100 jours de Damiba : Le bilan économique, selon Erick Telimsein, macroéconomiste en formation

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Erick Telimsein, macroéconomiste en formation, certifié par l’université de Leiden au Pays-Bas sur l’analyse du terrorisme, Ambassadeur Afrique de l’ouest de l’institut pour la paix et l’économie centre de recherche de Melbourne Australie et président du Réseau africain des jeunes chercheurs, délégation du Burkina (RAJEC-Burkina), propose une analyse sur les 100 jours du MPSR et sur la situation de l’inflation actuelle au Burkina Faso.  

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Burkina 24 (B24) : Quel bilan économique peut-on retenir des 100 premiers jours du MPSR ?

Erick Telimsein (ET) : Il est difficile de faire le bilan économique sans faire un bilan aussi sécuritaire. Du coté sécuritaire, il faut dire que nous restons toujours sur notre faim malgré des résultats assez intéressants ces derniers jours. Il faut une montée en puissance de notre armée, aller au-delà des ripostes mais aller vers l’offensive et le traquage.

La moitié des Burkinabè ont vu leur pouvoir d’achat diminué du fait qu’on ne peut plus faire du commerce ou encore travailler dans une grande partie des zones du Nord, de l’Est, de l’Ouest ou encore du Sahel.

Sur le plan économique, on a assisté à un ralentissement économique dans le pays et une inflation qui a une sévérité très inquiétante.

B24 : C’est quoi une inflation et pourquoi constate-on une inflation élevée ces derniers temps ?

ET : L’inflation est un phénomène économique où l’on assiste à une hausse générale des prix des biens sur le marché. Dans le cas du Burkina Faso, on a assisté ces derniers temps à une hausse des prix de toutes les denrées de première nécessité et du prix du carburant. Cette hausse a atteint certains produits tels que l’huile végétale de 60% par rapport au prix initial.

Le consommateur burkinabè se retrouve dans une impasse vu que son revenu n’a pas changé et son pouvoir d’achat ne fait que baisser.

Les causes de l’inflation

Nous avons l’Inflation par la demande qui est une situation qui s’explique par un déséquilibre entre offre et demande. Lorsque la demande des biens et services excède l’offre de biens et services, les prix augmentent mécaniquement afin de retrouver cet équilibre.

Lire également 👉Relance économique au Burkina Faso : Les propositions d’Erick Telimsein, macroéconomiste en formation

Secundo, nous avons l’inflation par la masse monétaire ou lorsque l’argent en circulation augmente de manière excessive, alors la monnaie créée excède la richesse réelle d’un pays. La monnaie perd de la valeur et les prix augmentent pour compenser cette dépréciation.

Nous avons aussi l’inflation par les coûts où une hausse généralisée et persistante des prix peut se justifier par une augmentation du coût de fabrication d’un bien ou parce que les produits qui le composent sont de plus en plus chers. Le consommateur ressentira également la hausse du prix au moment de son achat.

Enfin, l’inflation structurelle où on peut prendre par exemple le cas d’une situation de monopole caractérisée par une absence de concurrence, par exemple. On va assister à une hausse des prix régulièrement sur le marché.

Dans le cas actuel, cette inflation constatée a des causes multiples : l’insécurité qui a diminué sérieusement la production nationale vu que dans une grande partie du pays, on ne peut pas cultiver, ensuite les effets négatifs et continus liés à la pandémie du covid-19 qui a entrainé une hausse des frais du fret international entrainant l’augmentation du coût de l’importation des biens.

B24 : Quelles peuvent être les solutions pour le gouvernement ?

ET : A court terme, l’encadrement des prix en discutant avec le secteur marchand pour maitriser les prix car souvent le commerçant même s’il dispose toujours un ancien stock qui n’a pas subi une hausse, va toujours chercher à bénéficier de la hausse en augmentant le prix. Il est important de faire appel au sens patriotique de nos commerçants.

Subventionner certains produits de première nécessité ou de taxer certains produits de première nécessité, je parle d’agir sur la TVA par exemple. L’interdiction de l’exportation de tous les biens de première nécessité pour faire face à la rareté mais aussi maitriser le prix sur le marché

A moyen et long terme, poursuivre la reconquête du territoire pour permettre aux déplacés de rejoindre leurs zones et recommencer à produire des biens souvent de première nécessité pour augmenter la production nationale.

Concernant la SONABHY avec le carburant, travailler à ce qu’elle joue pleinement son rôle de stabilisateur en augmentant sa capacité de stockage pour faire face à toute augmentation du prix du baril sur le marché international.

Propos recueillis Jules César KABORE

Burkina 24

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