Lamoussa Ouédraogo-Sinan, symbole du leadership féminin de la diaspora
Il faut un esprit d’initiative, d’engagement et de courage pour se lever et dire : « C’est ensemble que nous serons plus fortes et beaucoup plus productives». C’est justement cette vision qui a permis à Lamoussa Ouédraogo-Sinan, présidente de l’Association « Sontaaba », regroupant les femmes burkinabè de Koumassi (Abidjan) et présidente de la Coalition des Femmes Leaders Burkinabè en Côte d’Ivoire, de fédérer toutes ces forces féminines sur l’ensemble de l’étendue du territoire ivoirien. Estimant que le moment est arrivé pour créer un véritable leadership, elle a opté pour un changement d’approche pour un meilleur épanouissement des femmes de la diaspora.
Lamoussa Ouédraogo-Sinan fait partie des femmes de la diaspora burkinabè qui ont décidé que les choses devaient changer dans leurs communautés. Née en Côte d’Ivoire, précisément à Treichville à Abidjan, dans les années 60, elle fera ses armes dans la société civile à Dakar au Sénégal où son époux et elle s’installeront pour des raisons professionnelles.
Présidente des femmes ivoiriennes de la défunte compagnie aérienne panafricaine « Air Afrique » et vice-présidente des femmes Burkinabè du Sénégal, Lamoussa Lamoussa Ouédraogo-Sinan, symbole du leadership féminin de la diaspora va initier des projets avec pour unique objectif, autonomiser la femme de la diaspora à travers, notamment, la micro-finance et des formations de divers ordres.
Redéfinir l’autonomisation des femmes de la diaspora en Côte d’Ivoire
A la faveur de la fermeture définitive de l’employeur de son époux, en l’occurrence « Air Afrique », la famille Sinan revient au bercail en 2016. Lamoussa Ouédraogo-Sinan avec plus de 20 ans de vie associative a désormais cette fibre dans les germes et pour elle, les femmes burkinabè en Côte d’Ivoire mériteraient de meilleures conditions de vie.
Sans avoir à réfléchir plus longtemps, elle comprend naturellement qu’il faut « se mettre ensemble pour gagner ensemble». Après avoir retrouvé ses affiliations en terre ivoirienne, elle met sur pied, en 2009, l’association « Sontaaba », qui signifie « s’entraider » en Mooré.
Avec « Sontaaba », la native de Treichville veut apporter une plus-value aux associations de femmes burkinabè en Côte d’Ivoire. « Ma petite expérience m’a permis de comprendre que les associations de femmes burkinabè en Côte d’Ivoire tournait autour des tontines, des baptêmes et diverses cotisations pas plus. Pourtant, les défis sont énormes et le plus important d’entre eux est notre autonomisation en tant que femme».
Bien entendu, la nature humaine ayant toujours du mal à s’accoutumer aux innovations, Lamoussa Ouédraogo-Sinan sera en bute à des oppositions qu’elle arrivera à aplanir grâce au dialogue et à son franc-parler.
Perfectionniste à souhait, elle vise le renforcement des capacités de ses compatriotes exerçant dans l’informel en général. Elle introduit alors, en 2014, auprès des autorités consulaires du Burkina Faso en Côte d’Ivoire des projets de formation au profit des femmes de la diaspora.
Deux années plus tard, en juillet 2016, cette demande de formation au leadership féminin voit le jour et de façon spontanée, les femmes de la société civile de la diaspora burkinabè décident de la création de la Coalition des Femmes Leaders Burkinabè en Côte d’Ivoire. Elle est coptée à la tête de cette faîtière.
« C’est le plus naturellement du monde qu’elle a été désignée pour conduire à la destinée de cette fédération. C’est une femme qui sait mener ses sœurs et qui a toujours agit avec beaucoup d’engagement», confie Hamed Sawadogo, opérateur économique en Côte d’Ivoire.
Tout en insistant sur le caractère apolitique de cette fédération, la présidente explique que les objectifs visés sont, entre autres, de « favoriser le professionnalisme des actes de développement comme l’agriculture, le commerce, l’artisanat et surtout l’élevage. Améliorer le cadre de vie des femmes de la diaspora. Faire sortir les femmes de la diaspora de l’informel. Promouvoir la santé à travers des sensibilisation, etc…« , énumère-t-elle. « Mon engagement vise à convaincre la femme burkinabè de la diaspora de son immense potentiel« , confie-t-elle.
Le projet phare d’une micro-finance de la femme de la diaspora
« Mon projet phare est la création d’une structure de micro-finance appartenant et gérée par les femmes de la diaspora en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire ne se limite pas à Abidjan. Nous irons, par conséquent, rencontrer nos compatriotes (Dieu seul sait combien elles sont nombreuses et battantes) dans les zones les plus reculées pour leur faire partager et leur faire bénéficier de notre expérience pour leur épanouissement à la hauteur de leurs mérites et de leurs efforts quotidiens.
Je sais donc compter sur mes magnifiques collaboratrices à qui je rends hommage pour leur détermination qui me ragaillardit et me rassure« , conclut-elle avec un regard plein de passion.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire
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