Sécurité : « Ce n’est pas en pleurnichant que nous allons nous en sortir » (Roch Kaboré)

Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a répondu aux questions de trois journalistes sur la situation du pays, ce samedi 11 décembre 2021. Il a invité les populations à un engagement dans la réussite de la lutte contre le terrorisme.

Face à la dégradation de la situation sécuritaire, le président du Faso Roch Kaboré a déclaré être « préoccupé », ce samedi 11 décembre 2021. En effet, il a affirmé que quand  il s’agit d’épreuve « ça veut dire qu’on est préoccupé ».

 « Je ne suis pas fataliste… Le terrorisme vis-à-vis duquel nous faisons face est un terrorisme transfrontalier. De temps en temps, il y a des choses qui dépriment », a-t-il déclaré.

Il a également noté que le  succès n’est qu’au bout de cette bataille menée et la  défense du pays est une nécessité. « Ce n’est pas en pleurnichant que nous allons nous en sortir. C’est un combat où il ne doit pas avoir de faille entre les populations », a affirmé Roch Kaboré.

Notifiant que le pays est en même temps dans le combat contre le terrorisme et en même temps dans une réorganisation des FDS, le président est sûr que  « nous allons y arriver. Nous  traversons des moments difficiles, mais je suis contre des réflexions qui disent que la guerre est perdue », a-t-il laissé entendre.

Sur la question de l’effort de guerre, Roch Kaboré a soutenu que de façon globale, il est demandé à l’Etat de réduire son train de vie.

«  Il y a des efforts qui doivent être consentis partout. Nous ne pouvons pas continuer de vivre comme si le Burkina était en temps de paix », dixit le président Kaboré.

L’attaque  d’Inata a également été évoquée et le président du Faso trouve que ce qui  est arrivé à Inta est « inacceptable ».

Quand au rejet du rapport sur l’enquête de l’attaque d’Inata, il a  précisé qu’à la lecture du rapport, il a constaté que ledit rapport n’a pas établi de façon très claire les responsabilités. Ajoutant que les enquêteurs ont fait cas d’une question de temps, il a alors suggéré un autre rapport qui situe clairement les responsabilités.

« On ne peut même pas répéter cette affaire d’Inata encore. On ne peut pas répéter ce genre d’affaire. C’est inacceptable », a-t-il insisté.

Dans la suite de ces prises de décisions après l’attaque d’Inata, Roch Kaboré a nommé de jeunes officiers dans le commandement de l’armée. Ces  nominations entrent dans le cadre de sa  vision  d’apporter plus d’efficacité sur le terrain.

« Ces changement doivent nous permettre d’apporter du sang neuf sur le terrain », a-t-il relaté en assurant que le problème de l’armée n’est pas question d’hommes mais  une question d’engagement et  de détermination dans la lutte contre le terrorisme.

Sur la question d’équipements de l’armée, Roch Kaboré se veut rassurant. « Il n’y a pas  de difficulté pour avoir du matériel. Il y a des efforts qui sont faits sur le budget de l’armée pour avoir ces matériels », a-t-il relaté.

Il a aussi rassuré que budgétairement au niveau de l’Etat, les moyens sont mis en œuvre pour assurer la mise à disposition du matériel aux FDS.

« Les autorisations pour pouvoir commander les avions militaires ne sont pas aisées. En matière aérienne, nous avons fait des efforts jamais faits au Burkina », a laissé entendre le chef suprême des armées.

Quand à l’action des  VDP dans la lutte contre le terrorisme, Roch Kaboré a salué cette action et leur engagement. « La place des VDP est une place importante. Ces VDP font du bon travail sur le terrain », a-t-il lancé.

Mais le concept des VDP  doit être revu, selon  lui. «  Malgré la complexité des  primes, ils sont engagés parce que c’est la défense du pays. Ce sont  des gens qui se battent avec le cœur », s’est-il exprimé. Selon le président du Faso, l’Etat d’urgence déjà décrété « ne produit pas ses effets ».

« L’Etat de siège, c’est une restriction de liberté. Il faut en parler d’abord avec les populations avant d’en prendre. Les Burkinabè aiment une chose et son contraire. Nous sommes en train de réfléchir », a-t-il déclaré.

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