de joie après la brillante soutenance

Présidant le jury, le Professeur Maxime Menuet de l’Université Côte d’Azur a reconnu la qualité et la cohérence du travail. « Il a suivi une démarche acceptable. Il a trouvé des résultats qui sont assez satisfaisants », a-t-il apprécié.

Le président de jury a  encouragé le nouveau docteur à valoriser son travail par des publications scientifiques, afin d’ouvrir la voie à de nouvelles réflexions pour faire face à la mutation profonde de l’économie monétaire ouest-africaine.

Akim KY

Burkina 24

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