Valérie Kaboré défend la place de la culture dans le progrès économique
Le secteur privé burkinabè a pris part les 7 et 8 juin 2017 aux 12è Journées européennes du développement (the European Development Days (EDD)the European Development Days (EDD) The European development day, EDD) tenues à Tour et Taxis, un ancien site industriel bruxellois rénové pour accueillir de grandes manifestations. La présidente- directrice générale des African Brodcast Studios (ABS), un complexe audiovisuel situé à Saaba, à l’est de Ouagadougou, Mme Valérie Kaboré faisait partie de la délégation conduite par le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme Tahirou Barry.
Elue consulaire au titre des entreprises culturelles et créatives à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mme Valérie Kaboré, directrice générale de l’agence de communication Média 2000 et patronne des African Brodcast Studios (ABS) était à ces Journées européennes du développement pour plaider la prise en compte du secteur privé dans la nouvelle politique européenne de développement en faveur de l’Afrique.
Sa venue tombait bien puisque l’Union européenne a lancé à cette occasion sa nouvelle politique de développement internationale appelée : «Nouveau consensus européen pour le développement» qui reconnaît une «forte» interdépendance entre les différents éléments liés au développement à savoir la sécurité, l’aide humanitaire, la migration, l’environnement, etc. Le nouveau consensus entend concrètement associer l’aide au développement classique à d’autres ressources plus innovantes de financement, notamment privées. Il prend également en compte le secteur de la culture comme des maillons essentiels en matière de lutte contre le chômage et la migration.
Lors d’un panel consacré à «Culture, Jeunesse et entreprenariat», celle qui roule sa bosse depuis près d’un quart de siècle dans le monde du cinéma comme réalisatrice, a rappelé aux participants en l’occurrence aux responsables de l’Union européenne que la culture demeure un important vecteur de création d’emplois et donc de lutte contre le chômage et la migration clandestine. En matière culturelle, outre la musique, le cinéma, le théâtre, les arts plastiques et tous les autres arts de la scène comme la danse et leurs produits dérivés, ces secteurs emploient énormément de jeunes, a indiqué Mme Kaboré.
«Sans manquer de respect à quiconque, c’est dans le domaine des arts et de la culture que les jeunes africains sont les plus créatifs. Que ce soit dans la musique, la couture, le théâtre…, la jeunesse africaine excelle et son talent, sa créativité et son inventivité sont reconnues et célébrées partout dans le monde. Certains sont les meilleurs ambassadeurs de leurs pays souvent présentés dans les médias comme des damnés de la terre», a-t-elle déclaré, faisant voler l’applaudimètre en guise d’approbation des participants.
Mme Kaboré a demandé à l’UE de maintenir son soutien aux secteurs traditionnels dits de développement mais elle a appelé les hauts fonctionnaires européens et leurs dirigeants à tenir compte aussi de la culture, des arts et du tourisme qui créent énormément d’emplois et fixent de nombreux jeunes dans leurs terroirs. Elle a rappelé que lorsque le secteur touristique dans un pays s’affaisse, toutes les chaînes de valeur du secteur créent une hécatombe en matière d’emplois, ce qui est une source d’émigration et même de radicalisation quand certains du fait de la perte d’emplois tombent entre les mains de personnes «aux idées douteuses».
Arrivée à titre privé à ces EDD, Mme Kaboré s’est finalement transformée en officiel pour vendre l’image du Burkina Faso et inviter acteurs institutionnels, Organisations non gouvernementales (ONG) et autres structures – même caritatives comme les fondations- à investir dans la culture et le tourisme au Burkina Faso.
Du haut de ses 25 ans d’expérience dans le monde audiovisuel et du cinéma, Mme Kaboré a invité les responsables européens à prendre les «bonnes» décisions et apporter les soutiens nécessaires à la culture qui a une valeur marchande sans pareil.
«La culture est un domaine de souveraineté. On a souvent entendu dire cela. Mais quand les talents sont là et qu’il n’y a pas les moyens, il faut bien aller les chercher où ils se trouvent », a plaidé l’égérie des artistes, cinéastes et autres acteurs culturels à la Chambre de commerce.
«Sur le terrain il y a du talent à accompagner: que ce soit au cinéma, dans la musique, la danse, les arts plastiques, il y a des diamants bruts qui ne demandent que du soutien pour éclater», a insisté la seule femme qui siège au bureau de la CCI-BF.
«Notre gouvernement fait déjà d’énormes efforts. Il vient de mettre en place un fonds destiné à la culture et au tourisme, c’est un pas important qui va aider à la formation des jeunes et à l’accompagnement des projets culturels et touristiques », se félicite la réalisatrice de la célèbre série «Ina».
Celle qui a voulu devenir journaliste avant d’être piquée par le virus du cinéma est fière du chemin parcouru et veut maintenant aider les jeunes à éclore dans un secteur souvent négligé par certains économistes-planificateurs mais véritables pourvoyeurs d’emplois et catalyseur du développement.
Romaric HIEN
Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles
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