Pam Luster : « Pour la patrie, on doit être capable de s’entendre »
Ancienne académicienne, Pam Luster de son vrai nom, Patricia Minougou, artiste musicienne, est institutrice de formation. Elle vient de mettre sur le marché de disque son deuxième album intitulé « Tous Frères » le 17 mars 2018. Burkina24 lui a accordé d’une interview le mercredi 11 avril 2018.
Burkina24 (B24) : Comment Pam Luster est arrivée dans la musique ?
Pam Luster (PL) : Je suis issue d’une famille protestante. Vous connaissez le rôle de la musique dans les églises protestantes. Depuis toute petite, dès l’âge de 7 – 8 ans, j’ai intégré la chorale des enfants de l’église et par la suite la chorale des jeunes et la chorale française après le BEPC où on juge que le français est solide.
Apres j’ai créé mon propre groupe et j’ai remporté des prix organisés par l’église pour nous pousser à nous intéresser à la musique. En 2011, j’ai participé à Faso académie où j’ai été parmi les demis finalistes. A l’époque, on m’appelait l’enseignante.
B24 : Faso académie vous a-t-il ouvert des portes ?
PL : Oui, il m’a ouvert la porte de la visibilité. Je ne sais pas si Faso académie a toujours son beau public d’antan. Sinon à l’époque, quand je participais et même jusqu’aujourd’hui, un peu partout, les gens me reconnaissent. D’autres m’appellent toujours l’enseignante de Faso académie malgré que j’ai changé de look.
B24 : Comment Pam Luster s’en sort entre sa vie d’institutrice et celle de musicienne ?
PL : Je suis toujours fonctionnaire mais plus dans les classes. Depuis peu, j’ai déposé la craie et j’ai été mise à la disposition du ministère de la culture. J’ai enseigné de 2003 en 2013. Ceux que j’ai enseignés depuis le CP1 sont normalement en première année d’université.
B24 : « Tous frères » est le titre de votre nouvel album. Parlez-nous en davantage.
PL : « Tous frères» est mon deuxième album chanté en mooré et en français, comportant six titres enregistrés en live et semi – live. Il aborde des thèmes tels que la fraternité, le pardon, le civisme et le patriotisme. L’album comporte un titre clipé « Tenga yinga » qui veut dire au nom de la patrie.
Ce titre rend hommage aux ancêtres et à tous ceux qui sont tombés ou qui se battent pour cette nation.
B24 : Pourquoi « Tous frères » ?
PL : Notre pays, depuis fin 2014, est dans un climat socio -politique délétère. Je me suis dit qu’au-delà de tous nos différends ethniques, religieux, politiques et tout ce qui peut nous diviser, nous avons quelque chose de plus important, la Patrie. Pour la patrie, on doit être capable de s’entendre, de discuter. On est condamné à préserver ce bien. Nous sommes tous frères de ce beau pays qui est le Burkina Faso. A travers ce thème, j’interpelle tout le monde à se donner la main pour que règne toujours la paix dans ce pays.
B24 : L’album est sorti, il y a presque un mois. Comment se porte-t-il sur le marché ?
PL : Pour l’instant, on ne peut pas parler de bilan. C’est très récent mais j’ai des échos d’appréciation qui me reviennent. C’est le tout début. J’espère que ça ira.
B24 : Comment le public a accueilli votre premier album ?
PL : Pour le premier album, le bilan est assez positif. Je rends grâce à Dieu et je remercie les medias qui m’ont portée à la lumière. C’est ce qui m’a permis de me frayer un chemin dans le milieu du showbiz.
J’ai eu à faire pas mal de concerts, j’ai joué à la Semaine nationale de la culture(SNC) 2016, au FESPACO aussi. Cet album m’a permis de remporter le premier prix de SAXO d’or de Jazz à Ouaga. Ce prix m’a permis de faire une tournée avec mon groupe dans le cadre de la caravane du Jazz dans certaines villes.
Grâce à cela, le bureau de l’UNHCR au Burkina m’a contactée pour une collaboration dans la lutte contre l’apatridie. On a enregistré un single. Ce qui m’a permis de participer à un talk show à Dakar au Sénégal.
B24 : Quel est votre mot de la fin ?
PL : Je remercie tous ceux qui m’accompagnent dans la promotion de cet album. Je reste disponible et je compte sur tous. Je crois qu’ensemble on peut faire beaucoup de chose. Comme on dit, « seul on va vite, ensemble on arrive ».
Propos recueillis par Saly OUATTARA
Burkina24
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