Choléra : Oxfam et Unicef brandissent la carte de l’anticipation
Le choléra rôde dans les parages. Parce que « prévenir vaut mieux que guérir », ensemble le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) et Oxfam Burkina ont opté de prendre le taureau par les cornes en formant du personnel apte à répondre à la menace en cas de propagation.
Cinq jours durant, Jean Pierre Veyrenche, ingénieur en génie sanitaire nanti d’une expérience terrain à l’échelle de vingt et cinq pays du continent africain dont certains ont connu des cas d’épidémie de choléra à grande échelle, dispensera avec Julien Graveleau, spécialiste du choléra à l’Unicef, treize modules.
Ce sont, entre autres, la coordination, la prise en charge, l’aspect eau et assainissement, la prise en charge médicale, l’épidémiologie, la surveillance. En somme, ils auront à dispenser aux participants « tout ce qui permet de comprendre comment fonctionne le choléra, comment l’éviter et comment faire face » en cas de déclenchement.
« Concrètement, annonce l’ingénieur en génie sanitaire, c’est comment on prend en charge un patient, comment l’isoler, de quoi on a besoin en termes de matériels, comment s’organise un centre de traitement de choléra, tout un tas de réflexes qu’il faudrait qu’ils puissent acquérir tout au long de la semaine qui puissent le jour voulu, si besoin il y a, pour les mettre en pratique ». Le tout est d’anticiper en s’armant en termes de ressources humaines et matérielles afin de ne pas être pris au dépourvu en soignant au plus vite les premiers cas, pour éviter que la maladie se répande et donc atteigne l’étape d’une flambée.
Le déplacement de Julien Graveleau, spécialiste du choléra au bureau régional de l’Unicef pour Ouagadougou, n’est pas fortuit. « Il y a du choléra proche de la frontière. Le Niger et pas très loin le Nigéria connaissent une épidémie très importante, sans doute une des plus importantes de l’histoire du Niger ». Parce que « mieux vaut prévenir que guérir » et qu’« on n’est pas à l’abri d’une propagation vers les pays voisins », il est dans la capitale burkinabè pour aider à renforcer les capacités d’acteurs à déployer sur le front en cas de propagation.
Prennent part à la formation des participants issus d’organisations nationales qui interviennent dans les zones du nord. « Le Burkina doit travailler à se donner les moyens de faire face, être outillé pour prévenir et éliminer le choléra », décline Omer Kaboré, directeur pays de Oxfam. Mais avant, enchaîne-t-il, « nous devons rester sur nos gardes et faire en sorte que cette situation de relative épargne soit maintenue ».
L’Unicef finance la formation avec l’appui financier de l’Union européenne, à travers sa branche humanitaire ECHO, pour éviter au Burkina qui n’a pas eu d’épidémie majeure depuis 2005, de ne pas être touché. « Néanmoins, souligne Daniel Spalthoff, chef de la section eau, hygiène et assainissement (WASH), il faut maintenir les efforts pour que le Burkina reste libre du choléra ».
Pour cela, invite Julien Graveleau, « si on a des suspicions, si on a quelqu’un qui a une diarrhée sévère dans sa famille, l’emmener au centre de santé le plus tôt possible ». Comment éviter le pire ? Procéder au lavage des mains après les toilettes avant de cuisiner, de donner le sein au bébé, boire de l’eau potable (bouillie et refroidie en cas de doute sur la qualité).
Oui Koueta
Burkina24
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