Afrique : Ambition de militants estudiantins
En fin de conseil syndical ordinaire, l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) dénonce une « offensive généralisée du pouvoir». Considérant que le syndicalisme estudiantin est « une école de formation », les responsables des organisations sœurs de Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo sont venus prendre part au conseil syndical de l’UGEB dont la clôture a eu lieu ce 14 septembre 2018.
Au conseil syndical de l’Union générale des étudiants burkinabè, l’heure était à l’analyse de la situation du monde, de l’Afrique et du Burkina Faso à la cérémonie de clôture ce vendredi 14 septembre 2018 après quatre jours de concertations et de panels.
De la situation nationale
« Sur le plan social, c’est la désolation pour la majeure partie des étudiants condamnés à sécher les cours au profit des restaurants universitaires. Sur le plan des libertés, on note des violations répétées des franchises et des libertés universitaires ».
Tel est le constat dressé par Danouma Ismael Traoré, le président de l’UGEB. A cela s’ajoute l’application du système Licence-Master-Doctorat avec son lot de conséquences que sont les « années académiques sans tête ni queue ».
Mais les structures syndicales estudiantines ne baissent pas les bras face à ce que le président de l’UGEB qualifie d’« offensive généralisée du pouvoir contre [leur] organisation ». Une offensive qui ne se limiterait d’ailleurs « pas uniquement » à celle-ci.
« Ce pouvoir a suffisamment montré sa haine viscérale vis-à-vis des organisations, des différentes couches qui se battent pour l’amélioration de leurs conditions de vie, de travail et d’études. C’est le cas avec les travailleurs avec les velléités d’interdiction des sit-in », énumère l’étudiant en master en sciences politiques à l’université Ouaga II.
La question de l’école était au menu du conseil syndical de la structure qui peaufine sa stratégie d’interpellation avant le congrès à venir. L’UGEB a pour référence le discours sur la situation de la Nation du Premier ministre le 12 avril dans lequel il faisait état de la construction de 767 salles de classes dont 363 ont servi à résoudre la situation d’écoles sous paillotes. Se référant à des statistiques du ministère de l’éducation nationale, selon lesquelles 5331 salles de classes sont sous paillotes, l’UGEB conclut que « les réalisations faites par le pouvoir ne sont qu’un grain de sable dans un désert ».
Basile Amenuveve, secrétaire général de la Synergie des élèves et étudiants du Togo (SEET), Yves Doh, Association générale des élèves et étudiants de la Côte d’Ivoire (AGEECI) et Arifa Hassan, secrétaire général de l’Union des étudiants nigériens de l’Université de Niamey sont venus prendre part au conseil syndical de l’Union générale des étudiants burkinabè.
Du Togo
« Depuis le 19 août 2017, mon pays le Togo traverse une situation très insupportable », a dépeint Basile Amenuveve dans sa courte intervention devant les étudiants qui n’ont pas marchandé leur participation à la cérémonie de clôture. Il a déploré « cette crise qui n’a que trop duré». Conscient de la situation de son pays où il est difficile compte tenu de la pression du gouvernement, c’est imbu de l’expérience des étudiants burkinabè qu’il rejoindra Lomé. « Nous avons tellement bénéficié d’expérience. Nous avons partagé avec eux »
De l’ambition des structures syndicales estudiantines pour l’Afrique
Yves Doh de l’AGEECI a pris part à l’« activité qui est d’une grande envergure » en ce sens qu’elle aura permis de rassembler élèves et étudiants en provenance de différents pays notamment de l’Afrique francophone en vue de faire face aux réalités de leurs Etats.
Parvenir à se « mettre ensemble pour que la jeunesse africaine puisse parler d’une même voix dans les années à venir » est l’ultime but visé par les structures participantes au conseil syndical de l’UGEB. C’est aussi le vœu de Arifa Hassan venu du Nivger.
Lui croit en la force des organisations syndicales estudiantines. Tout étudiant qui s’inscrit dans une université s’inscrit dans deux universités, dira-t-il. Ce sont celle académique dans laquelle il participe aux cours pour l’obtention du savoir universitaire et la seconde celle du militantisme qui lui permet de connaitre la politique de gouvernance de l’Etat.
C’est tout naturellement qu’il a appelé les participants non militants à militer car dit-il, « lorsque les structures des étudiants posent des revendications, ce n’est pas uniquement pour satisfaire les intérêts d’un groupuscule. Non ! C’est pour satisfaire l’intérêt de la Nation ». La rencontre syndicale de Ouagadougou a été le lieu pour Arifa Hassan de partager son rêve avec ses frères de l’Afrique de l’Ouest avec qui il veut ensemble œuvrer et continuer à faire le combat comme un seul homme.
« Notre ambition, décline-t-il, c’est de réaliser le rêve de nos anciens leaders notamment l’unité, l’union de l’Afrique pour qu’ensemble les nations puissent disposer d’un même ministère du commerce, de défense, de l’intérieur afin qu’effectivement, l’intégration puisse se réaliser ». Mais « en attendant la réalisation de ces rêves politiques, nous voulons que l’intégration puisse être concrétisée sur le plan universitaire et donc sur le plan estudiantin », pose l’étudiant.
Oui Koueta
Burkina24
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