Banque mondiale : Pour une amélioration du CPIA au Burkina Faso
L’Association Internationale de Développement, (IDA) est un guichet de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Mais pour avoir accès à cette aide, les pays concernés sont soumis à une évaluation des politiques et des institutions en Afrique connu sous son acronyme anglais (CPIA). A travers cet outil qu’est le CPIA, la Banque mondiale mesure les progrès dans le renforcement de la qualité des politiques et institutions publiques. Au total, ce sont 38 pays qui sont soumis à cette analyse.
Parmi ces pays, se trouve le Burkina Faso qui se soumet aussi à cette analyse des agents de la Banque mondiale. Ce faisant, ces derniers ont organisé conjointement avec le Ministère de l’économie et des finances, le vendredi 07 décembre 2018 dans leurs locaux, un atelier relatif à la notation sur l’indice d’évaluation 2017 des politiques et institutions nationales du Burkina Faso.
« 3.6 ». C’est la note obtenue par le pays, lorsqu’il a été évalué. Cette note n’a pas évolué si l’on en croit les chiffres de la Banque mondiale. « En 2016, également, le pays a eu la note de 3.6, avec une légère baisse des composantes, gestion économique et des institutions du secteur public», a souligné l’économiste Abdoul Ganiou Mijiyawa. Il a également relevé qu’au début de la décennie 2008, la note CPIA du pays a diminué en 2017 de 0.1 point. « Cette note s’explique par la réduction de l’efficacité de la gestion économique et de la baisse de la qualité de la gouvernance », dit-il.
Selon le rapport de la Banque mondiale, bien que stagnante, la note 3.6 du Burkina est supérieure à la moyenne de l’Afrique Sub-saharienne (3.1) et des pays IDA (3.2) en 2017. La comparaison qu’on fait de la performance du Burkina par rapport, au Rwanda et au Sénégal en 2017, est que le score CPIA du « Pays des Hommes Intègres« est inférieur aux deux autres. Mais on note une hausse de performance du Burkina comparé à la Côte d’Ivoire et du Mali, toujours en 2017.
Comment obtenir l’allocation des financements concessionnels octroyés par la Banque mondiale ?
En effet, les pays sont notés sur une échelle de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour 16 indicateurs de développement regroupés dans quatre catégories : gestion économique, politiques structurelles, politiques d’insertion sociale et d’équité et gestion et institutions du secteur public. Plus le score du pays est élevé, plus importants seront les financements.
Pour espérer avoir d’importants financements de la part de cette institution, la Banque mondiale a d’abord rappelé les forces et faiblesses des catégories du Burkina Faso avant de donner les opportunités ou perspectives pour booster son CPIA.
Quelques opportunités
Dans la catégorie gestion et institutions du secteur public, la banque opte pour la promotion d’une grande transparence des processus judiciaires, afin de renforcer la responsabilité et la confiance du public dans le système judiciaire et le renforcement de l’efficacité des mécanismes alternatifs de résolution des conflits dans le secteur public. A cela s’ajoute, le renforcement de redevabilité publique à travers une meilleure efficacité des corps de contrôle pour la vérification systématique de tous les comptes publics, y compris ceux des collectivités locales, et la publication des résultats.
Concernant la gestion économique, la Banque mondiale propose d’améliorer le réalisme des projections budgétaires, de maîtriser la masse salariale pour créer l’espace fiscal en faveur des dépenses d’investissement et de transferts sociaux, d’améliorer la mobilisation de ressources intérieures, la gestion de la dette, etc.
Dans le secteur des politiques sectorielles, la banque note une volonté politique du gouvernement d’améliorer l’environnement des affaires, mais pointe un impact timide sur les performances du pays dans les classements internationaux du fait des reformes mises en œuvre ces dernières années qui n’ont pas été profondes. D’où la proposition de plusieurs options tels que le renforcement du dialogue Etat/Secteur privé et la nécessaire implication du secteur privé dans le processus des réformes, l’accélération de la création des zones Economiques Spéciales prévues à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, etc.
Le ministre de l’économie et des Finances, Rosine Coulibaly/Sori a pris part à cet atelier. Pour la ministre, ces instruments engagent tous les ministères, d’où son appel à ses collaborateurs à s’approprier cet outil qui est le CPIA.
La note CPIA du Burkina Faso a baissé en 2017 de 0.1 point.
Rosine déplore ce résultat. « Le Burkina avait une notation supérieure à ce que nous observons aujourd’hui. Nous avons perdu dans le classement. Il faudrait que nous rattrapons ce retard », dit-elle.
« La Banque mondiale reste un partenaire de choix pour le Burkina Faso, à travers les financements de nos programmes de développement, le dialogue sur les politiques, la réponse quand nous sommes dans des situations d’urgence. Récemment c’est 100 millions de dollars qui ont été signés avec la Banque mondiale à la crise sécuritaire alimentaire », a-t-elle laissé entendre.
L’organisation de cet atelier a été le lieu de collecter les informations et données mises à jour pour la préparation de la notation du CPIA 2018. Pour le CPIA 2017, le Rwanda est en tête avec une note de 4, suivi du Sénégal avec 3,8, le Cap Vert, le Kenya et la Tanzanie qui obtiennent la note de 3,7.
Irmine KINDA
Burkina24
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