Marchés aux esclaves : La Libye appelle à l’aide internationale
Le Chargé d’affaires à l’Ambassade de Libye au Burkina Faso, Abdulrahman Khamada, a rencontré la presse nationale dans la soirée de ce lundi 20 novembre 2017 à Ouagadougou. Les échanges ont principalement porté sur les marchés aux esclaves découverts en Libye et condamnés par plusieurs pays.
« La Libye seule ne peut pas résoudre ce problème. Nous invitons la communauté internationale afin qu’elle intensifie l’esprit de la responsabilité et de la coopération pour aider la Libye à faire face à ce danger qui touche son tissu social, son patrimoine culturel et sociétal, et l’humanité toute entière », clame Abdulrahman Khamada.
Le Chargé d’affaires à l’Ambassade de Libye au Burkina Faso a d’abord repris un communiqué du Ministère libyen des affaires étrangères du gouvernement d’entente nationale avant de se prêter aux questions des journalistes. Selon lui, les autorités libyennes suivent avec un extrême intérêt le reportage médiatique relatif à l’exploitation des immigrés illégaux par « des criminels et des faibles d’esprits » pour des travaux d’asservissement.
« Le Ministère exprime son refus catégorique et condamne fermement ce genre de pratique inhumaine, contraire à la culture et au patrimoine du peuple libyen. Il réaffirme que ce qui a été diffusé par des médias à propos de ces actes fait l’objet d’une enquête menée par les services libyens compétents. Si le résultat de l’enquête confirmait la pratique, les auteurs et complices seront poursuivis et sanctionnés », a-t-il déclaré.
Le Ministère des affaires étrangères, poursuit le Chargé d’affaires à l’Ambassade libyenne, attire l’attention sur le danger que constitue la situation qui prévaut actuellement en Libye, où des criminels exploitent un contexte d’absence de la responsabilité collégiale pour obtenir des sources de financements de plans criminels et terroristes à travers l’asservissement soit par le canal de transport des immigrants d’une rive à une autre de la méditerranée ou par le canal de leur intégration comme combattants dans les rangs des mercenaires et terroristes.
En rappel, l’OIM avait publié en avril 2017 un rapport dans lequel l’organisation onusienne dénonçait l’existence de marchés aux esclaves dans le pays de Mouammar Kadhafi. Il faut également noter que plusieurs pays ont commencé à rappeler leurs ambassadeurs après la diffusion du reportage sur ces marchés aux esclaves en Libye. Abdulrahman Khamada invite la communauté internationale à intensifier l’esprit de la responsabilité et de la coopération.
A l’en croire, l’adoption d’un traitement efficace des causes de l’immigration permettra « d’éviter que certaines parties exploitent ce genre d’évènement regrettable pour impliquer le nom de la Libye dans le but de couvrir leur incapacité à traiter ce phénomène et de réaliser des acquis qui, en réalité, sont éphémères dont nous vivons les conséquences aujourd’hui ».
Abdulrahman Khamada a enfin rappelé que les autorités libyennes ont pu sauver jusque-là 14 000 personnes et prendre en charge 600 000 autres même si environ 13 000 cas de décès ont été enregistrés. « Nous appelons notamment l’Union africaine et l’Union européenne à aider la Libye afin de résoudre ce problème », a-t-il conclu.
Noufou KINDO
Burkina 24
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