Pluviométrie : Quand le téléphone portable prend la place du pluviomètre
Les techniques de communication sont en train de montrer des potentialités insoupçonnées. Le téléphone mobile est en train d’envahir un domaine jusque-là réservé au bon vieux pluviomètre.
Rain Cell Africa, consortium de scientifiques de différents instituts de recherche et d’universités tient depuis hier 30 mars 2015 son premier atelier international. Ce groupe de chercheurs œuvre dans le domaine de l’environnement et s’intéresse de près à la météorologie, à la pluviométrie, en somme à la variabilité des précipitations.
Littéralement « Pluie Cellulaire Afrique », Rain Cell Africa vise à promouvoir l’utilisation des pylônes des réseaux de téléphonie mobile en place et lieu des pluviomètres, des satellites et des radars (qui coûtent chers pour certains pays tels que ceux de l’Afrique sub-saharienne) pour mesurer la quantité de pluie. Le processus est le suivant : quand il pleut, les gouttes d’eau atténuent le signal radio transmis entre deux antennes.
D’une part, elles absorbent une fraction de l’énergie véhiculée par les ondes et d’autre part, elles les diffusent et les détournent de leur trajet initial. Cela demeure une préoccupation pour les compagnies de téléphonie qui mesurent et enregistrent ces perturbations pour avoir une idée précise sur la santé de leur réseau.
Objectif du présent atelier. L’atelier qui va durer deux jours (30 et 31 mars 2015) vise tout au plus à développer les collaborations scientifiques et méthodologiques entre les acteurs scientifiques et opérationnels des pays du nord et ceux du sud.
Raisons d’utilisation du téléphone mobile. Pour le Pr François Zougmoré, cette nouveauté repose sur deux aspects fondamentaux : d’une part et ce du point de vue de la recherche, il n’y a pas d’infrastructures à mettre en place par l’université ou un laboratoire. Les infrastructures existent déjà. Elles ont été installées par les opérateurs de téléphonie mobile.
D’autre part, les systèmes qui existent avant (il s’agit ici des pluviomètres, des satellites et des radars) présentent quelques insuffisances. Il estime qu’ils ne sont pas venus pour suppléer, mais pour compléter.
Vu la cherté du coût des autres technologies utilisées jusque-là, le principal blocage pourrait se situer aux niveaux des opérateurs nationaux de téléphonie mobile, à savoir la livraison de leurs données brutes aux équipes de recherche.
« L’objectif pour nous, c’est d’utiliser cette nouvelle mesure de la pluie en complément des mesures déjà existantes qui sont gérées par la direction de la météorologie. Ces données vont venir complémenter (…) une information qui va pouvoir alimenter les modèles hydrologiques pour travailler sur les inondations urbaines ou les modèles de croissance agricole (prévoir quelle va être la production agricole ) la fin de la saison des pluies) ou la mise en place d’alertes précoces (pour vite s’apercevoir des fortes précipitations qui tomberont) dans telle ou telle zone et donc envoyer des alertes en disant aux populations, attention la montée des eaux peut être brusque et rapide, mettez-vous en sécurité », a dit Frédéric Cazenave, ingénieur de recherche à l’IRD.
Oui KOUETA (stagiaire)
Burkina24
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