Décès de Salifou Badini : Deuil silencieux à Ouagadougou
Ce vendredi 10 mars 2017, les membres du Bureau de la coordination des 16 syndicats de l’éducation ont organisé une marche silencieuse suivie d’un sit-in. Dans l’antre du problème, la situation qui prévaut au Nord et l’assassinat de l’enseignant, Salifou Badini, et d’un citoyen dans l’enceinte de l’école primaire de Kourfayel le 3 mars 2017.
« Il s’agit d’une journée de deuil. En principe, ça doit prendre toute la journée. Mais, si d’aventure, il y a des gens qui ont des contraintes de service, il n’y a aucun inconvénient à ce que ces camarades aillent exécuter leurs tâches quotidiennes. Ça ne sera pas vu de mauvais œil », lance Anatole Zongo, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS).
Après la marche silencieuse débutée dans la matinée de ce 10 mars de milliers d’enseignants, enseignantes, élèves et autres acteurs de l’éducation, étaient en sit-in devant leur ministère de tutelle.
Ils ont été reçus par le ministre de l’éducation nationale à qui ils ont transmis un message. Le ministre, selon eux, a essayé d’apporter des réponses à quelques-unes de leurs préoccupations. La marche silencieuse a pris fin à l’éducation ouvrière aux environs de 11h30.
Anatole Zongo, Secrétaire général du SNESS et Membre du Bureau de la coordination des 16 syndicats de l’éducation : « L’objectif est de montrer vraiment que nous sommes en deuil par rapport à ce qui s’est passé au Sahel avec l’assassinat du camarade Salifou Badini, Directeur de l’école primaire de Kourfayel. Pour nous, c’est un assassinat prémédité. Ces individus étaient venus d’abord menacer avant de revenir mettre en exécution leur menace. Voilà pourquoi nous sommes indignés.
Par rapport à l’inhumation du camarade, le ministre vient de donner les raisons pour lesquelles les choses se sont passées ainsi. C’est sa famille qui a décidé. Sinon pour nous, on pouvait attendre pour qu’il y ait la présence de certains ministres à ses obsèques. Parce qu’il est tombé dans l’exercice de ses fonctions. Le ministre a tenu à partager ce deuil avec nous.
Il a également essayé de montrer que c’est une guerre et que de telles choses se déroulent dans les autres pays sans qu’on ne puisse vraiment cerner comme il se doit la situation. Je crois que c’est que les uns et les autres n’ont pas beaucoup apprécié vu qu’il y a eu des gens qui ont réagi. Et le ministre a fait savoir qu’on ne peut gagner cette bataille que si nous restons soudés et solidaires avec les Forces de défense et de sécurité ».
Pour le Professeur Mahamadou Ouandaogo, il s’agissait de protester contre la forfaiture et également contre l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des acteurs de l’éducation.
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Et à Oumaraou Sanfo, également enseignant, d’ajouter qu’il s’agit de soutenir leurs collègues qui sont exposés dans le Soum et aussi dénoncer le fait que leur collègue Salifou Badini soit enterré pratiquement à l’anonymat.
« Cette marche silencieuse est une occasion pour les enseignants de manifester leur découragement vis-à-vis de l’autorité et de leur demander de prendre urgemment des mesures pour sécuriser les enseignants afin de permettre à ces derniers de faire leur travail », confie-t-il.
Lire aussi : Situation de l’éducation dans le nord : Réaction de 16 syndicats de l’enseignement
Noufou KINDO
Burkina 24
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