Production de riz : Initiative encourageante dans les bas-fonds de Dano
La promotion de la riziculture de bas-fond est l’une des activités principales de la fondation « Dreyer » dans la commune de Dano au Sud-ouest du Burkina Faso. Convaincu que cette technique permettra de booster la production du riz au regard du potentiel de la région, le ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques a procédé ce jeudi 22 juin 2017 au lancement officiel de «l’initiative riz des bas-fonds» dans le village de Zinkoné à Dano.
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Les conditions pluviométriques dans la région du Sud-ouest du Burkina et le grand potentiel en matière de bas-fonds de la région sont propices à la culture du riz. L’expérience menée par la fondation Dreyer installée à Dano en est la preuve.
Elle a aujourd’hui aménagé un périmètre de près de 500 hectares de bas-fonds dans la commune, et permet à la rizerie solaire de la fondation de produire 16 000 tonnes de riz par an.
La construction de cette usine de transformation et de commercialisation du riz en produit fini a accru la production chez les paysans, mais la demande de l’usine demeure toujours. Et l’épine au pied des responsables de la fondation reste l’amélioration du rendement à l’hectare.
D’où cet appel au ministère de l’agriculture et des aménagements hydrauliques afin d’acquérir les bonnes pratiques et partager les expériences en matière d’aménagement des bas-fonds.
Méthode
« Ce qui est important, c’est la méthode, comment mieux faire. Aujourd’hui, il faut gagner la bataille du rendement sur chaque hectare. Nous sommes entre 2 à 3 t/ha. Les paysans de l’Asie sont à 7 tonnes. Nous voulons savoir quelle est la méthode la plus appropriée pour permettre à nos producteurs de passer à la vitesse supérieure pour nous permettre d’avoir plus de riz », explique Laurent Sédogo, directeur exécutif de la fondation « Dreyer ».
Pour lui, « l’aménagement est certes le premier maillon dans la production du riz et ce qui est fait par le gouvernement et ses partenaires est déjà appréciable. Mais est-ce que ce qu’on fait répond déjà à nos attentes ? Est-ce qu’on les exploite à leur niveau optimum ? Répond-t-il aux attentes des producteurs? », s’est-il interrogé.
« Nous avons constaté dans certains endroits que les gens commencent à exploiter, mais au bout d’un 1an, il y a la moitié qui a abandonné. C’est-à-dire qu’il y a des problèmes.
Il y a des moments vous arrivez, les gens vous disent nous ne pouvons plus cultiver parce qu’au départ, on avait mis un fonds de roulement et maintenant on dit, il faut faire du crédit », continue-t-il.
Ce sont autant d’interrogations qui ont été abordées à l’atelier tenu les 22 et 23 juin 2017 ans la ville de Dano. Il a permis aux différents acteurs d’échanger pour trouver la meilleure formule selon les régions et selon les capacités des producteurs.
Plus tôt dans la matinée, la cérémonie de lancement à Zinkoné à une dizaine de kilomètres de la ville de Dano, a été suivie d’une visite d’un bas-fond de 10 ha. C’est la toute dernière réalisation de la fondation « Dreyer » et il est exploité par un groupement de producteurs de 84 personnes majoritairement constitué de femmes. Ce même bas-fond, aux dires du technicien Abdoulaye Ouédraogo, qui produisait 1 t /ha, est passé entre 5 à 7 tonnes depuis son aménagement il y a un an.
Engagement
Et ce n’est pas Dabiré Domègantier, l’un des exploitants, qui cachera sa joie, d’avoir récolté plus à la dernière saison. «Avec l’aide de la fondation « Dreyer », notre rendement s’est amélioré. On gagne beaucoup. Avant, quand on cultivait le riz ici, l’eau emportait tout quand il pleut beaucoup », dit-il.
Le ministre de l’agriculture, Jacob Ouédraogo, a quant à lui félicité la fondation pour l’initiative et dit la détermination de son département à s’engager dans cette voie fédératrice dénommée « initiative riz de bas-fond ».
Il a par ailleurs rassuré dans son discours de lancement que les recommandations de l’atelier feront l’objet d’un suivi rigoureux.
D’ailleurs annonce-t-il, le gouvernement dans son programme ambitionne aménager et mettre en valeur 40 000 hectares de bas-fonds d’ici 2020 et faciliter l’accès des producteurs aux intrants et équipements agricoles, actionner le renforcement des capacités des groupements de producteurs, entre autres.
Des efforts qui devront contribuer à augmenter considérablement la production de cette denrée qui est entrée dans les habitudes alimentaires des Burkinabè, entamer la marche vers la sécurité alimentaire par le riz et réduire la facture de son importation qui s’élève à plus de 25 milliards de F CFA.
Revelyn SOME
Burkina24
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