Yirgou : Un collectif affirme avoir recensé 210 morts
Les responsables du Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) ont organisé ce vendredi 1er février 2019 une conférence de presse à Ouagadougou sur la situation de Barsalgho.
Le CISC affirme que le chiffre officiel de la soixantaine de morts à Yirgou est en deçà de la réalité. Le collectif avance en effet 210 morts qu’il a recensés.
Le vice-président, porte-parole du collectif Dr Daouda Diallo, a déclaré que la première préoccupation du CISC est « l’urgence de la justice. Plus d’un mois après le drame, hormis l’annonce faite par le procureur du Faso, près le TGI de Kaya, aucun acte matériel et concret de justice n’est visible sur le terrain ». Le CISC n’est pas satisfait de la lenteur d’administration de la justice. « Les suspects sont libres de leur mouvement et pire, continuent même de perpétrer des exactions sur la communauté peulh au vu et au su de tous, en toute impunité, les preuves sont en train de disparaitre », a ajouté le porte-parole du collectif.
La deuxième préoccupation est « la persistance des zones de non droit autour de la commune de Barsalgo ». Les déplacés ont alors une grande crainte de se retrouver sur les mêmes sites. « Les rescapés du drame ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui sont réfugiés dans la commune de Barsalgo sont plus chanceux que ceux des autres sites », a précisé docteur Daouda Diallo
Maitre Ambroise Farama a affirmé que « tout a commencé à partir du 3 décembre 2018, les groupes d’auto défenses kogleweogo ont procédé par des fouilles des domiciles des peulh pour vérifier s’ils avaient des armes blanches ou de guerre ». Ces massacres systématiques peuvent être considérés comme un génocide. « Il est clair que ce qui s’est passé à Yirgou est un génocide parce que tout était prémédité », a indiqué Me Farama.
Le collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés ont exigé une justice diligente pour les victimes, la prise en charge intégrale et gratuite des rescapés. Il a interpellé aussi l’Etat à s’assumer dans toute sa plénitude sur le risque que cette situation fait courir aux rescapés et aux témoins.
AÏna TOURE (stagiaire)
Burkina 24
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