Burkina : « Le riz importé est de moindre qualité que le riz local » (Hien Daniel Da)
Le Réseau de veille sur la commercialisation des céréales (RVCC) organise du 29 au 30 mai 2015, un atelier de formation des acteurs directs et indirects du secteur de la commercialisation des céréales. Cet atelier, réunissant des producteurs et des consommateurs, environ une trentaine d’acteurs et professionnels du domaine, se veut un cadre d’appui à l’identification des éléments fondamentaux pour une bonne action de plaidoyer et vise à élaborer un « plan national de plaidoyer ».
L’Afrique en général et le Burkina en particulier font face à un phénomène d’importation de produits de grande consommation notamment le riz asiatique. D’aucuns ne s’empêchent de parler de « concurrence déloyale ».
Malgré les nombreux programmes nationaux d’autosuffisance alimentaire, beaucoup soutiennent qu’il faut tout simplement produire africain et consommer africain.
C’est dans cette logique d’incitation à la consommation de produits locaux que s’inscrit l’atelier de deux jours (du 29 au 30 mai 2015) organisé à Ouagadougou par le RVCC.
La formation devrait accoucher d’un « plan national de plaidoyer ». Au fait, le RVCC, dans sa mission de contrôle citoyen de l’action publique, a identifié au Burkina, des enjeux importants dans le domaine de la commercialisation des céréales dont la souveraineté alimentaire, la garantie de revenus stables et la conquête des marchés urbains.
Selon Hien Daniel Da, le président du comité de pilotage du RVCC, le plan de plaidoyer vise à faire en sorte que les politiques prennent en compte les préoccupations des différents acteurs de la filière céréalière.
Ce qui consiste selon lui à interpeller l’Etat sur la subvention de l’agriculture locale et sur un certain nombre de partenariats constituant un désavantage pour le Burkina et également lancer un appel à la promotion des produits locaux aux consommateurs (Riz du Sourou, de Bagré, de Sammendéni, etc.).
« Il sera question pendant les deux jours de formation de travailler à ce que la production des céréales puisse profiter aux producteurs et que les consommateurs consomment des céréales de qualité et que le Burkina dont l’alimentation principale est la céréale, puisse faire de cette céréale, un produit qui identifie réellement les Burkinabè », a-t-il dit.
M. Hien a également expliqué les difficultés que rencontrent les agriculteurs dans la production de « céréales de qualité» destinées à la consommation.
Au nombre de ces obstacles, il a cité la désorganisation même des producteurs, le temps réduit de la saison pluvieuse au Burkina, l’entreposage dans les greniers, les banques à céréales, la conservation, le traitement, la transformation, la distribution, les difficultés liées au transport jusqu’en ville et la consommation.
A l’écouter, toute « cette chaîne doit être bien assurée pour que le producteur que nous avons identifié par la fourche puisse travailler en relation avec le consommateur identifié par la fourchette ».
Tout en insistant que « le riz importé est de moindre qualité que le riz local », le président du comité de pilotage du réseau dit ne pas comprendre pourquoi « nous sommes l’un des rares pays où on ne subventionne pas l’agriculture ».
« Il y a certes, un budget, un pourcentage très élevé qui est affecté à l’agriculture, mais quand nous essayons de désagréger un peu les chiffres, nous ne prenons pas cela comme étant une subvention », a-t-il reconnu.
Noufou KINDO
Burkina24
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