Les massacres de mars 2022 au Burkina Faso : Le rôle de la France, selon Grégoire Cyrille Dongobada
Ceci est un écrit de Grégoire Cyrille Dongobada, observateur militaire africain, chercheur en études politiques, sur l’actualité sécuritaire notamment au Burkina Faso.
La région du Sahel fait depuis longtemps face à la menace croissante du terrorisme et de la criminalité organisée. En 2012, des groupes terroristes et radicaux ont particulièrement menacé la sécurité et l’intégrité territoriale du Sahel et en janvier 2013, la France a lancé l’opération Serval pour repousser les groupes terroristes, mais l’opération s’est révélée extrêmement inefficace et de plus, n’a fait qu’aggraver la situation dans la région.
Avant l’arrivée des Français dans la région en 2013, les terroristes n’étaient déployés que dans le Nord du Mali et, d’ici 2022, le nombre d’attaques terroristes avait presque été multiplié par 10 et s’était étendu aux pays voisins, dont le Burkina Faso où au moins 8 personnes ont été tuées récemment par des militants armés.
L’attaque a eu lieu le 14 mars 2022 à Arbinda, dans la province de Soum, qui a fait l’objet de plusieurs raids meurtriers de militants islamistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique. Les islamistes ont longtemps cherché à prendre le contrôle d’une zone aride où se rencontrent le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Entre autres, selon les autorités locales, au moins 15 personnes, dont 13 membres de la police militaire, ont été tuées dimanche 13 mars 2022 dans le Nord du Burkina Faso, dans la province de Namentenga. Et le samedi 12 mars 2022, selon une source de sécurité, 9 personnes ont été tuées dans une attaque contre une mine d’or dans la province d’Oudalan. Les attentats terroristes ont ainsi fait plus de 30 morts en trois jours au Burkina Faso.
Le Burkina Faso n’est pas le seul exemple d’un pays que les djihadistes veulent déstabiliser. Une activité terroriste active a déjà coûté la vie à des milliers de personnes et contraint plus de 2 millions de personnes à quitter leurs maisons dans la région du Sahel, au Sud du désert du Sahara. Les meurtres se poursuivent jusqu’à présent, malgré la présence prolongée des militaires français.
La présence de soldats français, non seulement qui n’aident pas à combattre le terrorisme, mais qui déstabilisent la situation, a provoqué la montée du sentiment anti-français dans la région.
La montée des tensions au Sahel, où les habitants ont commencé à organiser régulièrement des manifestations demandant à la France de quitter immédiatement les pays du Sahel, a forcé Paris à réduire sa présence militaire. Dans plusieurs pays africains, cette décision a été accueillie avec satisfaction, notamment par les milieux anti-français.
Dans le même temps, il est évident que l’image de la France, qui réduit sa présence militaire dans la région sans obtenir le succès souhaité, souffrira dans le monde entier, et principalement en Afrique.
Grégoire Cyrille Dongobada
Observateur militaire, chercheur en études politiques
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