Mercure de la semaine : Gaoua, calebasse à terre !
Gaoua a été secoué cette semaine par une série d’actes et d’évènements qui ne laissent pas d’inquiéter. Pour les faits, un enfant dagara est retrouvé mort. Ses « parents » s’en prennent systématiquement aux Mossé. Ces derniers marchent et réclament protection parce qu’ils sentent peser sur eux une menace aux relents ethniques. C’est inquiétant.
Encore un élève !
Le fait par lequel ce remue-ménage, dans lequel des vies ont encore été perdues, rappelle un certain mois de février au Faso d’une certaine année 2012. Comme à Koudougou, c’est la mort d’un élève qui met encore en émoi une localité du Burkina.
On finira par croire que les crises dans ce cher « pays des Hommes intègre » ont pour allumette cette catégorie de la société. Mais on touche du bois et on espère que la flamme de la discorde et de la mésentente sera étouffée dans l’œuf.
Encore les forces de l’ordre !
Mais il reste une comparaison troublante à faire. Comme dans l’affaire Justin Zongo, les forces de l’ordre sont encore sur le banc des accusés. Les populations de Gaoua, les Dagara, ont voulu se rendre justice parce que la gendarmerie aurait eu une réaction dont le degré de promptitude n’a pas été assez élevé à leur goût.
En attendant de vérifier le crédit de ces allégations, qui peut être fortement corrompu par le fait que les Burkinabè n’ont plus foi en leurs forces de l’ordre, cela démontre que les gardiens de notre société ont encore du pain sur la planche pour reconquérir le cœur de leurs compatriotes. Et l’un des travaux de cette reconquête est sans doute d’éviter d’être mis en cause dans des situations du genre et d’œuvrer à être irréprochables sur tous les plans et à tous les coups.
Savoir raison garder
N’empêche, les populations de Gaoua, quel que soit le camp ou le côté où on se trouve, doivent poser leur calebasse de dolo (très prisé là-bas)à terre et y ajouter un peu d’eau pour en diluer les ressentiments et les ardeurs. Ces échauffourées ont trop de traits communs avec la poudre qui a explosé et secoué le Faso à en perdre ses dents en 2011. Il faut que la ressemblance n’aille pas plus loin.
Car la crise de 2011 s’en prenait à une seule composante du Burkina. Celle présente, si elle devrait aller plus loin, aura des conséquences encore plus dramatiques que celles de l’année dernière. Elle a des ramifications ethniques et les Burkinabè savent bien que leurs ethnies sont liées par des alliances labyrinthiques.
Un conflit entre Dagara et Mossé peut facilement devenir une bataille des plus regrettables entre toutes les ethnies du Burkina. Notre pays pourrait ne pas s’en relever. Il y a trop d’illustrations pour que le Burkina se permette pareille bêtise.
Laver le linge sale en famille sous l’arbre à palabres
Cette crise doit être éteinte dans ses proportions actuelles. Et elle ne doit plus avoir de jumelle au Burkina. S’il y a des conflits latents, des frustrations tues, des rancunes enfouies, que les autorités religieuses, coutumières et républicaines jouent leur partition afin qu’ils soient étalés sur la place publique et jugés autrement que par les moyens des couteaux et du sang.
D’ailleurs, pourquoi diable grands-parents et petits-enfants (les Dagara sont les premiers et les Mossé, les seconds) en sont-ils arrivés là ? Dorénavant, lavez votre linge sale en famille, en silence et sous l’arbre à palabres, autour de délicieuses calebasses de dolo !
N.B : Editorial écrit par un Samo
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