Journée mondiale des toilettes : Dans la région du Centre, « des gens continuent de déféquer à l’air libre »
Ce mardi 19 novembre 2019, la communauté internationale commémore la journée mondiale des toilettes placée au niveau international sous le thème « ne laisser personne de côté ». A Ouagadougou, le gouvernorat du Centre et la Direction régionale de l’eau et de l’assainissement ont décidé d’être des témoins oculaires de l’état des toilettes dans un centre de santé de la capitale, le Centre Médical Urbain de Samandin.
Le Burkina Faso à l’instar des autres pays du monde s’est engagé, à travers les Objectifs de Développement Durable (ODD), à faire de l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement une réalité à l’horizon 2030. Pour ce faire, le pays s’est doté d’un programme national d’assainissement des eaux usées et excréta (PN-AEUE). Ce programme prévoit de réaliser des ouvrages d’assainissement dans les ménages, les lieux publics et les institutions.
Profitant de la commémoration de la journée mondiale des toilettes, le gouvernorat du Centre et la Direction régionale de l’eau et de l’assainissement du Centre se sont rendu au Centre Médical Urbain (CMU) de Samandin dans l’arrondissement I de Ouagadougou pour constater l’état d’entretien des toilettes.
« Au niveau de la région du Centre, il était bon d’aller sur le terrain pour constater de visu l’état des toilettes dans certaines structures. Nous avons jugé opportun de venir dans un centre de santé. Nous savons tous que c’est dans les centres de santé qu’il y a plus d’affluence des usagers. Nous avons constaté que ces toilettes sont bien entretenues et c’est ce que nous demandons à toutes les structures de la région du Centre », s’est félicité Arouna Rouamba, représentant le gouverneur du Centre.
Et cette propreté des toilettes, le CMU de Samandin la doit à l’abnégation d’une dame, Franceline Conombo (gérante des toilettes). C’est elle qui s’occupe bénévolement de la propreté des toilettes souvent au prix de sa santé et sans aucune prise en charge médicale.
De l’avis de Monsieur Rouamba, il ne serait pas intéressant qu’en dehors des questions de santé pour lesquelles les patients sont venus dans les centres de santé, ces mêmes patients contractent d’autres maladies tout simplement parce que les toilettes sont mal entretenues.
« Le message que nous voulons passer, c’est demander aux premiers responsables des services de santé de veiller à ce que les toilettes soient mieux entretenues pour les patients. Et interpeller les usagers aussi d’utiliser les toilettes de telle sorte qu’elles soient propres », a poursuivi le représentant du gouverneur du Centre.
35% de taux d’accès à l’assainissement dans la région du Centre…
En termes d’accès des populations à l’assainissement, la région du Centre tient le peloton de tête comparativement aux autres régions. « Selon l’inventaire, en 2010 nous étions à un taux de 12% et à la date du 31 décembre 2018, nous sommes à un taux d’assainissement de 35% pour la région du Centre placée première dans toutes les 13 régions », se réjouit la directrice régionale de l’eau et de l’assainissement du Centre Seïmata Oubian/Dera.
Cependant, elle se garde de crier victoire parce que malgré les efforts consentis par l’Etat, il y a toujours des difficultés en matière d’accès aux ouvrages d’assainissement surtout en milieu rural.
« Nous avons des ménages jusqu’à présent qui ne sont pas conscients de l’utilisation des latrines. Chaque année, nous réalisons environ 1000 latrines pour l’ensemble des ménages du monde rural et nous faisons des latrines semi-finies. Nous demandons une contribution des bénéficiaires pour la réalisation de la clôture. Mais force est de constater que ces latrines ne sont pas achevées. On peut attendre deux ou trois ans, les gens continuent d’aller déféquer à l’air libre », regrette la directrice régionale de l’eau et de l’assainissement du Centre.
Seïmata Oubian/Dera dit être consciente que le changement de comportement lié à l’assainissement est de longue haleine. Et c’est pourquoi, selon elle, il faut continuer à miser sur la sensibilisation. Elle interpelle tout un chacun à « avoir des latrines et à veiller à l’utilisation de ces latrines ». Elle a même invité les Ouagavillois à réaliser des latrines pour leurs parents restés au village.
Maxime KABORE
Burkina 24
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