Constitution du Burkina Faso : 30 ans après son adoption, quelles recommandations pour consolider l’Etat de droit ?

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Le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD), en collaboration avec l’association Racines, a organisé un forum dénommé dialogue démocratique ce 2 juin 2021 à Ouagadougou à l’occasion de la 30e anniversaire de la Constitution du 02 juin 1991.

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« Repenser la Constitution afin de garantir l’Etat de droit »,  tel est l’objet qui a réuni les acteurs du monde politique, social et traditionnel en ce jour. C’est sous le thème « Trente ans après le renouveau démocratique : comment repenser les institutions à partir de nos valeurs culturelles » que s’est tenu  ce dialogue démocratique.

Ce sont trois personnalités dont le professeur Luc Marius Ibriga, contrôleur général de l’Etat, Albert Ouédraogo, ancien ministre des enseignements secondaire et supérieur et Abdoul Karim Sango, actuel président du PAREN, qui ont animé les échanges avec le public. Serge Théophile Balima, professeur à l’université Joseph Ki-ZERBO, a modéré le dialogue. Les débats ont tourné essentiellement autour des points comme l’analyse des forces et faiblesses de la pratique constitutionnelle de la IVe République et l’examen du fonctionnement de la démocratie et des institutions à l’aune des valeurs culturelles.

Les trois conférenciers plaident pour l’institutionnalisation de la chefferie coutumière

Pr. Albert Ouédraogo, l’un des conférenciers du jour, a indiqué que la problématique de la Constitution réside dans le fait qu’« il y a un décalage entre la langue dans laquelle cette Constitution est écrite et l’analphabétisme de la population à laquelle elle s’adresse ». Il a défendu qu’un statut devrait être accordé aux chefs coutumiers pour leur permettre de demeurer neutres en politique. Il a également souligné que la chefferie devrait être constitutionalisée avec des droits et des devoirs reconnus.

Le professeur Luc Marius Ibriga a pour sa part déploré le mimétisme avec lequel la Constitution est appliquée et les difficultés d’interprétation de certaines dispositions de la Constitution. Il affirme que la Loi fondamentale ne traduit pas les valeurs de la société burkinabè.

Abdoul Karim Sango a pour sa part inscrit la Constitution du Burkina dans un régime social. Il a relevé des suggestions à savoir l’annulation du suffrage universel qui sera remplacé par l’élection du président par les parlementaires et des intellectuels. Il a réclamé la suppression de certaines institutions dites ‘’budgétivores’’ et la réduction des partis politiques. Il opte également pour l’institutionnalisation des chefferies traditionnelles.

Sanata GANSAGNE (stagiaire)

Burkina 24

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