Gombraogo : « J’ai appris que des gens disent que 60 millions de francs valent mieux que 60 ans »
Face à ce qu’il appelle les maux de la société, Gombraogo Ouédraogo a eu l’idée d’apporter sa pierre à la recherche de solutions en écrivant un livre de conseils. Douanier à la retraite, il consacre son temps libre à la vente de livres et participe à l’éducation de ses petits-enfants. Son livre intitulé « Conseils pour bien vivre en société et en famille », est la somme de ses expériences des bonnes pratiques de vie qu’il évoque et qu’il veut mettre à la disposition des jeunes.
A travers des contes, des proverbes, des citations et de son expérience tirée de la vie et ses lectures, Gombraogo Ouédraogo, propose dans son livre, 119 histoires qui s’érigent en « Conseils pour bien vivre en société et en famille ».
Il aborde les questions de sagesse, les sources de conflits en famille et en société, les facteurs de cohésion
La photo de la première page de couverture du livre présente des enfants assis autour d’un vieillard la canne à la main. Une image qui illustre l’éducation des jeunes dans la tradition. L’auteur interpelle sur la perte des valeurs de la société africaine, cause d’une brèche générationnelle importante creusée avec le temps.
« Quand je regarde la société actuelle avec tout ce qui se passe, je suis triste et je me sens en même temps interpellé. Il était impensable, avant, de voir un vieil homme porter des charges et qu’un jeune ne lui vienne en aide. Mais aujourd’hui, les jeunes n’ont plus de respect pour les vieux. Chacun court pour ses intérêts. Le gain est plus important. J’ai appris que des gens disent que 60 millions de francs valent mieux que 60 ans. L’argent est mis en avant de telle sorte plus rien n’a d’importance », dit-il.
Alors il veut partager ses espoirs pour une humanisation de la société. « Nous avons eu la chance et nous, nous avons failli, en n’inculquant pas à nos enfants les bonnes manières. J’ai donc voulu utiliser un livre pour partager les connaissances pour conscientiser la jeunesse afin que la société sache qu’il est temps d’arrêter les dérives ».
Pour lui, les institutions ont failli à leur mission d’éducation. Les jeunes n’ont plus de repères, de modèles. Les institutions, comme l’église, la mosquée, l’initiation dans la traditionnel qui étaient utilisées pour éduquer les enfants et former leur caractère, s’effritent.
« Si on revient 40 ans en arrière, dans un village on pouvait compter le nombre d’églises, de mosquées, même le nombre d’adeptes. Aujourd’hui, dans un village, on retrouve plusieurs mosquées, plusieurs églises. Tous ces canaux devraient permettre à l’homme d’être meilleur mais malgré cela, la morale a disparu, a-t-il regretté. Certains veulent opposer la spiritualité à la moralité, alors qu’une spiritualité sans morale, est une catastrophe ».
Pour gérer cette brèche générationnelle, il préconise de réduire les incompréhensions entre l’ancienne génération et la jeunesse. Et pour ce faire, les vieux devraient se mettre au niveau des jeunes pour mieux les comprendre et les accompagner.
Aussi le salut peut encore être trouvé aujourd’hui dans la famille. La cellule familiale doit être le centre de formation où l’enfant recevra l’éducation, la formation nécessaire pour le rendre utile et pour lui-même et pour la société.
L’insatisfaction sexuelle
Malheureusement, les couples rencontrent eux aussi des difficultés. Les tensions ne manquent pas dans les foyers. Il va plus loin dans l’intimité et parle d’incompatibilité sexuelle, d’insatisfaction sexuelle comme cause fréquente de dispute dans les couples. « Les relations intimes jouent un très grand rôle dans le couple malheureusement, affirme-t-il. Mais par pudeur, les gens ne l’évoquent pas pour résoudre le problème. Elle est cause de mauvaise humeur, de dispute dans le foyer ».
L’auteur énumère aussi les facteurs de cohésion sociale mais la plus importante en son sens reste, l’humilité. « Quelqu’un qui est humble, qui vit dans l’humilité est toujours prêt à vivre avec les autres, s’en convainc –t-il. Il est prêt à demander pardon et à accepter le pardon. Mais aujourd’hui, les gens cherchent plutôt la raison que la paix. Dès qu’on met la raison en avant, on ne peut plus demander pardon alors que si on veut la paix, on peut piétiner la raison et pour trouver la paix ».
Fonctionnaire des douanes à la retraite, l’écrivain veut consacrer sa vie aux lettres. Il a déjà le titre de son deuxième en tête « Le mariage doit être heureux ».
Revelyn SOME
Burkina24
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