Burkina : Elie Tarpaga « étonné » de voir des opposants d’hier à la majorité

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La coordination des Comités de Défense et d’Approfondissement des Acquis de l’Insurrection Populaire (CDAIP) de la ville de Ouagadougou était face à la presse ce mardi 17 août 2021. Il s’est agi pour Elie Tarpaga et ses camarades de réaffirmer la position des CDAIP face « à l’accélération et l’approfondissement de la crise multidimensionnelle » que connait le Burkina Faso. Ainsi donc, de la situation sécuritaire à la réconciliation nationale en passant par la gestion même du « pays des Hommes intègres », aucun aspect n’a échappé à la loupe de la coordination.

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« C’est leur présence (NDLR les troupes étrangères) qui est la source principale du terrorisme », a lancé Elie Tarpaga, président des CDAIP. Selon ses propos, le peuple burkinabè dans sa majorité « veut et exigera le départ de l’armée française ainsi que celui de ses alliés américains »Il estime que « les attaques terroristes, dont notre peuple est victime, est un instrument de l’impérialisme principalement français ».

« L’insécurité généralisée dans notre pays tire ses fondements de la faillite de la gestion politique néocoloniale de notre pays par l’ensemble des forces politiques pro-impérialistes, dont la ligne de conduite est la défense des intérêts des multinationales impérialistes et de ceux des élites politiques qui dirigent notre pays depuis les indépendances formelles de 1960 et de leurs alliés des milieux d’affaires (…) Ce mode de gestion de classe et néocoloniale a produit la misère sociale, la dépravation des mœurs et les injustices territoriales. Certaines régions du pays ont été totalement abandonnées et martyrisées manquant parfois de simples bonnes routes pour aller et venir, d’eau potable et de simples infrastructures sociales »

Elie Tarpaga                  

« Comment peut-on comprendre que des centaines de personnes armées à moto arpentent les pistes en plein Sahel pour massacrer des dizaines  de personnes et emporter des biens alors que vous vantez la sophistication de vos matériels d’observations ? », s’est interrogé Elie Tarpaga.

Et de répondre que « partout où est présente l’armée française, c’est pour assurer la sécurité du pillage des ressources et richesses nationales par des multinationales ». Mais il souligne que les populations concernées « comprennent de plus en plus » le scénario. Elie Tarpaga pense également que « brûler le drapeau français au cours d’une marche contre le terrorisme est, en effet, peu faire ».

Comme solution pour sortir de cette crise, les CDAIP n’entendent pas se contenter d’une « simple alternance politique ». S’appuyant sur l’histoire du Burkina Faso, Elie Tarpaga estime que « la classe politique électoraliste est la même. Elle se compose et se recompose au gré des intérêts  personnels des clans et de leurs chefs ». Allant plus loin dans ses propos, il dit être « étonné » de voir des opposants d’hier se joindre à la majorité. Et ce, « soit pour avoir une part du gâteau, soit pour bénéficier de levée de poursuites judiciaires », déclare-t-il. 

«  C’est un deal sur le dos du peuple pour faire passer en perte et profit tous les crimes »

Sur la question de la réconciliation nationale, il faut noter les CDAIP ne s’alignent pas derrière la formule présentée par les autorités. Pour Elie Tarpaga et ses camarades, il existe un problème quand on demande aux victimes de se réconcilier avec leurs bourreaux.

« La réconciliation n’est donc pas sincère. Sinon comment comprendre que les acteurs politiques appellent à une réconciliation alors que leurs actes au quotidien aggravent davantage la crise socio-politique et économique ? », a-t-il demandé. Pour lui, «  c’est un deal sur le dos du peuple pour faire passer en perte et profit tous les crimes ». 

Du côté du clan de l’ancien régime, les CDAIP décèlent un objectif autre que le but même de la réconciliation. Selon Elie Tarpaga, « la réconciliation signifie en réalité pour eux (NDLR le clan de l’ancien régime) le retour de Blaise Compaoré et de François Compaoré sans passer par l’étape de la justice et du châtiment à la hauteur des actes commis (…) le non jugement du dossier judiciaire sur l’insurrection populaire. C’est ce qui peut expliquer certaines démissions en faveur du MPP d’ex-ministres qui doivent pourtant répondre devant la haute cour de justice ». 

« De notre point de vue, la réconciliation dont il est question aujourd’hui est une manœuvre pour sceller une nouvelle entente entre hommes d’un même système », a-t-il laissé entendre le président des CDAIP. 

Basile SAMA

Burkina24

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