Mouna N’Diaye : « J’ai fait ma première scène de théâtre avec Sotigui Kouyaté »

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La vie de l’artiste comédien de cinéma n’est pas un long fleuve tranquille, dira-t-on. Entre tournage et participation aux festivals, la lauréate du prix de la meilleure actrice comédienne de cinéma africain, Maïmouna N’Diaye  alias Mouna N’Diaye, dévoile sa vie d’actrice à la rédaction de Burkina24. Le prochain FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), les retombées des différents prix récoltés lors des festivals sont entre autres sujets abordés dans cet entretien.

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Burkina24 (B24) : Quelle est l’actualité de Mouna N’Diaye  sur le plan artistique ?

Mouna N’Diaye (MD) : Sur le plan artistique il y a le  FESPACO qui se prépare. Il y a une pièce de théâtre qui se prépare également et surtout un film documentaire dont je suis la réalisatrice. Il y a donc du pain sur la planche.

B24 : Mouna la comédienne du cinéma, vous n’êtes plus à présenter surtout après votre sacre au FESPACO. Mais au théâtre, c’est une casquette que vous portez mais qui n’est pas bien connue…

MD : Pourtant si. Le milieu du théâtre me connait assez bien. En réalité,  j’ai commencé au théâtre avant de venir au cinéma. D’ailleurs, le dernier film dans lequel j’ai joué (L’œil du cyclone) est issu d’une pièce de théâtre. C’est une pièce qui a été adaptée au cinéma. On peut donc dire que je fais le va-et-vient entre la scène et l’écran.

B24 : En plus de votre prix au FESPACO, vous avez été distinguée plusieurs fois depuis l’année 2015…

MD : Effectivement le premier prix de l’année 2015 c’était le FESPACO. Et après ce festival il y a eu bien d’autres prix. Le film a engrangé d’importantes distinctions et personnellement, j’ai eu la chance de participer à de nombreux festivals où j’ai été moi-même surprise de récolter des prix comme à Carthage, au Maroc, au Cameroun, au Burundi.

On peut comptabiliser une dizaine de prix. Ça me permet de voyager, de voir comment les choses se passent sur d’autres cieux, de rencontrer d’autres comédiens et réaliser. Autant de choses qui nous grandissent et nous enrichissent en tant que comédien puisqu’on voit comment les choses se passent chez les autres.

B24 : En mai 2016 vous avez été distinguée  à la nuit des SOTIGUI. Qu’est que vous avez ressenti à cet instant-là ?

MD : La nuit des SOTIGUI, c’était surprenant sur plusieurs plans. D’abord je trouve que c’est une bonne initiative de rendre hommage à ce grand homme Sotigui Kouyaté. Malheureusement en Afrique on a toujours tendance à faire des hommages posthumes. Malgré tout, je le répète, c’était une bonne idée d’associer son nom à cette initiative.

« L’on a toujours tendance à attendre des financements extérieurs pour réaliser nos films. Mais je suis convaincue qu’on peut financer nous-mêmes nos films, pourvu que les uns et les autres sachent que le cinéma est devenu une vraie industrie »

J’ai été très agréablement surprise de recevoir ce prix et lorsque j’ai fait une rétrospection, je me suis rendue compte qu’il y avait des coïncidences assez intéressantes. En effet, la nuit des SOTIGUI c’était la première édition et Sotigui Kouyaté a été le comédien avec lequel j’ai fait ma première scène de théâtre. Me retrouver quelques année plus tard recevoir ce prix, je me suis dit que je ne pouvais pas rêver mieux comme recompense pour ce que j’ai fait jusqu’à présent.

En même temps, c’est un prix qui me met la pression parce que je me dis que je ne peux plus faire en dessous du niveau actuel. Autrement, le prochain doit révéler une Mouna encore plus performante.

B24 : Mouna N’Diaye, on pourrait dire que votre prix aux Sotigui était une logique ou une évidence au regard de ce que vous avez pu engranger auparavant…

M.D : Pas du tout ! On ne dit jamais que c’est une évidence. En réalité, quand on se rend à un festival, on y va avec une boule au cœur et personnellement, le prix n’est pas mon objectif premier quand je vais dans des rencontres de ce type.

Le plus important pour moi, c’est le fait que le maximum de spectateurs puissent voir le film. C’est vrai que c’est mon travail qu’on me voit en tant que comédienne mais c’est aussi le travail de toute une équipe.

L’actrice Mouna Ndiaye, lauréate du Sotigui d’or 2016

Et pour ce qui concerne les Sotigui, je dirais simplement que j’étais au bon endroit au bon moment. Sinon, il y a des femmes qui ont fait un travail formidable avant moi avec un énorme talent. Les Sotigui  sont arrivés après plusieurs combats, plusieurs exploits d’hommes et de femmes dans le cinéma et c’est là tout l’intérêt de cette initiative qui reconnait non seulement le mérite des comédiens mais au-delà, toute une équipe. Cette récompense (le SOTIGUI), je ne la considère pas comme à moi toute seule mais pour toutes les comédiennes du Burkina et d’Afrique.

B24 : En termes de projet, que promet Mouna les mois à venir ? Par exemple au prochain FESPACO ?

MD : Je ne vais pas dévoiler le pot aux roses mais il y aura beaucoup de surprises au prochain FESPACO. Personnellement, j’ai envie de revenir au théâtre. Aussi je voudrais ajouter sur la question des prix que la plupart du temps, l’on associe le prix à l’argent. Pourtant,  il faudra voir les choses comme une invite à mieux faire. Le prix ne veut pas dire que la carrière s’arrête aussi.

Bande annonce : L’Oeil du Cyclone

Burkina24

B24 : Un mot sur les différents festivals qu’on rencontre ici en Afrique et dans le monde ?

MD : A la base les différents festivals sont à saluer mais je pense qu’il faudrait beaucoup plus d’engagement de la part des Etats et encore plus de mécénat dans le monde du cinéma en particulier et de la culture en général.

L’on a toujours tendance à attendre des financements extérieurs pour réaliser nos films. Mais je suis convaincue qu’on peut financer nous-mêmes nos films, pourvu que les uns et les autres sachent que le cinéma est devenu une vraie industrie. Il faudrait que ceux qui peuvent financer le cinéma comprennent qu’ils peuvent en tirer profit, qu’ils comprennent le caractère industriel de la chose.

B24 : Un dernier mot ?

MD : Je dis longue vie aux SOTIGUI. J’espère que c’est la première pierre d’un édifice qui ne fera que grandir dans le temps.

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Rédaction B24

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